Supplemento a Contrat Social - anno VII - n. 1 - gen.-feb. 1963

PRODUCTIVITÉS COMPARÉES A ce propos encore, le trait frappant de l'évolution se manifeste dès qu'on établit les moyennes par tête d'habitant. Malgré l'afflux de la population des campagnes vers les villes, où un mètre carré de surface habitable vaut près du triple du mètre carré rural, la valeur du logement par tête d'habitant n'a augmenté que très faiblement entre 1913 et 1956. Avant la première guerre mondiale, elle représentait à peu près 7 dollars ; elle se maintint à ce chiffre jusqu'en 1948. Deux ans plus tard, elle atteignait environ 8 dollars, et en 1955 et 1956, 9 dollars. Les investissements PoUR DÉTERMINElRa part du produit national consacrée à la formation du capital supplémentaire, il faut entreprendre des calculs assez compliqués. C'est que les investissements effectués dans l'économie nationale ne servent qu'en partie à la création de capital nouveau ; l'autre partie compense l'usure des installations et des équipements existants. Il s'agit donc d'estimer la dépréciation du capital déjà engagé dans la production en même temps que la valeur brute de tous les investissements. C'est la différence entre l'une et l'autre qui indique le volume du capital nouveau. Autre complication : les investissements ne concernent pas seulement l'équipement et les immeubles, mais encore le capital circulant (dont le bétail). Il convient alors d'emprunter une autre méthode. Au lieu de calculer d'abord les investissements bruts et d'en déduire la dépréciation du capital existant, · on estime directement l'investissement net : on en détermine le volume au regard des investissements bruts dans le capital fixe (immeubles et équipement). Mais, de toute manière, on ne saurait faire à propos du capital circulant que des estimations fort incertaines. Les résultats de tous ces calculs sont résumés dans le tableau suivant qui indique, en milliards de dollars, la valeur de l'ensemble du capital nouveau (investissement net) sous toutes ses formes (immeubles, équipement, capital circulant) : 1928 0,9 1933 - 0,4 1937 7,9 1940 3,7 1942 - 5,4 1946 1,0 1948 9,5 1952 11,9 1954 13,6 1956 15,3 Ce tableau est révélateur. Tout d'abord, parce qu'il refl= la grave crise où fut précipitée l'économie soviétique à l'issue du premier plan quinquennal, crise qui résulta de la collectivisation Biblioteca Gino Bianco 9 forcée de l'agriculture. Or les investissements dans les installations, équipements et capitaux circulants de l'industrie s'accroissaient considérablement au cours de ces années. En revanche, le cheptel allait diminuant. Sa valeur, après avoir augmenté de 0,35 milliard de dollars en 1928, diminua de 0,90 milliard en 1929, de 1,30 en 1930, de 1,63 en 1931, de o,86 en 1932 et de 0,77 en 1933. Le tableau reflète également une certaine dépre~- sion qui se manifesta après 1937, l'année la plus favorable d'avant guerre. Une fois de plus, l'agriculture en fit les frais : la valeur du cheptel qui, en 1937, s'était accrue de 0,49 milliard de dollars, demeura presque inchangée (accroissement de 0,08) l'année suivante et diminua de 0,38 en 1939 et en 1940 (malgré les annexions de territoires). Finalement, la part du produit national servant à l'expansion du capital s'accrut énormément. Le nouveau capital ajouté au cours de l'année 1956 représente 17 fois celui de 1928. Or, comme on le verra plus loin, le produit national n'a été en 1956 que 2,8 fois celui de 1928. Il est vrai que la formation de capital nouveau fut très réduite avant le lancement des plans quinquennaux. Mais, même si l'on tient compte de cette circonstance, la disproportion entre la croissance du produit national et celle du capital saute aux yeux. Elle prouve qu'en Union soviétique l'expansion économique favorise le capital et non le monde du travail. On peut aussi tirer de cette disproportion cet autre enseignement : le capital investi s'accroît incomparablement plus vite que le produit, cc qui témoigne d'un évident gaspillage. Les dépenses militaires EN· CE QUI CONCERNlEa tranche du produit national absorbée par les dépenses militaires, on possède des données globales, mais il n'est pas possible de convertir ces chiffres en dollars de 1950 : le rapport entre le pouvoir d'achat du rouble et celui du dollar varie considérablement selon la nature des biens, et les dépenses militaires portent sur des biens fort différents. Il convient donc de diviser les dépenses de cet ordre en catégories différentes de biens. Pour estimer la part représentée par l'équipement, il faut tenir compte des indices de production des biens militaires finis, tels qu'ils ont été compilés par Shimkim. Le calcul du coftt d'entretien des soldats part de l'hypothèse qu'à rartir de 1937 il équivaut au salaire moyen de 1ouvrier industriel et qu'avant d'atteindre ce niveau il augmentait de 1,5 % par an depuis 1928; ces estimations sont multipliées par le nombre d'hommes sous les drapeaux. On obtient ainsi (voir page suivante) un tableau en milliards de roubles (prix courants). ,

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