6 - a une compétence universelle; un Sénat économique devrait, par définition, ne légiférer que dans son domaine propre. Mais comment limiter celui-ci alors que toutes les activités interfèrent et que la politique extérieure, par exemple, a ses incidences sur le niveau de vie de la population ? Les syndicats ne seraient alors que de nouveaux partis politiques, aussi divisés que ceux-ci, obligés de prendre position sur les problèmes les plus divers de la vie nationale. Or les syndicats n'ont pas de vie propre s'ils se contentent d'exprimer des idées ou de faire des projets à l'échelle nationale ou internationale ; ils n'existent que s'ils plongent leurs racines dans la vie quotidienne des travailleurs, s'ils protègent l'homme fonctionnel des pouvoirs concrets et des mécanismes abstraits, en un mot s'ils per- • ( Biblioteca Gino -Bianco LE CONTRAT SOCIAL mettent à l'homme d'exister et à sa raison de se manifester, au besoin contre la raison d'Etat. Ils expriment donc pour leur part la réalité d'une société qui ne veut pas être broyée par les appareils politique et économique qu'elle engendre. Cela suffit à montrer la différenceentre le pouvoir législatif et la fonction syndicale, quels que soient les liens pratiques noués entre celle-ci et certains partis politiques. On comprend l'hostilité marquée par Force Ouvrière à toute intégration dans l'Etat. C'est la raison d'être historique du syndicalisme qu'elle défend, et, avec elle, la possibilité pour la société de ne pas être à la longue étranglée, sous prétexte de technicité, dans un monde de cauchemar. MICHEL Ü>LLINBT • 0 ,
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