L'Expérience communiste LA LUTTE ANTIRELIGIEUSE EN U.R.S.S. par E. Delimars DÈS sa pris_edu pouvojr en 1~17, le parti commumste entrepnt une mtense propagande antireligieuse et se mit à enseigner par tous les moyens l'athéisme « scientifique » marxiste. Les organisations religieuses de toutes dénominations furent d'abord ouvertement persécutées pendant plusieurs années comme étant contre-révolutionnaires, puis plus ou moins tolérées. Mais toute manifestation leur fut strictement interdite en dehors des quelques rares édifices du culte laissés à leur disposition, elles furent privées de tout moyen d'expression et l'enseignement religieux fut absolument prohibé. A l'opposé, tous les établissements d'éducation et d'instruction, du jardin d'enfants aux écoles supérieures et facultés, enseignaient l'athéisme et pourchassaient toute trace d'idéalisme et de « préjugés » religieux. Les adultes eux-mêmes furent soumis à une propagande antireligieuse intense et incessante, menée par la presse, le cinéma, la radio, le théâtre, etc. Depuis sa création en 1947, la Société fédérale pour la diffusion des connaissances politiques et scientifiques fait un effort considérable dans ce sens, à l'aide de très nombreux propagandistes spécialement formés. Deux générations grandirent et furent éduquées dans ce bouillon de culture antireligieuse. Dès avant la deuxième guerre mondiale, la presse publiait des communiqués triomphants sur les succès de l'athéisme et le recul de la religion. On pouvait donc s'attendre à trouver en U.R.S.S. un dépérissement réel de la religiosité. Or le nouveau programme du parti communiste soviétique, adopté le 31 octobre 1961 par le XXIIe Conf.:ès, mentionne une fois de plus la nécessité d intensifier la propagande antireligieuse: La Parti udllae les moyens d'influence id~logique pour Muquer les hommes dans l'esprit de la conception . Biblioteca Gino Bianco matérialiste scientifique du monde, pour surmonter les préjugés religieux sans blesser les sentiments des croyants. Il faut expliquer patiemment la vanité des croyances religieuses nées dans le passé de l'asservis-- sement des hommes aux forces aveugles de la nature, de l'oppression sociale, de la méconnaissance des véritables causes des phénomènes naturels et sociaux. Ce faisant, il convient de prendre appui sur les réalisations de la science moderne qui révèle de mieux en mieux le tableau du monde, accroît le pouvoir de l'homme sur la nature et ne laisse pas de place pour les inventions fantastiques de la religion au sujet des forces u surnaturelles » 1 • Il est donc légitime de se demander pourquoi, après quarante-cinq années d'efforts soutenus et malgré l'importance des moyens mis en œuvre, cette nécessité de lutter contre la religion s'impose aujourd'hui au Parti tout comme en 1917. Des éléments de réponse seront trouvés dans nombre d'articles consacrés par les revues spécialisées à ce problème ces dernières années. Ils nous éclairent sur les résultats réels que les communistes, pourtant tout-puissants, ont obtenus dans leur lutte contre la religion. Semblables aux discours de Khrouchtchev lorsqu'il est obligé d'avouer des échecs en matière agricole, ces articles répondent obligatoirement au modèle : << Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », et affichent un optimisme inébranlable quant à l'avenir, avant d'en arriver à l'exposé de la situation telle qu'elle est. Laissons de côté cet optimisme de commande, qui n'a guère varié depuis quarante ans, et voyons la réalité. Dès l'affermissement du pouvoir soviéti9tue, l'obligation de trouver un modus 'Oivendi s est imposée tant aux croyants qu'aux gouvernants. 1. Programme du P. C. d, l'Union sotnëtiqu,, Moscou 1961, ~dit ions en langues ~trang~rcs, p. 136.
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