Le Contrat Social - anno V - n. 1 - gennaio 1961

JANE DEGRAS rien,, se ~avisa. « Au lieu de lutter pour la dictature proletar1enne et une Allemagne soviétique, le P.C. allemand avança le mot d'ordre de lutte po}lr les. droits eJ ~es libertés démocratiques. » Neanmoms, tout etait la faute des socialistes. Citons Togliatti 12 : La. plus grave er~eur avant _l'avènement au pouvoir de Hitler fut de traiter les social-démocrates de socialfascistes et la conclusion qu'on en tira ... Le plus important fut de n'avoir pas compris ce que présageaient les progrès du fascisme: la destruction de toutes les institutions et libertés démocratiques. Parler du socialfascisme, c'était impliquer que tel était aussi le but de la social-démocratie... Ainsi l'unité d'action avec les . masses social-démocrates et leurs organisations devmt, sur ces fondements, beaucoup plus difficile : elle n'eut qu'un caractère sporadique et n'exerça aucune influence sur la situation. . ~ogli3:tti ne fait certes pas remonter cette stupidite mahgne à sa source, au sommet même de la hiérarchie communiste internationale. Pas plus qu'il n'admet que précisément la fidélité du S.P.D. aux . « _ins~ituti??s, et libertés démocratiques » mot1va1t1hostthte des communistes. M. Kisliakov termine son article par l'accusation 1~sor~~is_cout~mière :. « Le soutien donné par 11mper1ahsme 1nternat1onal et surtout américain (...) renforça les positions du fascisme. » Les succès extérieurs de Hitler furent remportés « grâce au soutien des puissances occidentales». De même que la nouvelle histoire officielle du P.C. de l'URSS passe tranquillement sous silence la période d'extrême terreur stalinienne des années 30, les historiens communistes sautent -~'un cœur lége~ les années 1939-41. M. Kishakov ne mentionne pas le pacte soviéto-nazi de 1939 (que les gens simples pourraient regarder comme « un succès extérieur» de Hitler, lui permettant d'envahir l'Europe occidentale sans avoir à ~'inquiéter d'un deuxième front à l'Est, et qui lut procura des facilités dans les ports soviétiques). M. Clark 13 , historien bourgeois il est vrai, mais qui suivit de près les événements d' Allemagne et rendit pleinement hommage à la « volonté de sacrifice, aux réserves de courage et à l'endurance» des modestes militants du P.C. (p. 202), qui d'~lleurs avait peu de bien à dire du S.P.D., de sa timidité et du « lamentable gâchis» qu'il faisait parfois des choses, écrivait en même temps : « La direction communiste obtint deux résultats, et deux seulement : elle divisa le mouv~ment ouvrier en Allemagne (...) et réduisit à 1'1mp?issancel'esprit. révolutionnaire du pays. Le p~~m1errésultat fut conforme à la politique traditionnelle de Moscou tendant à affaiblir tout parti socialiste non disposé à se soumettre ... Le deuxième fut moins intelligible car il se cachait sous une rhétorique nébuleuse et était présenté 12. Rinascita, juillet-aoftt 1959. 13. R.T. Clark : The Pail of the German Republic, Londres 1935. BÎblioteca Gino Bianco 11 comme ~e tactique habile... Son seul acte positif fut de poignarder dans le dos la démocratie allemande et d'en paralyser la résistance à la contrerévolution... Hitler n'eut pas de meilleurs alliés» (p. 204). LA CONTRIBUTION de Mme Ibarruri à la série 14 porte surtout et assez naturellement sur la guerre civile espagnole et l'on peut suffisamment. apprécier ses vues historiques par le passage smvant : Les gouvernements impérialistes des États-Unis, de la France et de l'Angleterre considéraient la résistance du peuple espagnol [à Franco] comme un obstacle à leur politique réactionnaire. Se servant de leurs agents, sapant l'unité et l'esprit de combat de l'armée ~t ~u peuple, ils brisèrent la résistance républicaine et livrerent l Espagne au fascisme. Ils calculaient que de cette façon ils faciliteraient à Hitler la réalisation de ses plans agressifs contre l'Union soviétique. Le septième et dernier Congrès du Comintern tenu en 1935, est le sujet d'un article d'A. R. Kor~ sounski 15 • Comme ses confrères historiens il attribue la responsabilité de l'échec du fr~nt unique en Allemagne au S.P.D. Il admet que « la tactique traîtresse ~u S.P.~. fut facilitée par le sectarisme de certains partis communistes». « Partan~ d~ l_afausse. idée que tous les partis b?urgeo1s ~ta1ent fascistes, ces partis commurustes ne prirent pas la défense des libertés démocratiques bour&eoises, ou le firent trop tard.» De plus, certams communistes sous-estimaient le danger fasciste... ... et au lieu de diriger le gros de leurs efforts contre le fascisme, considéraient en de nombreux cas la lutte contre le fascisme et la lutte contre la social-démocratie comme également importantes, parfois même mettaient la lutte contre la social-démocratie ·à la première place. Cet anonymat n'est pas, comme disent les communistes, un accident. Que faisaient MM. Thaelmann et Pieck, et Ulbricht, pour ne rien dire de leurs partenaires à Moscou ? Dimitrov est loué pour avoir se!filo~é ~eux qll! disaient que la l?tte pou~ les. hbert<:s demo_crattquespourrait « cr~er des 1llus1ons democrat1ques »; face aux fascistes, « le prolétariat est intéressé d'une façon vitale à_ la défense des libertés démocratiques bourgeoises » ; et M. Koursounski note avec fierté que le congrès n'employa pas le terme « social-fasciste». « Ce n'était pas là dit-il un 'd ' , acc1 ent », car le terme rendait difficile la distinction entre les socialistes qui soutenaient l'unité de la classe ouvrière et ceux qui soutenaient le fascisme. 14. MejdounarodnafaJizn, 1959, n° 2. 15. Vopro,sy lstorii K.P.S.S., 1960, no 1.

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