Le Contrat Social - anno VI - n. 4 - lug.-ago. 1962

234 Au bas de cette prose répugnante, la signature de Vorochilov « écrite avec la plume, ne sera pas ôtée à la hache », comme dit le proverbe russe. Comment qualifier les gens qui, en Occident, ont pu admettre un seul mot de tels mensonges et de telles injures ? Il n'y avait, certes, aucun rapport entre Trotski, Zinoviev, etc., et les militaires assassinés. Ni les trotskistes ni les zinoviévistes, d'ailleurs tous tués ou déportés à cette date, ne méritaient la moindre des accusations calomnieuses de Vorochilov, ce que Khrouchtchev a reconnu dans son discours au XXe Congrès (et même si Khrouchtchev ne l'avait pas reconnu, cela n'en serait pas moins vrai). · Or le signataire de cet odieux factum a fait longtemps partie de la « direction collective» après la mort de Staline. Il siégeait hier encore au présidium du XXIIe Congrès devant lequel il a été vilipendé comme membre du pseudogroupe « antiparti ».On lui a tout de même quelque peu reproché son rôle dans le massacre des cadres de l'armée, mais sans que cela tire à conséquence. Il est « réélu » au Soviet suprême, il parade ·sur la place Rouge et aux réceptions du Kremlin, il donne l'accolade en public à Khrouchtchev. Le 15 juin dernier, di~ une dépêche de Moscou parue dans le Monde du 17, Khrouchtchev « a aussi embrassé sur la bouche, à la russe, le maréchal ·v orochilov », ce même Vorochilov accusé au ·xxIIe Congrès d'avoir conspiré avec les «antiparti » pour supprimer le noyau dirigeant du Parti en usant des méthodes chères à Staline, c'est-àdire en obtenant toutes sortes d'aveux par des tortures avant d'expédier les gêneurs adpatres. Est-il nécessaire d'argumenter pour dégager la signification de tout ce qui précède ? Seuls des aveugles, des ignorants ou des cyniques peuvent soutenir qu'entre un Khrouchtchev et un Vorochilov, il y a différence de nature ou divergence « idéologique ». Ce qui est patent sur le plan soviétique ne l'est pas moins sur celui du communisme international. Voici en effet la déclaration du Comité central du P.C. italien en date du 12 juin 1937 (Correspondanceinternationale du 19, p. 616) publiée avant même l'exécution des généraux, dénotant l'empressement servile des Togliatti et consorts à approuver aveuglément les atrocités de leur seigneur et maître, Staline : .. . . cc Le C.C. du P.C. d'Italie approuve le verdict contre ~es traîtres » Les communistes italiens s'unis'sent à tout le peuple de !'U.R.S.S. dans son indignation contre le traître Toukhatchevski et ses complices qui ont tenté de poignarder dans le dos la patrie socialiste des travailleurs du monde entier, ils s'unissent à lui pour applaudir la justice populaire soviétique qui a frappé 41.~xorablement les criminels qui, liés à Hitler et à Trotski, . ont poussé leur rebutant cynisme jusqu'à vouloir provoquer les horreurs d'une nou~elle conflagration monBiblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL diale et la défaite de l'Union soviétique, puissant rempart de_la paix, du progrès et du socialisme. Les communistes italiens trouvent dans la vigilance avec laquelle le parti bolchévik et son grand chef, le camarade Staline, ont mis fin aux menées criminelles des ennemis du peuple, un stimulant à renforcer, dans leurs propres rangs, la vigilance révolutionnaire contre toutes les infiltrations fascistes et trotskistes et ils s'engagent à multiplier leurs propres efforts et à améliorer leur action pour combattre avec une efficacité toujours plus grande, sur tous les terrains, le fascisme assassin et son avant-garde trotskiste et bordighiste qui, en Italie comme en Espagne, comme en U.R.S.S. et comme partout, se sert de toutes les armes les plus honteuses, de tous les moyens les plus ignobles, pour tenter de maintenir ou de restaurer la domination des magnats du capital, pour affamer et opprimer le peuple, pour égorger ses meilleurs fils et pour semer dans le monde les horreurs et les ruines. Le 12 juin 1937. LE C.C. DU P.C. ITALIEN. Le plus extraordinaire, c'est qu'il se trouve actuellement en Occident des « experts » pour accorder leur considération distinguée à un · Togliatti et à ses pareils, complices conscients et actifs de Staline dans tous les crimes abominables perpétrés sous le stalinisme, complices également de · Khrouchtchev dans les crimes commis sous le néo-stalinisme (le massacre des ouvriers et des étudiants de Budapest, par exemple). Que les palinodies de ces valets de _bourreaux puissent encore faire illusion et donner lieu à de doctes «études», cela passe l'imagination et décourage le commentaire. A titre de variante dans l'infamie, la déclaration du Comité central du P.C. allemand a ici sa place. Elle a pour auteurs les gens qui ont tout fait pour favoriser l'avènement de Hitler au pouvoir, qui ont applaudi au pacte Staline-Hitler, qui ont -livré nombre de leurs camarades (Eberlein, Remmelé, Neumann et combien d'autres) aux tchékistes de Staline. Nous la tirons de l'oubli en puisant dans la Correspondanceinternationale, n° 27, p. 642 (26 juin 1937) : , « Le C.C. du P.C. allemand et le procès des généraux traîtres » La découverte de la trahison de Toukhatchevski et de ses complices envers l'Union soviétique et l'exécution de ces agents du fascisme allemand signifie une bataille perdue pour la dictature brune. La rage des chefs nazis à la nouvelle de l'exécution des traîtres prouve avec quelle force ce coup a atteint les fauteurs de guerre et servi la cause des amis de la paix. -La dict~ure brune a perdu d'importants agents qui, placés à d'éminents postes militaires, pouvaient nuire ·dangereusement à l'Etat et à l'armée soviétiques. L'état- .major ·allemand ·comptait fermement sur leur travail de trahisQn en ·cas d'agression contre l'Union soviétique et les alliés de !'U.R.S.S. Mais les plans du fascisme allemand, qui comptait se servir contre le pouvoir soviétique de ces généraux félons comme il s'est servi

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