356 D. - Est-il quelquefois consulté ? R. - Non. D. - Cependant, il a des intérêts collectifs. Quels sont-ils ? R. - Le comté paye les frais de justice criminelle. Il veille à la construction· et à l'entretien des cours de justice et prisons. Il est chargé de la construction et de la réparation des ponts. Ce sont là, à peu près, tous ses intérêts collectifs. D. - Qui veille à ces intérêts ? R. - Les juges de paix .r~wifain quarter session. Les juges de paix sont nommés par le roi sur la présentation du lord lieutenant du comté (a). Ils peuvent être destitués par le roi. Mais la chose est extrêmement rare. Les juges de paix taxent le comté sans le représenter, ce qui est un exemple unique dans notre système politique. Non seulement les juges de paix administrent le comté dans le cercle d'attributions que je leur ai tracé tout à l'heure, mais ils assurent, dans la plupart des càs, l'administration des paroisses: puisque c'est d'eux qu'on en appelle dans la plupart des griefs qu'on a à reprocher aux officiers paroissiaux et que, sous une forme judiciaire, ils exercent une véritable action administrative. D. - Je vois bien ce que font les juges de paix dans leur capacité collective,mais je ne comprends pas aussi aisément quelles fonctions ils exercent individuellement. R. - Individuellement, ils exercent des fonctions purement judiciaires : ils reçoivent lé~ plaintes, procèdent aux premiers actes de la procédure, délivrent des mandats, accordent des cautions ou forcent d'en fournir. Réunis en petty sessions, ils jugent sommairement les petits délits ou les procès civils au-dessous de 5 pounds. D. - Qu'entendez-vous par petty session ? R. - Chaque comté est divisé en un certain nombre de petits districts. Dans la ville centrale de chacun de ces petits districts se réunissent les juges de paix du district, au moins au nombre de deux, et ils jugent les causes de leur compétence qui se présentent. D. - Est-ce qu'indépendamment des fonctions administratives, les quarter sessionsne remplissent pas des fonctions judiciaires ? · R. - Sans aucun doute. Les quarter sessions jugent avec l'assistance du jury tous les crimes qui n'entraînent ni la peine de mort, ni la transportation pour 14 ans. • D. - Il me semble, d'après ce que vous v:enez de m'expliquer, que les juges de paix ont dans leurs mains presque tout le gouvernement des classes agricoles. Comme administrateurs, ils influent sur les paroisses et dirigent le comté ; comme juges criminels, ils tiennent toute la population pauvre des campagnes dans leurs main~. a. [ En marge] Demander .des détails sur le high shbiff et Lord Lieutenant, · Biblioteca Gino Bianco PAGES INÉDITES J'ai cru apercevoir, jusque dans les classes élevées des symptômes qui semblent annoncer que le m'ouvement de la réforme gagnera bientôt l'institution des juges de paix. · R. - Cela est parfaitement vrai. Les abus de l'organisation et surtout des attributions des juges de paix sont ceux qui comme1:1cent à é~evei:le plus de plaintes. Cependant, diverses lois faites depuis dix ans ont beaucoup diminué l'~tendue de ces abus. Des usages nouveaux ont eté plus loin encore que les lois. Autrefois les juges de paix opéraient, en général; en sècret. Maintenant tous leurs actes se font publiquement (ceci a besoin d'être réexpliqué). Le plus grand pouvoir des juges de paix s'est exercé durant l'époque qui s'est écoulée entre 1792 et 1825. Avant 1792, la puissance de l'aristocratie n'avait jamais été mise en question et l'aristocratie traitait les basses classes avec une grande condescendance. Depuis lors, ses droits ayant été contestés, elle s'en est prévalu avec la plus grande rigueur. Ce mouve- . ment a duré jusqu'en 1815 où le mouvement de , . , reactlon a commence. D. - Mais le déploiement de la force a été le premier indice de la faiblesse. C'est la règle la plus commune. Pour ne pas interrompre ·l'ordre naturel des idées, je ne vous ai pas interrogé sur un point particulier d'administration publique, qui mérite cependant une attention toute particulière. Je veux parler des grandes routes. Parmi les choses matérielles, il n'y en a peut-être pas qui exercent une aussi grande influence sur la destinée des peuples que les routes. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ? R. - La règle générale en matière de routes c'est que le gouvernement central ne se charge jamais de les faire ou de les entretenir. Il y a cependant une ou deux exceptions à ce principe. (Je crois qu'une grande route de Londres en Irlande est une entreprise nationale.) Les routes peuvent être classées en deux catégories. La première comprend les chemins vicinaux, la seconde les grandes routes, celles qui traversent le territoire de plusieurs paroisses et font communiquer deux points assez éloignés. Les paroisses sont obligées de tenir en bon état les chemins vicinaux ; ce sont elles aussi qui étaient originairement chargées de l'entretien des routes (b). Mais depuis longtemps le tracé et l'entretien des rout~s a été presque entièrement retiré de leurs mains. · D. - ·Quel est donc l'usage pour ces dernières ? R. - Je suppose une route dans un dévelo~- .pement de 20 miles. On choisit (c) un certam nombre d'habitants résidant sur ce parcours et ·on en forme une espèce de compagnie à laquelle on donne la charge de tenir le parco~s susmentionné b. Je ne suis pas parfaite~ent sdr d'avoir entendu cela. c. Je ne sais pas bien comment ni par qui ces individus sont choisis.
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