Le Contrat Social - anno VII - n. 6 - nov.-dic. 1963

' LE CONTRAT SOCIAL forme à donner à cette communication. Mais il serait bon d'en finir, si possible, avec les bavardages auxquels on se livre à New York: il y a encore des gens en Russie qui ne sont pas morts, de très braves gens, et il faut avoir pitié d'eux( ...). A Lydia Dan (12 fév. 1957) ... Vous oubliez que les neuf dixièmes des Russes n'étaient pas seulement des sans-parti, mais qu'ils détestaient les partis et l'esprit de parti (...). Ce (...) milieu, politiquement vierge, - devait être tout d'abord décrassé. N.ous nous y sommes employés. La tâche était très ardue (...). Vous avez sans doute remarqué nos relations très étendues avec « des princes et des comtes » ? C'était le milieu du zemstvo. II fallait le mettre du côté de la révolution. Ce qui fut fait. A vrai dire, des rapports amicaux se maintinrent entre ce milieu et nous, même après la révolution. Nous devions gagner les militaires à notre cause. Le mot d'ordre était: une Russie démocratique et ne pas tirer sur le peuple. Il fallut expliquer cela longtemps et souvent - le milieu est routinier. Le succès fut là relativement grand. Nous devions << prendre en main» la Société impériale d'économie libre, la Société technique, -l'Institut des mines, etc. Ça a très bien marché: nous avions partout « nos hommes »... La propagande avait un vaste champ devant elle. L'Institut des mines joua un rôle particulièrement · -important (notamment les professeurs Loutouguine, Bauman et autres). Sans ces organisations auxiliaires, nous n'aurions pu donner autant .d'ampleur à Osvobojdiénié, aux banquets, aux -déclarations des membres des _zemstvo, etc.. . ' - Le milieu universitaire est lui aussi très routinier. Des congrès, locaux et nationaux, y furent . , orgaruses. ~ Le mouvement coopératif( ...). Tout cela était foncièrement sans-parti et, dans certains coins, Biblioteca Gino Bianco 337 ignare et antisocial. Il y avait tant à faire que nous (...) n'avions jamais de repos (...). Le milieu sans-parti fut littéralement révolutionné (...). Quant aux « embrassades » et autres choses du même acabit, une perquisition opérée chez S. P. Melgounov fit découvrir une caisse pleine de tabliers, d'attributs, etc., de son grand-père, un franc-maçon. La nouvelle organisation se débarrassa de tout cela. Une seule chose fut maintenue: le lien moral et la nécessité d'agir sans tomber dans les chamailleries et les manifestations maladives de la mentalité russe de parti. Cela aussi . fut obtenu. Je n'ai pas souvenir de la moindre histoire, mais je me rappelle très bien l'entraide qui se pratiquait sous toutes les formes. • Vous vous en prenez aux mots « matière brute », ·«élite», etc. ? Mais comment décrire autrement le milieu russe ? C'était bel et bien de la matière brute sur laquelle il fallait travailler. Kérenski dira dans son livre qu'à partir du Gouvernement provisoire, l'organisation en question cessa toute activité. Cette organisation ne tint pas de convent et ne fit aucune pression sur les décisions du Gouvernement provisoire. L'influence ne persista que dans les relations personnelles. Or plus de la moitié des membres du Gouvernement provisoire ne faisaient pas partie de ladite organisation (...). (Traduit du russe) Errata Dans la première partie de cette esquisse sur la francmaçonnerie russe à la veille de la révolution de 1917, parue dans notre dernier numéro, une erreur, qui n'est pas imputable à l'auteur, doit être rectifiée: M.M. Téréchtchenko n'était pas « administrateur » de théâtres, comme on l'a indiqué à tort dans la note de la p. 260 mais amateur de théâtre. D'autre part, il faut lire Khatissov, et non pas Khatikov, en haut de la deuxième colonne de la p. 265.

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