102 2. Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans votre propre famille? 3. De quelles survivances du passé doit, selon vous, se libérer la jeune famille soviétique ? 4. Quels sont les traits les meilleurs et les plus progressistes dans l'éducation des enfants par une famille soviétique ? S. Quelles sont les difficultés que les familles soviétiques rencontrent actuellement dans l'éducation de leurs enfants ? 6. Quels moyens proposez-vous pour surmonter ces difficultés ? 7. Parmi les mesures mentionnées ci-dessous, quelles sont les plus importantes pour éliminer les vestiges de la situation inférieure de la femme dans la vie quotidienne ? a. Développement des formes publiques de la satisfaction des besoins familiaux (services sociaux, etc.); b. Extension du réseau d'établissements pour enfants (crèches, jardins d'enfants, internats, écoles à horaire prolongé, etc.); c. Participation du mari et des enfants aux travaux du ménage; d. Allégement du travail domestique par la mécanisation; e. Autres mesures. 8. Selon vous, les jeunes mariés sont-ils bien préparés à créer une famille ? Si non, comment se ~anifeste leur manque de préparation ? 9. La procédure actuelle du mariage a-t-elle besoin d'être modifiée ? Si oui, quelles modifications ? 10. La procédure en vigueur de la dissolution du mariage a-t-elle besoin d'être modifiée ? Si oui, quelles modifications ? 1 I. Comment expliquez-vous la rupture des jeunes ménages ? 12. Quelles mesures suggérez-vous pour consolider les jeunes ménages ? Votre emploi ? Age ? Sexe ? Situation de famille ? Composition de votre famille ? Y a-t-il des enfants ? Si vous êtes marié, depuis combien d'années ? Domicile ? Si vous le voulez, indiquez votre nom (Kom. Prav., 10 déc. 1961). Les lecteurs répondirent avec empressement à ce questionnaire : six jours après sa parution, le journal avait reçu près de 3.000 réponses. LA Komsomolskaia Pravda a fait connaître seulement cinq de ces réponses, probablement jugées comme les plus caractéristiques. Le choix de ces lettres modèles est déjà très significatif en soi : elles émanent toutes de citadins appartenant à l'intelligentsia. Ainsi, tout comme lors de l'enquête précédente sur la jeunesse, les paysans gardent le silence et les informations sont rares sur un milieu plus particulièrement visé par la propagande et l'effort éducatif du Parti. Ce mutisme doit-il être interprété comme une preuve que la famille paysanne n'a guère évolué dans sa mentalité et son comportement en plus de quarante années de régime soviétique ? Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE Parmi les cinq correspondants choisis, deux éludent complètement la réponse à la première question: un jeune couple d'étudiants trouve que « la vie est trop diverse pour qu'on puisse formuler une réponse générale à cette question ». Une femme de trente ans qui, à dix-neuf ans, a fait un mariage de raison dont elle supporte mal les inconvénients moraux et sentimentaux, s'estime de ce fait incompétente pour juger les autres familles. Trois autres réponses ne font que répéter des clichés officiels: un ingénieur de Moscou, âgé de vingt-sept ans, marié et père d'une fillette, déclare que « la famine soviétique est fondée sur l'amour et non sur des considérations matérielles», ce qui ne l'empêche point d'affirmer plus loin que « la rupture des jeunes familles s'explique par l'absence chez la femme des capacités indispensables à une bonne ménagère ». Pour une divorcée de Léningrad, ingénieurarchitecte de vingt-neuf ans, mère d'une fillette de huit ans, « les traits le plus caractéristiques de la famille soviétique sont l'amitié et le respect mutuel, l'aide et la confiance réciproques»; mais elle constate en même temps que « souvent la famille ne repose pas sur des fondements moraux indispensables à une vraie famille. (•..) Les jeunes qui se marient en écrasante majorité entre dix-huit et vingt-quatre ans manquent souvent de toute préparation pour fonder une famille. » Quant à un retraité de Perm, âgé de cinquante-six ans et heureux en ménage depuis trente-six ans, il estime que ces traits sont « l'unité de l'idéologie, le sens de la responsabilité envers la société, imposée par la création d'une famille, et la communauté des intérêts », tout en soulignant que cc les jeunes familles doivent s'affranchir de survivances du passé telles que l'esprit mercenaire, la mesquinerie, la grossièreté et le manque de respect mutuel». C'est encore c< la sollicitude réciproque », <l l'unité de vues», « l'honnêteté, la franchise, l'aide mutuelle, la tolérance du mari et de la femme à l'égard des particularités du caractère de l'autre», que ces correspondants apprécient le plus dans leur propre famille. Rien là de particulier aux famiiles soviétiques, les conditions de la stabilité familiale étant les mêmes dans le monde « capitaliste» .. C'est à partir de la troisième question que l'enquête devient plus instructive. Parmi les <c survivances du passé » dont les jeunes familles doivent se libérer, figure en premier lieu la « passion pour l'argent». Mentionnée dans trois réponses, elle est illustrée par la triste confession de cette femme de trente ans, déjà citée, et qui, victime de sa recherche du bien-être matériel, tient à mettre les jeunes en garde: Le mariage de raison est un horrible mariage. Ma propre expérience le prouve. Il y a onze ans, j'ai épousé un homme de vingt ans plus âgé que moi, car il avait de l'argent et une situation hautement rémunérée. Aujourd'hui, j'ai tout : télévision, réfrigérateur, aspirateur, machine à laver, automobile Volga. Mais il n'y a pas d'amour, et toutes les choses auxquelles
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