236 Poussant la trahison jusqu'à lier partie avec la Gestapo • du gouvernement de Berlin, des traîtres obéissant aux directives de Trotski ont essayé de comploter contre l'Union soviétique, rempart de la paix dans le monde. Le Parti communiste français est sûr d'être l'interprète de la population laborieuse de France en remerciant le Comité central du Parti bolchévik et le camarade Staline d'avoir, grâce à leur vigilance, déjoué les plans du fascisme international. Honte à ceux qui n'ont pas hésité à s'unir aux agents de l'hitlérisme; Honte à ceux qui n'ont pas hésité à se faire les espions de la Reichswehr et les instruments des pires ennemis du peuple; Honte à ceux qui ont essayé de porter une main criminelle contre les réalisations du socialisme dont peut être fier le grand Parti de Lénine et de Staline. Que la justice du peuple s'abatte impitoyable sur les criminels qui, devant tout aux masses de l'Union soviétique, complotaient avec leurs pires ennemis. Que la justice du peuple frappe ceux dont la trahison a servi d'encouragement aux fauteurs de guerre. Il faut en finir avec les traîtres et les agents trotskistes du fascisme poursuivant dans l'ombre leur criminelle besogne. Vive le glorieux Parti bolchévik qui, sous la direction du camarade Staline, veille sur les destinées de l'Union soviétique et sur l'avenir du socialisme. Vive l'Union soviétique qui fait flotter sur un sixième du globe le drapeau d'espérance des multitudes humaines. LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS. On ne saurait commenter un seul mot de ce paquet d'immondices sans avoir à réprimer un haut-le-cœur. Soulignons seulement l'introduction burlesque des « réalisations grandioses», de la << civilisation socialiste », de l'aviation « victorieuse du pôle Nord » dans cette affaire sans affaire, et celle des « directives de Trotski », des « agents trotskistes du fascisme » dont il n'était nullement question dans le communiqué officiel. En outre, l'Humanité du 18 juin a publié, en justification du massacre des milliers d'officiers soviétiques, l'article d'un certain J. Bruhat dont nous recopions ci-après le titre et les premières lignes : Au temps de la Convention QUAND LES GÉNÉRAUX TRAHISSAIENT LA RÉVOLUTION Ce qui vient de se passer en Union soviétique: découverte, condamnation et exécution de quelques généraux traîtres à leur patrie et à la cause du peuple ne surprendra pas ceux qui en France ont quelque connaissance de notre propre histoire révolutionn~ire. Vous faites les esprits forts ! Vous souriez, sceptiques, aux nouvelles venues de Moscou ! Vous ne croyez pas à la « réalité » du complot. Sans les regarder, vous rejetez les preuves de la culpabilité. Vous ne pouvez croire à tant de bassesse, à une dissimulation aussi têtue, à une hypocrisie aussi rusée. Relisez donc l'histoire de la Révolution française. On aura, comme il convient, apprécié l'accent mis sur les << preuves », alors que l'information Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL officielle et exclusive de Moscou n'en avançait aucune et ne formulait pas la moindre présomption plausible, quitte à répandre les inventions les plus folles, indignes de discussion. Il n'était nul besoin d'attendre les aveux réels de Khrouchtchev au xxe Congrès (voir plus loin) pour comprendre que les « aveux » insensés des victimes n'ont jamais existé, sauf extorsion par la torture physique ou morale, et sont donc nuls et non avenus. L'auteur des lignes, citées appartient encore, paraît-il, au corps enseignant et des centaines, des milliers de ses semblables, apologistes de l'iniquité, continuent de mentir effrontément ainsi, de tromper et d'égarer systématiquement la jeunesse française au profit de l'ennemi totalitaire. Les gens de cette espèce sans nul doute écriront n'importe quoi et son contraire, comme ils ont applaudi au pacte de Staline avec Hitler. Vingt ans ont passé quand se tient, en février 1956, le xxe Congrès du P.C. de !'U.R.S.S. Vingt ans pendant lesquels les mensonges et les calomnies de Staline et de ses auxiliaires ont fait leur œuvre. Politiciens sans conscience, diplomates ignares ou complaisants, intellectuels stupides ou vendus, en Occident, ont repris à leur compte les saletés staliniennes. Dupes et complices forgent la légende écœurante d'un Staline clairvoyant qui a extirpé la trahison dans son armée pour mieux combattre Hitler, alors que le scélérat a exterminé chez lui les élites pour s'entendre avec Hitler, déchaîner la guerre et partager les profits de la victoire. Mais voici que dans son discours secret qui dévoile en partie les horreurs du stalinisme, Khrouchtchev prononce les paroles suivantes : Paroles de Khrouchtchev au XXe Congrès Des conséquences très graves, surtout dans les pre- . miers jours de la guerre, résultèrent de l'élimination par Staline de nombreux chefs militaires et de fonctionnaires politiques de l'armée entre 1937 et 1941. Pendant ces années, la répression fut instituée contre certaines parties des cadres militaires, commençant à l'échelon des commandants de compagnie et de bataillon et allant jusqu'aux plus hautes sphères militaires. Durant cette époque, les chefs qui avaient acquis une expérience militaire en Espagne et en Extrême-Orient furent presque tous liquidés. Cette politique de vaste répression contre les cadres militaire~ éut également pour résultat de saper la discipline militaire, parce que durant de nombreuses années on avait appris aux officiers de tous grades et même aux soldats, dans le Parti et les cellules des Jeunesses · communistes, à « démasquer » leurs supérieurs en taht qu'ennemis cachés. ( Mouvements dans la salle.) Il est naturel que cela ait eu une influence
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