Le Contrat Social - anno V - n. 5 - set.-ott. 1961

LE CONTRAT SOCIAL ne seront élus que pour la durée de trois mandats successifs, à de très rares exceptions près. Les C.C. des P.C. des Républiques fédérées, les comités territoriaux et régionaux, seront renouvelés dans la proportion d'au moins un tiers; les comités d'arrondissement, urbains et de district, dans la proportion de la moitié. L'exclusion du C.C. du P.C. de l'Union soviétique et des organes dirigeants ne peut être décidée que si les deux tiers des membres au moins votent (au suffrage secret) en sa faveur ; b. Elargir l'application du principe électoral du haut en bas de la hiérarchie du Parti ; c. Accroître le rôle des assemblées, conférences, congrès, assemblées plénières du Parti, etc. ; d. Comprimer systématiquement l'appareil administratif salarié du Parti ; e. Développer au maximum la critique et l'autocritique. La principale source de l'invincibilité du Parti réside dans son indéfectible idéologie et sa cohésion. .Le Parti existe pour le peuple et il est à son service. Le P.C. de l'Union soviétique fait indissolublement partie du mouvement communiste international. En conclusion, le programme exprime sa conviction que la présente génération des hommes soviétiques vivra en régime communiste. Le triomphe du communisme dépend des hommes et le communisme s'édifie pour eux. Correspondance Nous avons reçu de M. Félix Co/met Daâge, Paris, la lettre suivante : 25 septembre 1961 Monsieur le Directeur, Je vous prie, en vertu des lois sur la presse et du droit de réponse, de bien vouloir faire paraître dans le prochain numéro du Contrat social, à la rubrique « Quelques livres », les observations qui suivent, en réponse à la notice que votre rédacteur, Yves Lévy, a consacrée à mon livre, La Classe bourgeoise, dans la livraison de mai-juin 1961. Je ne proteste pas contre des critiques qui auraient pu être judicieuses et sévères, mais contre un procédé que j'ai vu employer deux fois à propos de mon livre parmi la quarantaine d'articles qui lui ont été consacrés et qui consiste, sans aborder le fond, en se servant de fautes d'impression, comme il en passe, hélas I dans tout imprimé, d'erreurs de dates, de confusions de prénoms, etc., à détourner de lire un livre, en laissant entendre qu'il est dépourvu de toute « valeur théorique ou historique ». Au surplus, votre rédacteur abuse le lecteur éventuel. Il dit, par exemple, que « l'auteur manie au hasard des concepts qu'il ne songe pas à délimiter, à commencer par celui de bourgeoisie». Or le livre commence par un chapitre de douze pages, grand format, intitulé • Origines et description du bourgeois ». On pouvait critiquer ces pages et non pas dire que l'auteur n'avait pas songé à délimiter le concept de bourgeoisie. Il n'est dit nulle part à la page 36 que l'or « américain » a fait la fortune des Médicis. Le qualicatif « américain » était inconnu à l'époque des Médicis. Il a été utilisé Biblioteca Gino Bianco 309 par votre rédacteur pour susciter dans l'esprit du lecteur l'idée d'un énorme anachronisme. Il n'était question que de l'or espagnol qui, arrivant en abondance sur le marché européen, y produisit une inflation favorable au développement des affaires. Tous les économistes sont d'accord sur ce point. Il est parlé du peintre Le Nain, à propos de la misère qui existait « au temps » et non pas «sous» la Fronde. Cette misère existait certainement deux mois avant que n'éclate la crise politique ainsi nommée. Où commence et où finit le Siècle de Louis XIV ? La place Vendôme a bien été voulue par Louis XIV, qui projetait de l'entourer de bâtiments publics, mais, si on en croit l'historien de Paris, Dubech, il n'existait encore en 1698 qu'une statue au centre, et autour le dessin de la place. Tout l'effort avait été reporté sur la place des Victoires, qui fut effectivement achevée sous Louis XIV. La place Vendôme a été, dans son état actuel, entourée d'hôtels particuliers sous le règne de Louis XV, grâce à la prospérité de l'époque. Je rappelle que l'Arc de Triomphe, commencé en I 806, n'a été achevé que sous Louis-Philippe . Tout le reste est à l'avenant et il me semble inutile d'insister. Si le livre n'est pas sérieux, les critiques de votre rédacteur le sont-elles ? Veuillez agréer, Monsieur le Directeur ... F. Colmet Daâge. Notre collaborateur Yves Lévy, à qui nous avons communiqué cette lettre, nous prie de la faire suivre de sa réponse: J'ai écrit que M. Colmet Daâge est un amateur. Il le démontre en usant de son droit de réponse, car c'est ce qu'il ne faut faire que lorsqu'on est sûr de soi. Or M. Colmet Daâge sait parfaitement que son livre prête le flanc à la critique. Il reconnaît d'abord les «fautes d'impression». Et il est sans doute malaisé d'éviter toute coquille typographique. Mais si elles sont nombreuses, ce n'est plus un accident : c'est une négligence, et c'est une incorrection à l'égard du lecteur. M. Colmet Daâge reconnaît aussi des «erreurs de dates, confusions de prénoms, etc. ». (C'est lui qui écrit «etc. ».) Cela me dispenserait presque de lui répondre, car l'essentiel de ce que je voulais dire, c'est précisément cela : son livre est composé sans aucun soin, tout y est faux ou imprécis, et par suite sans valeur. Pourtant, comme il suggère que j'ai, dans mon jugement, fait preuve de quelque malignité, je reprendrai les quatre points qui sont les seuls où il a cru pouvoir répondre. 1. Il est exact que M. Colmet Daâge commence par une «description du bourgeois ». Mais un essai pittoresque n'est pas une définition, et il ne suffit pas de dire qu'on définit pour délimiter en effet le concept dont on entretient le lecteur. M. Colmet Daâge voit t1ès bien que le concept de bourgeois doit se définir historiquement. Mais cela suppose un travail historique attentif qui n'est guère dans son tempérament. Alors il écrit au hasard de ses souvenirs. Il commence évidemment par le Moyen Age, et voici ses premiers mots (p. 17) : c< La bourgeoisie n'a jamais été qu'un fait. » A la page suivante, il parle des « droits de bourgeoisie ». La bourgeoisie était-elle donc un fait ou un droit ? M. Colmet Daâge ne songe pas à débrouiller ce problème. Il se contente de juxtaposer ces propositions parfaitement contradictoires. On retrouve partout des contradictions de ce genre, et j'en ai précisé-

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