IN MEMORIAM : N. V. VOLSKI (VALENTINOV) LA MORT de N. V. Volski (N. Valentinov) que nous n'avons pu déplorer qu'en quelques lignes dans notre dernier numéro, prive le Contrat social d'un ami très cher et d'un collaborateur irremplaçable. Elle est survenue le 26 août au PlessisRobinson, dans le très modeste logis de cette cité-jardin ouvrière où l'ancien disciple épisodique de Plékhanov et de Lénine, tôt émancipé, a passé ses trente et quelque dernières années de travailleur assidu, d'observateur et commentateur passionné des ê°ands faits contemporains, certes plus spécialement attentif à ceux qui déterminent le sort de son pays natal. Volski vivait en France depuis 1930 et, après le désastre de 1940, il déclina les plus pressantes invites à quitter son pays d'adoption dont il partagea les privations et les souffrances sous l'occupation allemande. Après de longs tourments dus à l'âge et aux maladies, il repose au cimetière du Plessis-Robinson où ses obsèques eurent lieu le 29 août, en l'absence de ses plus proches amis dispersés dans le monde, mais regretté de tous ceux qui appréciaient son intelligence, son savoir, son désintéressement, sa vie toute de dignité indéfectible. Nicolas Vladislavovitch Volski, fils d'un grand propriétaire foncier, cc Maréchal de la noblesse» locale, était né le 7 mai 1879 à Morchansk, alors petite ville de quelque 22.000 habitants de la province de Tambov, simple marché de grains et de bétail, donc au plus profond de la Russie rurale. A sa sortie de l'école cc réale» (c'est-à-dire : pratique), il partit pour terminer ses études à Saint-Pétersbourg où il entra d'abord à l'Ecole des Mines, puis bientôt à l'Institut technologique qui, dans les vingt dernières années du siècle dernier, fut une pépinière de militants socialdémocrates (les frères Krassine et Krjijanovski, notamment, se sont formés politiquement dans ce milieu universitaire). Et dès 1898, le jeune Volski participa au mouvement révolutionnaire dans les rangs de la social-démocratie naissante. Son itinéraire intellectuel et politique sobrement décrit par l'historien Michel Karpovitch, son Biblioteca Gino Bianco ami et le nôtre, a été publié dans le Contrat social (n° de juillet 1960) et de précieux éléments d'autobiographie se trouvent dans ses souvenirs sur Lénine récemment édités en français ( cf. le compte rendu de Michel Collinet dans notre n° de mars 1964 et celui du soussigné dans Preuves d'octobre 1964). Dans les limites du présent article, faute de recul et du recueillement nécessaire, on ne peut que donner à l'état brut, pour .servir plus tard, de sèches références aux diverses publications accessibles, entre autres en signalant sous toutes réserves les notices trop succinctes et tendancieuses que comportent en annexes les recueils officielsd' œuvres de Lénine. Ainsi : a VALENTINOV,N. (VOLSKI, N.V.), né en 1879, journaliste. Adhéra au mouvement révolutionnaire en 1898, membre du Comité du parti social-démocrate ouvrier à Kiev en 1902-1903. Après le ze Congrès, se rallia aux bolchéviks, resta pour travailler à Genève. A la fin de 1904, passa aux menchéviks, rentra en Russie où il dirigea à Moscou le journal social-démocrate légal Moskovskafa Gazeta. En 1905-1907, fut membre du groupe des conférenciers ; prit part à toutes les entreprises littéraires menchéviques (DiéloJizni, Naché Diélo, recueil Voprossy Momenta, etc.), puis collaborateur du Rousskofé Slovo, menchévik notable, liquidateur, un des directeurs du N aché Diélo menchévique. Auteur des livres : Les Constructions philosophiques du marxisme, Mach et le marxisme (1907-1908) dans lesquels il développa les vues machistes en philosophie, estimant nécessaire de compléter ainsi le marxisme. Dans l'été de 1917, se sépara des menchéviks. Travaille actuellement [1928] à la Torgovo-Promychlennaïa Gazeta du Conseil supérieur de l'Economie. » (Lénine, Œuvres, 3e éd., tome X, Moscou 1928). Ce sont là des données simplistes, schématisées à la manière bolchévique le plus souvent déformante, mais les rectifier ou nuancer exigerait de longs développements et il faut y renoncer pour l'heure, de même qu'on s'abstient d'expliquer des termes spécifiques comme cc liquidateur » ou cc machisme ». Dans le tome XIV de la même édition des œuvres de Lénine, la notice sur Valentinov est à peu près semblable à la précédente ; .,
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