348 Das Reich ët Horst Wessel. Une immense croix de fer encadrée de fleurs, surmonte la tribune. Le général M;yer, commandant d'une Panzerdivision SS, affirme que « tous les SS doivent maintenir dévotement leurs traditions de camaraderie et servir dans l'avenir avec autant de loyauté que dans le passé». - - · La création de la Bundeswehr et surtout le mémoire présenté par les généraux au gouvernement de Bonn, en juillet 1960, pour l'inciter à réèlamer un armement atomique, ont provoqué une véritable frénésie dans la presse soviétique : Le nid de guêpes du militarisme et de la réaction s'est déchaîné en Allemagne occidentale( ...). Les anciens généraux d'Hitler, rendus insolents par la complaisance criminelle des alliés de la R.F.A., donnent des coups de poing sur la table et posent des ultimatums. Ils n'ont rien app~:is de l'histoire et s'imaginent une fois de plus être les futurs maîtres du monde (...). Les Adenauer, les Strauss et tous les suppôts rescapés d'Hitler (...), empruntent la même voie sanglante qui, à deux reprises déjà, a conduit l'Allemagne à la catastrophè (...). La bête féroce du militarisme allemand n'est pas morte. Protégée par les impéralistes américains qui la cajolent, elle grogne, elle s'efforce de se munir de griffes nouvelles (...). Mais les aventuriers politiques de Bonn sont encore trop faibles pour agir seuls (...). Leurs agents de propagande s'ingénient à prouver que l'Angleterre, la France et l'Allemagne ont des intérêts communs ; selon Bonn, « il est nécessaire de rétablir l'unité de l'Occident face à la menace russe toujours croissante » ( ... ). On ressort ainsi le vieux truc hitlérien et les déclarations mensongères au sujet de cei:te prétendue « menace russe » sont destinées aux imbéciles ou à ceux qui veulent bien se laisser duper (Pravda, 23 fév. ~960). Là propagande soviétique, parfaitement orchesBiblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE trée, ne manque aucune occasion d'agiter cet épouvantail qui réveille tant de souvenirs, fait · vibrer à l'unisson tant de résonances ancestrales et ravive des traumatismes récents dans l'âme. du peuple russe. La presse, la radio, les journaux • muraux des usines, les caricatures, les conférences, les « entretiens politiques » obligatoires dans chaque « collectif », les discours des dirigeants, tout cela depuis plus de vingt ans rabâche aux Soviétiques les mêmes· accusations contre les Allemands. Rien ne peut contrebalancer en U.R.S.S. cette conjonction de la vieille haine héréditaire et de la nouvelle crainte née de la dernière guerre. Pour le peuple soviétique, les Allemands de la République fédérale sont des hitlériens qui menacent constamment !'U.R.S.S. d'une nouvelle guerre, plus horrible encore que la précédente. Ce vaste clavier permet à Khrouchtchev de faire· vibrer chez ses sujets des cordes qui lui sont favorables et qui relèguent à l'arrièreplan beaucoup de leurs préoccupations quotidiennes. Les Occidentaux ne doivent jamais oublier que, pour le Kremlin, l'épouvantail allemand est un outil indispensable pour maintenir l'armistice actuel entre gouvernants et gouvernés. Aucune évolution de la situation internationale ne peut permettre à Khrouchtchev et consorts de renoncer à l'utilisation de cet atout tant que ne seront pas aplanies les autres difficultés qui surgissent entre le Parti, dans sa poursuite de la chimère du communisme, et le peuple soviétique. Or la situation intérieure de !'U.R.S.S. interdit tout optimisme à ce sujet E. DELIMARS. 0
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