Le Contrat Social - anno V - n. 6 - nov.-dic. 1961

L'Expérience communiste LA JEUNESSE SOVJÉTIQQE par E. Delimars LA Komsomolskaïa Pravda, organe officiel de l'Union des jeunesses communistes de !'U.R.S.S. (le Komsomol) a publié à deux reprises, les 11 et 26 janvier 1961, le texte du questionnaire que l'institut d'opinion publique auprès de ce journal avait adressé le 6 janvier à tous les jeunes Soviétiques, garçons et filles, sous le titre : « Que pensez-vous de votre génération? » Les questions posées étaient les suivantes : 1. Que pensez-vous de votre génération ? Vous plaît-elle ? (Oui ou non.) 2. Sur quoi fondez-vous votre opinion ? 3. Quels sont les traits les plus marquants de la jeunesse soviétique ? 4. Y a-t-il, à votre avis, chez les jeunes certains traits négatifs caractéristiques ? Si oui., lesquels ? 5. Par quoi motivez-vous votre opinion ? 6. Quel est., selon vous., le trait le plus typique chez les jeunes : avoir un but dans la vie ou n'en pas avoir? 7. Personnellement., avez-vous un but dans la vie ? (Oui., non., pas encore réfléchi à ce sujet.) 8. Quel est-il ? 9. Que faites-vous pour l'atteindre ? 10. Qu'avez-vous déjà fait pour cela ? 11. Pensez-vous pouvoir l'atteindre ? (Oui., non, pas d'opinion.) 12. Sur quoi fondez-vous votre certitude d'y parvenir ? Quel âge avez-vous ? Quelle est votre instruction ? Que faites-vous ? Depuis combien de temps gagnez-vous votre vie ? Le délai accordé pour répondre était de 20 jours, à l'issue desquels plus de 19.000 réponses étaient parvenues. De cet énorme courrier il fallut tout d'abord éliminer 1 .ooo correspondants dont l'âge dépassait les limites requises (de 15 à 30 ans révolus). On ne tint pas non plus compte des Biblioteca Gino Bianco lettres qui laissaient sans réponse les questions essentielles (première, sixième et septième), ou qui ne précisaient point la profession ; même sort pour plusieurs dizaines de réponses rédigées en vers. On compta ainsi 17.446 réponses valables qu'il s'agissait d'analyser. Parmi les personnes, nées entre 1931 et 1946, qui avaient répondu au questionnaire, 1.214 habitaient Moscou, 2.891 résidaient dans les 24 villes les plus importantes (plus d'un demi-million d'âmes) et 11.408 étaient disséminées dans plusieurs centaines de villes, cités ouvrières et stations ferroviaires ; 1.933 lettres seulement venaient de la campagne. On comptait 5.518 travailleurs divers, 797 ingénieurs, 601 kolkhoziens, 3.186 employés de bureau et 95 membres de professions libérales (acteurs, artistes, écrivains, etc.) ; 4.088 lettres venaient de militaires, soldats ou officiers. De ces derniers, 57 seulement étaient diplômés d'écoles militaires supérieures : l'immense majorité de ces 4.088 réponses émanaient du contingent. Cent dix-neuf se déclarèrent « sans profession », mais comme il y avait parmi eux de jeunes mères, des malades et autres personnes ayant cessé temporairement de travailler, le journal souligne que dans la catégorie « éléments parasites » ne pouvait être classés que 0,2 % du total. Quant au niveau d'instruction, la Komsomolskaïa Pravda proclamait avec fierté que la jeune génération actuelle est de beaucoup la mieux instruite de toutes celles qui vécurent en Russie : 3.621 travailleurs sur 5.518 étaient diplômés de l'enseignement secondaire, ainsi que 279 kolkhoziens sur 601 et 2.283 employés de bureau sur 3.186. De plus, 1 .256 étaient des élèves de l'école secondaire et I. 786 des étudiants. ,

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