N. VALENTINOV dont l'exploitation, en 1913, était à peine sensible, existaient en 1950 : l'énergie hydraulique et le gaz naturel. Si jusqu'à présent leur efficience n'est pas très importante, elle ira en augmentant avec la construction de nouvelles centrales hydrauliques. Au contraire, les ressources énergétiques depuis longtemps exploitées gardent toute leur importance. En 1950, dans l'ensemble de la production énergétique, la houille entrait pour 62 °/4, le naphte et les schistes, pour 14,9 %; le bois, pour 13,8 % ; la tourbe, pour 4,9 %; soit, au total, 96,4 %. Les quantités de naphte exploitées ont quadruplé par rapport à 1913 ; néanmoins, la production de naphte ne s'est pas développée au même rythme que les besoins de l'économie et sa part dans la d~pense énergétique qui était, en 1913, de 25,5 % s'est beaucoup réduite. N'accordant pas grande confiance aux statistiques géologiques qui font état de réserves pétrolières fabuleuses et estimant que l'Union soviétique est plutôt pauvre dans ce domaine, Prokopovicz n'envisage pas une forte production de naphte dans l'avenir. Selon lui, le combustible-bois entrait, en 1950, pour 13,8 % dans le total de la production énergétique. Prokopovicz commet là une erreur. Il inclut dans la dépense énergétique la totalité du bois abattu, soit 280 millions de mètres cubes. Or il faut distinguer le bois qui sert de combustible de celui qu'on utilise comme bois d'œuvre et qui, destiné à la construction ou à la fabrication de la pâte à papier, ne peut être considéré comme producteur d'énergie. Dans le tableau figurant à la page 577, sous la rubrique « combustible-bois», Prokopovicz donne, pour 1927-28, le chiffre de 50,5 milliards de mètres cubes. Ce chiffre est exact, mais il se trompe quand il estime, pour 1932, la quantité de ce combustible à 153,5 mUUards de mètres cubes : de toute évidence, le bois d'œuvre est ajouté ici au bois à brûler. La production de ce combustible était évaluée, en 1932, non pas à 153,5 milliards de mètres cubes, mais à 80 milliards (voir Bilan du premier plan quinquennal, Moscou 1933, p. 95). Prokopovicz semble commettre la même erreur dans ses calculspour 1950: la production d'énergie fournie par le combustible-bois s'est élevée, cette année-là, non pas à 52 miJUardsd'unités énergétiques, mais probablement à la moitié de ce chiffre. Le pourcentage attribué à ce combustible dans la dépense énergétique doit donc être rectifié en conséquence. Evaluant, pour l'année 1926, la J?roduction énergétique de !'U.R.S.S. à 58 miJ1iards de kWh (non compris le travail humain), le Gosplan la chiffrait à 59 roiJHardspour la France, à 104 milliards pour la Grande-Bretagne, à 149 milliards pour l'Allemagne et à 576 milliards pour les Etats-Unis. Ces proportions ont évidemment évolué. Aujourd'hui, la production énergétique de l'U.R.S.S. dépasse celle de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et de la France bien que, Biblioteca Gino Bianco 299 compte tenu de la population, la production de !'U.R.S.S. par tête d'habitant vienne encore après celle de la France. IL EST surtout intéressant de comparer la production énergétique de !'U.R.S.S. avec celle des Etats-Unis, que le Kremlin s'est assigné pour tâche de « rattraper et dépasser ». Pour cette « compétition », de quelles forces énergétiques les deux pays disposaient-ils en 1950? Les renseignements pour !'U.R.S.S. sont pris chez Prokopovicz (en chiffres ronds) et pour les Etats-Unis dans le Statistical Yearbook pour 1951. La comparaison donne le tableau suivant : Aux Etats-Unis, 501 millions de tonnes de charbon, la plus forte production du monde (quand il le fallut, notamment en 1947, cette production fut portée à 621 millions de tonnes) ; en U.R.S.S., 261 millions de tonnes; Aux Etats-Unis, 270 millions de tonnes de pétrole, la plus forte production du monde ; en U.R.S.S., 39 millions de tonnes; Aux Etats-Unis, 177 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit plus que tous les autres pays réunis ; en U.R.S.S., 4 milliards de mètres cubes; Aux Etats-Unis, 96 milliards de kWh d'énergie hydroélectrique, la plus forte production du monde ; en U.R.S.S., 10 milliards de kWh. Converties en charbon, les ressources énergétiques des Etats-Unis équivalent à 1.206.840.000 tonnes de houille. Cette dernière étant la grandeur énergétique adoptée par Prokopovicz, si l'on compare cette somme d'énergie avec le chiffre de la population (152 millions aux Etats-Unis), l'énergie utilisée donne, en Amérique, 8.000 unités énergétiques par tête d'habitant et, en U.R.S.S., 1.860 unités. Au cours des vingt-cinq dernières années, les proportions entre la production énergétique des Etats-Unis et celle de l'Union soviétique se sont sensiblement modifiées en faveur de cette dernière. Si l'ancien écart a été réduit, on ne voit cependant pas comment l'Union soviétique pourrait « rattraper et dépasser » l'Amérique. En 1952, la production de charbon en U.R.S.S. s'est accrue de 7 %; si elle continue à se développer à ce rythme, elle atteindra, en 1960, le chiffre de la production américaine de 1951. Mais celane sera possible que si l'Amérique s'immobilise au niveau atteint en 1951. La différence entre la production hydroélectrique de l'Amérique et celle de !'U.R.S.S. est grande et les centrales en construction à Kouïbychev, Stalingrad, Kakhovka, sur la Kama, à Tchébokssar, Oust-Kamenogorsk et Boukhtaminsk, sur !'Irtych, etc., ne permettront pas de rattraper la production américaine de 1950 (95 milliards de kWh).
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