296 triel, les combustibles, les produits chimiques, le courant électrique, les transports de marchandises. Les prix établis dans ces branches industrielles seront considérés désormais comme prix de base et remplaceront les prix de 1926-27. Pour la petite industrie et l'industrie alimentaire, les prix de gros en vigueur après la baisse du 1er mars 1951 ont été pris pour indice. Si, contrairement aux précédents quinquennats, l'estimation de la production globale est faite honnêtement, à partir des nouvelles valeurs de compte, les chances seront plus grandes de mieux connaître le système économique soviétique et son rendement. Reste à savoir si le Kremlin publiera ces statistiques. Dans le bilan du plan économique de 1952 paru dans la presse soviétique du 23 janvier 1953, le chiffre absolu de la production globale de l'industrie aurait dû être mentionné à partir des nouvelles valeurs de compte. Or ce chiffre fait défaut. On apprend seulement que la production globale de l'industrie s'est accrue, en 1952, par rapport à 1951, de 11 %-Secrets et pourcentages indéchiffrables, la politique de cache-cache continue... L'ouvrage de Prokopovicz était sans doute imprimé quand fut connue la décision du gouvernement soviétique de ne plus utiliser les prix de 1926-27 et de fonder les estimations sur les prix réels. On s'explique ainsi que l'auteur n'en parle pas. Mais, visiblement, il n'accorde pas de valeur au calcul de la production industrielle et du revenu national à partir des prix réels : Avec ce système de prix taxés et de prix libres, quelle portée économique peut avoir le calcul du revenu à partir des prix courants (... )? Que peut donner, au point de vue de la connaissance, un calcul du revenu national dont l'ordre de grandeur dépend principalement du bon plaisir du gouvernement ? Comment partager ce point de vue, alors que tous les prix en U.R.S.S., libres ou taxés, sont des prix décrétés ? Si, dès lors, ces prix sont fictifs et qu'on doive les rejeter, les faussaires du Kremlin ne peuvent plus utiliser quelque prix que ce soit. Or nous disons : le pain en U.R.S.S. coûte tant; le sucre, tant; les vêtements, tant. Il en résulte qu'entre les prix courants et les prix de 1926-27, bien qu'il s'agisse de deux catégories de prix décrétés, la différence est considérable. Si arbitraires, incohérents, contradictoires soient-ils, les prix courants soviétiques sont bien réels : ils ont pour eux d'exister, alors que les prix cc onstants » de 1926-27 sont une valeur de compte embrouillée et artificielle. Le pays vit en utilisant uniquement les prix courants, alors que la population, tout au long des quinquennats, n'a jamais vu appliquer les cc prix constants » de 1926-27. On ne se souvenait de ceux-ci, dans le petit cercle des techniciens du Plan, qu'une fois en fi.ri d'année, quand il fallait, de toute BibliotecaGino Bianco IN MEMORIAM urgence, présenter un bilan qu'on savait pertinemment être faux. Si la production globale de l'industrie et de l'agriculture est donnée non plus comme avant à partir des prix de 1926-27, mais à partir de ceux de l'année en cours, il sera possible d'établir le montant réel et proportionnel de la production de l'une et de l'autre, d'analyser la structure de l'industrie et d'y déterminer la part respective des moyens de production, des biens de consommation, de la production nette et des salaires. Si le revenu national est présenté en partant des prix réels, on verra quelle est la part absorbée par le budget. Enfin, exprimé en prix réels, le revenu national de !'U.R.S.S. pourra être comparé avec celui des autres pays. Jusqu'à présent, cela n'avait pas été possible, car, présenté en prix de 1926-27, ledit revenu national n'est qu'un tissu de mensonges impénétrables. La vie économique étant tout entière fondée sur les prix réels, le calcul du revenu national à partir de ces prix n'offre pas de difficulté. Non seulement ce genre de calcul est possible, mais encore il y a longtemps qu'on l'a adopté: Le revenu national de !'U.R.S.S. est calculé en prix réels en même temps qu'en prix constants. Nous comparons le revenu national fondé sur les prix réels avec les indices de ce revenu tels que salaires, bénéfices, commerce de détail, budget. L'estimation du revenu national en prix constants s'explique par la nécessité d'éliminer l'influence exercée par l'évolution des prix sur le calcul de ce revenu ( Courrier de la statistique, 1950, n° I). Après 1932, personne, en dehors d'un petit groupe d'hommes de confiance du Kremlin, ne savait à combien s'élevait le revenu national en prix réels. Le gouvernement estimait qu'il av3;Ït intérêt à présenter les résultats obtenus en pnx de 1926-27, autrement dit en chiffres échappant à toute vérification. Mais, pris à son propre piège, il dut s'engager dans une autre voie. Cependant, les économistes d'Occident n'en ont tiré aucun profit, le chiffre absolu du revenu national, considéré comme secret d'Etat, continuant à ne pas être divulgué. Dans. le bilan de 1952, il est dit que cette année-là le revenu national s'est accru de 11 % par rapport à 1951. Le montant réel du revenu n'est donné ni en prix réels ni en prix de 1926-27, mais sous la forme d'un pourcentage, sans qu'on sache à quelle grandeur il se rapporte. La question, loin d'être éclaircie, est plus obscure que . . Jamais. Certains vont jusqu'à dire que, quels que soient les prix sur lesquels on calcule le revenu national de !'U.R.S.S., celui-ci sera de toute façon faussé du fait que l'impôt sur le chiffre d'affaires y est inclus : Selon la nouvelle définition que les autorités soviétiques donnent du revenu national, les recettes que l'Etat tire de l'impôt sur le chiffre d'affaires se trouvent
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