298 nécessaire d'inclure dans le calcul du revenu national non pas la totalité des impôts indirects, mais précisément une certaine part de ceux-ci. Bref, le problème est plus complexe que ne le croit M. Martsalov. S'il ouvrait le Statistical Yearbook pour 1951, édité par l'O.N.U., il découvrirait au chapitre réservé au revenu national (chiffres pour 38 pays) que sur les trois aspects possibles de ce revenu, l'un d'eux (le « national income at market prices ») est formé en y incluant les impôts indirects et taxes analogues. L'ÉTUDE de la production et du revenu national de !'U.R.S.S. et des autres pays donne la clé des facteurs dont dépend la valeur de ce revenu. A cet égard, l'ouvrage de Prokopovicz cite des chiffres du plus grand intérêt. L'auteur s'efforce d'évaluer approximativement la producti?n énergétique de l'Union soviétique: Le degré de développement des forces productives dont ils disposent, la quantité d'énergie dont ils ont besoin pour leur économie, voilà ce qui faitîa différence entre le revenu national des pays riches et celui des pays pauvres. La houille, la tourbe, le pétrole, les schistes carbonifères, le bois, la force hydraulique, le gaz naturel fou.missent l'énergie grâce à laquelle fonctionnent les machines à vapeur, les locomotives, les moteurs, les bateaux, les camions automobiles, les tracteurs et autres véhicules. La première conférence internationale de l' énergétique, tenue à Londres en 1924, a incité les milieux économiques à procéder à l'étude des ressources énergétiques dont disposent les différentes nations. Sous l'effet de cette conférence, les techniciens du Gosplan calculèrent les ressources de l'Union soviétique, c'est-à-dire la force énergétique utile des hommes, des animaux et de la nature. Le Gosplan estimait la force énergétique de toutes les variétés de combustible (houille, pétrole, bois, tourbe) à 40 milliards de kWh ; la force musculaire animale à 16,1 milliards (ce chiffre paraît douteux) ; la force musculaire humaine à 2,9 milliards ; la force hydraulique, à 1,9 milliard de kWh. Le calcul de Prokopovicz est beaucoup plus précis ; il l'a établi par dizaine d'années, ce qui permet de se faire une idée du développement des forces énergétiques de 1913 à 1950 inclusivement. Le Gosplan considérait comme apte au travail la population de 18 à 45 ans. Prokopovicz prend, lui, la population de 14 à 59 ans. Le Gosplan fixait à 2.000 heures par an la durée moyenne de travail de chaque individu; Prokopovicz adopte le chiffre de 2.400 heures. La force musculaire d'un homme était estimée par le Gosplan à un vingtième de la force d'un cheval. Pour mesurer la force énergétique, Prokopovicz utilise d'autres unités de mesure qu'il emprunte aux données Bibl·ioteca Gino Bianco IN MEMORIAM publiées en Amérique, en 1949, sur les ressources énergétiques mondiales, calculées, comme il est de règle aujourd'hui, d'après leur puissance thermique. Une puissance thermique de 7.000 calories (un kilogramme de combustible-charbon équivaut à cette quantité) donne une unité énergétique conventionnelle. D'après cette norme, le travail musculaire d'un homme représente annuellement 18,34 unités énergétiques, celui d'un cheval, 45,8 unités; celui d'un bovidé, 30,5 unités; un kilogr. de naphte, 1,43 unité; un kilogr. de charbon, 1 unité ; le gaz naturel, 1,37 unité ; un kilogr. de bois,, 0,18 unité ; un kilogr. de tourbe, 0,42 unité. Convertissant en unités énergétiques le travail musculaire de l'animal et de l'homme ainsi que la force énergétique produite par la houille, le naphte, le bois, etc., Prokopovicz a calculé que ces sommes d'énergie économique ont donné la quantité de travail suivante : 51 milliards d'unités en 1913 ; 68 milliards en 1927-28; 154 milliards · en 1932 ; 200,7 milliards en 1937 ; 252,6 milliards en 1940 ; 377,6 milliards en 1950. De 1913 à 1950, la masse d'énergie économique mise en mouvement a septuplé. Si l'on ne prend pas seulement la population en âge de travailler, mais la totalité de la population, on constate que, par tête d'habitant, l'énergie économique obtenue dans l'ensemble du pays était en moyenne de 374 unités énergétiques en 1913 et qu'elle s'élevait, en 1950, à 1.860 unités. La progression est évidemment considérable. La somme de travail musculaire de l'homme s'est accrue en chiffres absolus : 2 milliards d'unités énergétiques contre 1, 4 milliard en 1913, mais dans l'ensemble de la production énergétique, elle est tombée de 2,5 % à o,6 ~/4. Par suite de la destruction, pendant la collectivisation, des chevaux et des bœufs de trait, et de l'adoption de la traction mécanique, le travail musculaire animal a été sensiblement réduit: de 1,2 milliard d'unités énergétiques en 1913, il a été ramené à 0,5 milliard en 1950, soit 0,2 % de la somme totale d'énergie économique dépensée. Dans ces calculs comme dans tous ceux qui ont trait à la production énergétique, il entre une bonne part de relativité et d'hypothèses. Cependant, quand Prokopovicz signale qu'en 1950 le travail musculaire de l'homme a été plus de quatre fois supérieur au travail musculaire de l'animal, cela paraît très plausible. Au contraire, ses calculs pour 1927-28 suscitent des doutes. Il résulte de ses chiffres que, pour cette époque, le travail musculaire de l'homme a dépassé de 33 °/4 le travail musculaire de l'animal, alors que, d'après le Gosplan, ce dernier a atteint plus du quintuple du travail musculaire de l'homme. A défaut d'explications du Gosplan pour étayer ses supputations, il est difficile d'expliquer des chiffres aussi divergents. En attendant qu'on introduise dans l'économie énergétique de nouvelles sources, l'énergie atomique notamment, deux forces énergétiques
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