240 su porter un coup décisif. Maintenant il faut porter ·1e même coup aux troupes d'Antonov dans la région de Tambov. Il faut en finir avec ce soulèvement de koulaks. Que diriez-vous si on vous nommait commandant ? » L'insurrection d'Antonov fut réprimée aussi rapidement et de manière aussi résolue que celle de Cronstadt. Toukhatchevski incarnait le nouveau type de chef d'armée issu de la révolution, un chef vraiment populaire. « Les intérêts du peuple laborieux, disait-il, doivent être à la première place, et aucun mérite ne peut faire échapper au châtiment celui qui oublie son devoir et par ses actes sape la confiance des masses laborieuses dans le pouvoir soviétique et son armée.» Vladimir Ilitch appréciait hautement les talents d'organisateur et de chef de Toukhatchevski et suivait attentivement ses succès militaires. Toukhatchevski n'avait pas de formation militaire supérieure, mais les années de guerre civile étaient devenues « ses universités». Voilà pourquoi le Parti le nomma directeur de l'Académie militaire R.K.K.A., commandant les armées d'une région militaire. A ces postes comme aux autres, il fut un novateur en quête de voies nouvelles. L'inquiétude créatrice lui était naturelle. Il prit la part la plus active à la mise en œuvre de la « réforme militaire» de 1924, et on lui doit baucoup d'idées nouvelles sur les questions de stratégie et de tactique. Ses services lui valurent les ordres de Lénine et du Drapeau rouge. En 1932-36, alors que Toukhatchevski est chef des armements de la R.K.K.A., de nombreux types de matériel militaire sont créés, qui feront leur preuve pendant la grande guerre patriotique. Comme officier d'avant-garde, dès novembre 1932, il poussa au développement des travaux de construction d'un moteur de fusée. Il savait voir l'avenir. Les hitlériens, qui préparaient la guerre, cherchèrent à décapiter notre armée. Au XXIIe Congrès, ~- S Khrouchtchev a dit : « Une nouvelle assez curieuse a paru un jour dans la presse étrangère: en se préparant à attaquer notre pays, Hitler aurait fait mettre en circulation par ses services de renseignements un document fabriqué d'où il ressortait que les camarades Iakir, Toukhatchevski et d'autres étaient des agents de l'état-major allemand. Ce "document", prétendument secret, tomba aux mains du président Benès qui, mû semble-t-il par de bonnes intentions, le fi! parvenir à' son tour à Staline. Iakir, Toukhatchevski et les autres furent arrêtés, puis supprimés.» Ainsi disparut ce grand capitaine, un homme de rare talent, d'une grande culture. Mikhaïl Toukhatchevski aimait la musique, la ·littérature, il connaissait plusieurs langues étrangères. Il jouait Beethoven et Mendelssohn sur des violons qu'il faisait lui-même. Il laisse plus de quinze livres et brochures. Il ne fut pas donné au maréchal Toukhatchevski de vivre jusqu'à la grande guerre patriotique. ~ais, invisible, il écrasa avec ses héros les hordes fascistes. Le matériel créé par Mikhaïl Toukhatchevski avec le Parti et le peuple écrasa l'ennemi. Aujourd'hui, le Parti et le peuple ont réhabilité comme ils le méritaient les grands combattants de la cause du communisme, et parmi eux, Mikhaïl Toukhatchevski. (lzvestia1 29 décembre 1961) 1. GORIÉLOV. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL . <c L'exploit du commandant d'armée» La veuve du fameux commandant d'armée Ian Emmanouïlovitch Iakir nous a livré de nouveaux et intéressants détails concernant la biographie de son mari. « Le premier ordre du Drapeau rouge, nous dit-elle, fut décerné à mon mari le s février 1919, dans des circonstances· peu ordinaires. Plus . de quarat?-te,,a~s ont passé et j'en conserve le souverur comme s1 c eta1t hier ... » Commandant un groupe de combat de la ge armée, Iakir avait pour mission d'enlever à l'ennemi et de tenir un nœud ferroviaire d'importance stratégique, l'un des points d'appui des troupes du général cosaque Krasnov, dont l'objectif était Moscou. Or, dans ce secteur· décisif, notrç for~e princ~pa~e quant au nombre des baïonnettes. éta~t .constttuee par l'unité peu sftre de Sakharov, qw asprra1t à passer en Ukraine et ne voulait pas se soumettre au commandement. La situation risquait de tourner à la catastrophe. Iakir prit une décision audacieuse où il jo~ait sa _vie. Il monta immédiatement sur une locomotive qui le conduisit à Ostrogorsk, siège de l'état-major de Sakharov. Ayant surpris ce dernier en pleine beuverie, il lui déclara d'un ton décidé : « Le haut commandement de l'Armée rouge a appris que tu t'apprêtes à trahir le pouvoir soviétique et à livrer passage à l'ennemi. J'ai reçu l'ordre de te fusiller si cela se confirme ... » L'apparition soudaine de Iakir, son calme et le to:i ferme de sa voix firent leur effet. Sakharov « se dégonfla» et déclara aussitôt qu'il était tout disposé à obéir aux ordres (par la suite, il se révéla un traître et fut mis hors la loi). Pendant deux jours, Iakir rassembla ce qui restait des régiments et les mena au combat. Ce fut une bataille acharnée, sanglante. Bien que grièvement blessé, il continua à diriger personnellement les opérations, et, aux moments de désarroi, alors que les régiments flottaient et commençaient à reculer, il se mêla aux combattants du rang et les mena à l'assaut. La nuit, après de furieux corps à corps, Korotoïa_k fut enlevé; vingt-quatre heures plus tard, après avorr battu l'ennemi à plate couture, nos troupes, poursuivant les cosaques en pleine retraite, faisaient irruption dans Liski. L'objectif était atteint. Pour son action d'éclat à Liski et pour avoir liquidé la mutinerie de Sakharov, I. E. Iakir fut l'un des premiers à se voir attribuer ·l'ordre du Drapeau rouge. Les décorations avaient été commandées à !'Hôtel des Monnaies de Pétrograd, mais à l'époque aucune n'était encore prête. Soldats et officiers exigèrent que la remise de la décoration ne fût pas renvoyée aux calendes grecques et le soviet militaire révolutionnaire prit une décision. De Moscou arriva à Kharkov un représentant du haut commandement. Il apportait une maquette de l'ordre du Drapeau rouge. La décoration fut décernée de manière symbolique à Iakir, à peine remis de ses blessures. . Sur ces e~trefaites, la direction politique de l'armée passa commande de la véritable médaille à un joaillier de Kharkov. Faite d'or et de platine, elle fut bientôt prête et orna la poitrine du commandant d'armée jusqu'aux derniers jours de sa vie. ...Communiste depuis avril 1917., organisatein-actif de la jeunesse révolqtiollllmfeet ges prenuer, dç~-
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