DOCUMENTS TOUT PARTI COMMUNISTE se subordonne automatiquement à celui de !'U.R.S.S. et s'avère par conséquent, selon l'aphorisme désormais classique de Léon Blum, « un parti nationaliste étranger ». Ce nationalisme étranger, professé par tous les partis communistes hors de !'U.R.S.S. et par leurs groupements auxiliaires ou sympathisants, s'est révélé sans honte aucune pendant la guerre imposée par l'Allemagne à tous ses voisins. C'est ainsi que le parti communiste soi-disant français n'a rien renié de sa connivence avec celui de !'U.R.S.S., même lors du pacte conclu par Staline avec Hitler, même au cours de la période de collaboration entre les trois Etats totalitaires, même pendant l'invasion et l'occupation de la France par un ennemi traditionnel fort de la neutralité apparente comme de l'aide économique effective de !'U.R.S.S., alors complice empressée du nazisme. Il a fallu que l'Allemagne s'en prît enfin à la Russie, en 1941, pour que les communistes, prétendus français, se décident sur le tard à changer momentanément d'attitude, d'ailleurs sans rien changer de leurs mobiles subversifs, et toujours dans l'intérêt exclusif du régime soviétique, jamais dans l'intérêt de leur pays ni de la civilisation occidentale. Tous les partis communistes, en France et ailleurs, ont rendu hommage à Hitler quand leur porte-parole Staline, dans la nuit du 23 au 24 août 1939, en présence de von Ribbentrop, « proposa spontanément» le toast suivant : « Je sais combien la nation allemande aime son Führer; j'aimerais donc boire à sa santé» (Nazi-Soviet Relations, p. 75)*. Tous les partis communistes, en France et ailleurs, sont restés solidaires de Staline quand celui-ci a déclaré, le 29 novembre 1939 : « Ce n'est pas l'Allemagne qui a attaqué la France et l'Angleterre, mais la France et l'Angleterre qui ont attaqué l'Allemagne. Après l'ouverture des hostilités, l'Allemagne a fait des propositions de paix à la France et à l'Angleterre, et l'Union soviétique a ouvertement soutenu les propositions de paix de l'Allemagne. Les cercles dirigeants de France et d'Angleterre ont brutalement repoussé tant les propositions de paix de l'Allemagne que les tentatives de l'Union soviétique de mettre fin rapidement à la guerre» (Pravda du 30 novembre 1939). Tous les partis communistes, en France et ailleurs, ont approuvé encore Staline quand celui-ci a télégraphié à von Ribbentrop, le 25 décembre 1939 : « L'amitié des peuples d'Allemagne et de l'Union soviétique, cimentée par le sang, a toutes raisons d'être durable et solide. » Il s'agissait pourtant de l'Allemagne hitlérienne, il s'agissait du sang des alliés de la France, du sang • Ce recueil de documents officiels a paru en français sous le titre : La Vtriti sur les rapports germano-soviitiques (Paris 1948), mais il est moins complet que l'~dition en langue anglaise. - N.d.l.R. Biblioteca Gino Bianco 243 des « frères slaves » de Pologne, et aussi du sang français déjà versé et qui allait couler plus abondamment encore. Tous les partis communistes, en France et ailleurs, ont souscrit à la thèse soviétique officielle : « Ce sont l'Angleterre et la France qui ont déclaré la guerre. Ce n'est pas l'Allemagne, ce sont l'Angleterre et la France qui ont rejeté les propositions de paix, en insistant non seulement pour la continuation de la guerre mais pour son élargissement... Les impérialistes anglofrançais veulent transformer cette guerre en guerre mondiale. Ils veulent plonger toute l'humanité dans un océan de souffrances et de privations, etc. » (Pravda du 26 janvier 1940. Reproduit dans la Revue de Presse du commissariat général à l'Information, n° 161, Paris, II février 1940). Tous les partis communistes, en France et ailleurs, ont applaudi au discours de Molotov prononcé le 29 mars I 940 devant le Soviet suprême : « On sait que la volonté de paix exprimée par l'Allemagne à la fin de l'an dernier a été mise en échec par les gouvernements de l'Angleterre et de la France... L'Allemagne est devenue visiblement un concurrent dangereux pour les principales puissances impérialistes de l'Europe : l'Angleterre et la France. C'est pourquoi, sous prétexte de remplir leurs obligations envers la Pologne, ces deux pays ont déclaré la guerre à l'Allemagne... Les gouvernements d'Angleterre et de France ont proclamé que dans cette guerre leur but était d'écraser et de démembrer l'Allemagne... Leur attitude d'hostilité contre !'U.R.S.S. s'est encore accentuée, parce que !'U.R.S.S. a refusé de se faire l'auxiliaire de l'Angleterre et de la France dans l'application de cette politique envers l'Allemagne » (Revue de Presse du commissariat général à l'Information, n° 208, Paris, 30 mars 1940). Tous les partis communistes, en France et ailleurs, ont approuvé l'agression nazie contre la Norvège quand « Molotov dit littéralement» à l'ambassadeur d'Allemagne von Schulenburg, le 9 avril 1940 : « Nous souhaitons à l'Allemagne succès complet dans ses mesures défensives (sic) » (Nazi-Soviet Relations, p. 138). Et aussi quand les Izvestia du II avril 1940 ont justifié en ces termes le nouveau crime nazi perpétré contre de petits peuples sans défense : « Il est hors de doute que les actions allemandes au Danemark et en Norvège ont été suscitées par les initiatives antérieures de l'Angleterre et de la France. Ces deux pays voulaient saper les positions militaires de l'Allemagne en améliorant les leurs. On a bien objecté que l'Allemagne avait violé les principes du droit international, qu'elle avait transformé en chiffon de papier le traité de non-agression conclu avec le Danemark. Il est ridicule de faire entendre de piètres lamentations sur la légalité ou l'illégalité des initiatives allemandes en Scandinavie, après que l'Angleterre et la France ont violé la souveraineté des
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