Le Contrat Social - anno VIII - n. 5 - set.-ott. 1964

R. D. BARENDSEN normal à plein temps fut quelque peu modifiée : le cycle de l'enseignement primaire fut ramené à cinq années et dans les établissements d'enseignement supérieur de nombreux cours furent abrégés. Le souci du régime d'accélérer l'enseignement à tous les échelons se refléta encore dans la création d'écoles spéciales d'enseignement accéléré: les adultes n'ayant pas fréquenté l'école devaient y acquérir en cinq ans une instruction primaire et secondaire. Furent également instituées les classes pour adultes en dehors des heures de travail. Une attention particulière fut accordée au développement de l'enseignement secondaire et supérieur afin de multiplier le nombre des techniciens, dont le besoin était urgent. Les inscriptions dans les écoles techniques professionnelles, à l'échelon «avancé» du secondaire, augmentèrent plus rapidement, dans les premières années 50, que les inscriptions dans les autres écoles, et ces établissements passèrent sous la juridiction du ministère de l'Enseignement supérieur créé en 1952. Un des plus importants changements de la période initiale a été la réorganisation générale des établissements d'enseignement supérieur. Selon l'exemple soviétique, la plupart des établissements et des universités devinrent des «instituts » spécialisés dans un domaine, ou plusieurs domaines étroitement liés, et leurs cours furent divisés en cc spécialités » et en « spécialisations ». On donna une importance particulière aux instituts technologiques qui commencèrent aussitôt à recueillir environ un tiers de l'ensemble des nouvelles inscriptions pour l'enseignement supérieur. Moins de vingt instituts eurent le droit de conserver le statut d' «université », ce qui leur permit de continuer à offrir une grande diversité de cours portant sur les lettres et les sciences. Dans cette réorganisation, un grand nombre des anciennes institutions furent supprimées et les écoles ayant des liens avec l'étranger, considérées comme des « instruments d'impérialisme culturel», furent fermées. Dès le début, le régime s'arrogea le droit de fixer les contingents annuels d'admission dans les établissements d'enseignement supérieur, pour chacune des disciplines, et d'assigner aux diplômés des emplois choisis par l'Etat. Période de stabilisation CET IMPORTANRTEMANIEMENinTitial du système d'enseignement fut suivi d'une période de stabilité relative, entre 1953 et 1957. La tentative pour écourter la scolarité à plein temps dans le primaire et le secondaire fut abandonnée et le nombre des établissements d'enseignement supérieur, soit un peu plus de 200, resta à peu près le même. Les efforts du pays étant concentrés sur l'exécution des tâches d'industrialisation prévues dans le premier plan quinquennal (1953-57), on continua à se préoccuper, principalement, de former davantage de techniciens et d'ingénieurs Biblioteca Gino Bianco 303 dans les écoles secondaires et les instituts d'enseignement supérieur. La fréquentation dans les écoles primaires, après avoir été en augmentation marquée pendant les premières années, fut maintenue à un taux d'expansion relativement faible, afin d'économiser des fonds pour les investissements industriels et de laisser le temps d'augmenter les possibilités au niveau du secondaire. Les cours « accélérés » à court terme furent fermés après 1955, pour être remplacés, dans une certaine mesure, par des classes fonctionnant, en dehors des heures de travail, aux niveaux du primaire et du secondaire. Cette période a également marqué l'apogée des emprunts faits à l'expérience des Soviétiques en matière d'enseignement. Des milliers de manuels et d'ouvrages d'enseignement soviétiques furent traduits et mis en circulation dans les écoles chinoises, à tous les degrés. En 1956, vers la fin du plan quinquennal, la fréquentation scolaire accusait une forte augmentation. Non seulement on constata des augmentations frappantes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais encore le nombre des élèves de l'enseignement primaire s'éleva d'un pourcentage appréciable pour la première fois depuis quatre ans 6 • Au début de l'année scolaire 1956-57, la politique du régime en matière d'enseignement paraissait se développer assez favorablement. Cependant, avant la fin de cette même année scolaire, on constatait des signes de malaise sur le « front idéologique ». Enseignants et étudiants figuraient parmi les critiques les plus acharnés de la direction du parti communiste pendant le répit éphémère des « Cent Fleurs », au printemps de 1957. Les autorités décidèrent alors de renforcer l'éducation politique dans les écoles et d'imposer des qualifications politiques plus sévères pour entrer dans les établissements d'enseignement supérieur; d'où une chute brutale du nombre des inscriptions pour l'automne de cette année-là. Répercussions du « bond en avant » LE ((GRANDBONDENAVANT)d)e 1958 inaugura des changements importants dans la politique en matière d'enseignement. Avant la fin de l'année, le régime avait annoncé une importante révision de ses principes et de ses objectifs dans le domaine de l'enseignement, et pris des mesures pour adapter celui-ci aux conditions nouvelles. Il semble que ces changements aient été commandés par des considérations politiques et économiques. 5. Statistiques concernant la fréquentation dans l'enseignement à plein temps et l'enseignement dispensé en dehors des heures de travail, pour les ann~s scolaires de 1949-50 à 1958-59, dans le document suivant du Bureau de statistiques de l'Etat : Dix grandes ann,es; statistiqu,s des ,,alisations ,,onomiques et culturel/es de la R,pub/iqu, populair, d, Chin,, Editions en langues étrang~res, Pékin 1960, pp. 192 et 198.

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