6 L'estimation relative à 1946 se rapproche de · celle de Timasheff. Au moyen de l'interpolation linéaire, pour avril 1956 la population peut être estimée à 201,4 millions d'âmes, au lieu des 200,2 millions officiellement annoncés. Dès lors, le taux d'accroissement annuel est non pas de 1,7 ou 2 %, mais bien de 1,5 o/o. III. - Le produit national . , . sov1et1que LE PRODUITNATIONALest affecté, dans des proportions diverses, à différents emplois majeurs : alimentation, autres consommations privées, logement, formation de capital nouveau, dépenses militaires, enseignement, services de santé, administration, police. Pour estimer le produit global, il s'agit de calculer séparément les sommes attribuées à chacun de ces postes et de les additionner. Encore faut-il convertir tous les chiffres en unités permettant de comparer les résultats à ceux d'autres pays. En comparant les produits et revenus réels des pays européens, l'Organisation européenne pour la coopération économique (O.E.C.E.) a décidé d'exprimer toutes les valeurs en dollars américains (pouvoir d'achat de 1950). Cette unité ayant déjà été amplement utilisée, il sera opportun d'y recourir lors des comparaisons qui vont suivre. Agriculture et alimentation PARMIles postes entre lesquels est réparti le produit national soviétique, le plus important est l'alimentation. On ne peut l'évaluer d'après le volume des ventes au détail : il est trop difficile de mesurer les effets du rationnement et de la diversité des prix dans les villes ; de plus, une partie considérable des produits agricoles sont consommés directement sur le lieu de production. C'est à la production agricole destinée à la consommation que seront appliqués les prix de détail américains de 1950. La récolte de céréales· et de pommes de terre n'est pas consommée tout entière par la population. Abstraction faite de la semence, une quantité considérable de ces produits sert à nourrir le bétail; les porcins, en particulier, sont nourris presque exclusivement de grains et de pommes de terre. Afin de faire le départ entre les produits destinés respectivement à l'élevage et à la consommation, il faut adopter un expédient, qui d'ailleurs serre de près la réalité : supposer que la consommation de céréales et de pommes de terre par · tête d'habitant demeure constante et qu'on nourrit le bétail avec ce qui reste. Pour évaluer la quantité .de ces denrées que consomme en moyenne le citoyen soviétique, Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL on peut s'appuyer sur diverses estimations anté• rieures. La consommation de céréales est ainsi fixée, s·ans risque d'erreur notable, à 161 kilos (équivalent de 145 kg de farine ou de 227,5 kg de pain) et celle de pommes de terre à 200 kilos (équivalent de 40 kg de farine) par tête et par an. Etant donné la qualité du pain soviétique, ces quantités correspondent respectivement à 61,5 et 20,4 dollats. Calculée par tête d'habitant, la consommation de légumes et de fruits est, elle aussi, pratiquement constante ; la quantité globale évolue à peu près proportionnellement à la population. Mais les informations sur la consommation de ces denrées sont. maigres. Les détenus d'un camp de concentration étudié par Wiles reçoivent 36 kilos de légumes par tête et par an 13 • Pour les fruits et légumes, les estimations varient entre 68 kilos pour 1925-1927 14 et 100 pour 1935-1938 15 ou 110 pour 1936-1938 16 , soit en moyenne 50 kilos de légumes et 30 kilos de fruits par tête et par an. En prix américains, ces quantités réunies représentent 27 dollars. Le volume de la production globale de viande est connu pour de nombreuses années. Il permet de résumer la courbe de la consommation selon les chiffres suivants, relatifs à toutes les sortes de viande (lapin, volaille et cheval compris, de même que les graisses et, probablement, les déchets) : 4,6 millions de tonnes en 1913 sur le territoire que !'U.R.S.S. allait recouvrir pendant les années 1921-1939; 2,45 en 1922; 5,12 en 1928 ; 2,10 en 1934; 3,09 en 1937 ; 5,0 en 1939 ; 3,62 en 1946 (territoire actuel); 2,73 en 1948 ; 5,12 en 1952; 6,10 en 1954; 6,75 en 1957. Le prix d'un kilo peut être estimé à un dollar. Les statistiques de la production laitière au cours des dernières années sont très discutables. Pour obtenir des chiffres raisonnables, il faut recourir au rendement par animal enregistré au cours des années 30, puis en déduire des estimations pour les années 1945-1950. Pour l'année 1952 le résultat est corroboré par une information sur le rendement moyen, découverte par J asny dans un journal de province 17 ; celui de 1956 est confirmé par une déclaration du .secrét~e du parti communiste biélorussien 18 • En multipliant ces rendements moyens par le nombre de vaches laitières, on peut conclure que la production de lait a évolué comme suit : 24,7 millions de tonnes en 1913; 22,6 en 1922; 30,5 en 1928 ; 18,8 en 1933 ; 26,1 en 1937 ; 33,6 en 1940; 24,0 en 1946; 27,4 en 1952; 31,1 en 1954; 40,8 en 1957. Si l'on prend en considéra13. Bu!lefin of the Oxford Institute of Statistics, sept. 1953. 14. Volin : A Survey of Sooiet Russian Agriculture, Washington 1951. 15. Klatt, in Economia Internazionale (Gênes), 1952. ,. 16. Hahn : The Food Economy of Europe, Iéna 1942. 17. Communication privée. 18. Sovietskaia Biéloroussia, fév. 1957.
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