Le Contrat Social - anno V - n. 1 - gennaio 1961

12 Le rapport de Pieck à ce congrès sur l'activi~é de l'Exécutif depuis le sixième Congrès 16 portru.t un jugement passablement accablant s~ le P.C. allemand. Il « ne changea pas son attitude en temps voulu », certains communistes « parlaient même de la nécessité de" détruire" les syndicats réformistes». « C'est seulement à l'automne de 1932 que le P.C. allem~d donna aux com~un~stes le mot d'ordre de defendre les organisations ouvrières (...), c'est seulement après l'avènement de Hitler au pouvoir que les communistes lancèrent le mot d'ordre clair de défense des syndicats libres » (p. 33). C'est seulement à la ~ ~e 1932 qu'ils décidèrent de voter pour les socialistes et le centre « afin d'empêcher l'élection de fascistes » (p. 34). Il disait néanmoins que l'arrivée des fascistes au pouvoir aurait pu être empêchée sans la politique « contre-révolutionnaire » du parti socialiste et des syndicats suivis par « la majorité de la classe ouvrière » (p. 38). Mais il offrait une consolation. « La victoire du fascisme en Allemagne n'a pas inauguré une longue période de réaction, comme le prophétisaient les social-démocrates» (p. 44) et « il ne peut être question de consolidation du régime national-socialiste pour une longue durée» (p. 74). Si ces paroles sont jamais parvenues aux socialistes et aux communistes dans les camps de concentration, ils ont pu se demander « combien de temps dure une longue durée». M. Korsounski donne aussi sur les doigts aux dirigeants socialistes français parce qu'ils refusèrent d'inclure dans le programme d'unité proposé les conceptions communistes de · dictature du prolétariat et de discipline du Parti cc et d'autres importants principes d'un parti révolutionnaire ». Cela « facilita à la réaction sa contre-offensive». Nous apprenons aussi par cet article que MM. Neumann et Remmele (pour ne rien dire de Doriot) étaient des trotskistes, bien qu'il soit difficile de trouver beaucoup de communistes (en dehors du P.C. de l'URSS) qui aient été plus violents que ces deux-là dans leurs attaques contre le dirigeant russe déchu ou pour qui Trotski ait exprimé plus de mépris. Enfin, dans un article consacré au mouvement communiste international après la guerre 17 , le même cycle morne se répète : L'expérience de nombreuses années du mouvement ouvrier international a montré d'une façon convaincante l'importance première de l'unité de la classe 16. W. Pieck : Report on the Activities of the E.C.G.!., New York 1935. 17. Novaïa i Noveïchaïa lstoriia, 1960, n° 2. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL ouvrière pour le sort de l'humanité ... Mais si les partis communistes ont inlassablement préconisé l'action commune entre les ouvriers communistes, socialdémocrates, chrétiens et sans parti, le front unique des ·ouvriers - les dirigeants de droite des partis socialistes renforçaient leur activité divisionniste. CHOSE ÉTRANGE, bien que le Cominform ait existé pendant plus de la moitié de la période couverte par cet article, il ne fait l'objet que d'un bref paragraphe, et cela seulement à propos de sa dissolution. « En avril 1956, les partis communistes qui avaient établi en 1947 le Bureau d'information des partis communistes décidaient de mettre fin à son activité. L'Inf ormburo ·et son journal Pour une paix durable, pour une . démocratie populaire avaient joué un rôle positif dans les échanges d'expériences. Mais dans les nouvelles conditions de croissance et de développement du mouvement ouvrier international, cette forme de contacts entre quelques partis seulement était devenue inadéquate. Il y a maintenant des réunions de délégués des partis communistes aux congrès et conférences et aussi des conve.rsations bilatérales et des contacts personnels entre représentants de partis» (p. 141). Pas un mot sur l'exclusion du parti yougoslave et les mesures qui suivirent. Pas un mot sur les ·changements dans le parti polonais, tandis que la révolution hongroise est expédiée en deux phrases : Les réactionnaires tentèrent d'exploiter les critiques contre le culte de la personnalité de Staline pour avilir le système socialiste soviétique, saper l'unité et la fermeté du camp socialiste, détruire les liens internationaux des ouvriers. Avec ces fins en vue, les impérialistes mobilisèrent les moyens les plus divers, allant jusqu'à organiser un . putsch contre-révolutionnaire en Hongrie en automne 1956. Le sort des dix-huit signataires de la déclaration annonçant la fondation du Cominform mérite un commentaire. A l'exclusion des trois qui sont morts et en rangeant les deux Yougoslaves dans une catégorie spéciale, il n'en reste que quatre dont la position n'ait pas été ébranlée par les bouleversements qui suivirent la rupture entre Staline et Tito, et de ces quatre un seul est un habitant du bloc soviétique. J A~E DEGRAS. , (Traduit de l'anglais) ,.

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