L'Expérience communiste L'ENSEIGNEMENT EN CHINE COMMUNISTE par Robert D. Barendsen LES COMMUNISTES chinois sont au pouvoir depuis près de quinze ans. La Chine va donc entrer dans la période où les diplômés sortant des établissements _d'enseignement, à tous les échelons, y compris _les universités, auront reçu toute leur formatlon scolaire sous le régime communiste. Un tel tournant peut être considéré comme un jalon important dans l'existence d'un nouveau régime. Si les détenteurs du pouvoir ont réussi à remanier l'enseignement de telle sorte qu'il serve aux fins de l'ordre nouveau, cela peut signifier qu'ils ont maintenant atteint un stade où ils peuvent se permettre un peu de répit. Mais si, au contraire, la politique adoptée en matière d'enseignement n'a pas été assez efficace, cela peut présager des soucis constants au lieu de la confiance. Au moment où les communistes chinois approchent de cet important point de transition, on peut supposer qu'ils font le bilan des résultats obten~s pendant les quinze dernières années dans l'enseignement. Ainsi le moment est approprié pour étudier et évaluer de l'extérieur ces résultats. L'enseignement en 1949 LORSQUE LES COMMUNISTES assurèrent leur domination sur la Chine continentale en 1949, ils héritèrent d'un système d'enseignement dont les principes, établis dans,_les années 2~, . rt:flétaient assez nettement 1influence americame. La structure de ce système consistait en un cycle d'enseignement _primaire de s~ années, un enseignement. classi9ue « mo~en » ~galeme~t de six années (trois de dé~ut et trois anne~s terrI?-1nales ), puis en un enseignemen~ ~upéneur dispensé dans les établissements spt:cialisés et dans les universités où les cours duraient quatre ans ou davantage. Il existait, en outre, différentes sortes d'écoles normales et professionnelles doublant approximativement les écoles de l'enseignement «moyen» du second degré, ainsi que des coun accélérés de spécialisation, échelonnés sur Biblioteca Gino Bianco deux ou trois ans, à un niveau correspondant à l'enseignement supérieur, mais non sanctionnés par un diplôme universitaire. Pendant l'année scolaire 1946-47, la dernière avant la reprise de la lutte entre nationalistes et communistes, on comptait un total d'env~on 26 millions d'élèves à plein temps : environ 23. 700.000 dans le primaire, environ 1.900.000 dans les établissements secondaires de toute sorte, et approxîn?-ativement 129.000 d~~ ,l'ensei~ement supérieur 1 • La grande maJorite des etudiants du secondaire (plus de 75 %) étaient inscrits dans les écoles moyennes classiques, alors que moins de 10 °/4 fréquentaient les écoles professionnelles. La répartition, dans l'enseignement supérieur, faisait apparaître beaucoup plus d'étudiants en droit et en sciences politiques que dans les branches techniques, et plus en économie qu'en sciences. Les étudiants de l'enseignement supérieur étaient inscrits dans .quelque 200 ~tablissements, dont un quart environ appartenaient réellement à l'Université, et un tiers environ étaient des instituts d'enseignement supérieur dépendant d'organismes privés, y compris des groupes religieux. Bien que l'enseignement supérieur en Chine ait pu survivre et même se développer pendant la guerre avec le Japon grâce à la décision des principaux établissements de transférer leurs activités dans des régions reculées de la Chine libre, l'atmosphère qui régnait dans les établissements transplantés, entre 1945 et 1949, était souvent faite de tension et d'inquiétude. Certains professeurs avaient été influencés par le marxisme. Bien des étudiants avaient été fascinés par le récit des exploits des partisans communistes en lutte contre les Japonais, et ils étaient flattés par les grands efforts déployés par les propagandistes et agents du communisme pour les gagner à leur 1. Chiffres fournis par le ministère de l'Education nationale, Chung-Kuo Chiao-Yü Nien-chien (Annuaire du minist~re de l'Education), 2, ~d., Commercial Press, Shanghai 1948.
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