Le Contrat Social - anno IV - n. 6 - novembre 1960

382 - S. LocHTIN est considéré comme un bon spécialiste des affaires soviétiques. Il a fait ses études en Pologne, puis en Suisse. Actuellement fixé à Londres, il y collabore notamment à la revue Soviet Survey à l'obligeance de laquelle nous devons l'étude publiée dans le présent numéro. k COKIRII SOCUI revue kistori'lue et criti'lue Jes faits et Jes ,'Jées Rédaction - Administration: 165, rue de l'Université, Paris 1• SOLférino 43-30 Abonnements: voir tarif au dos de la couverture. Au terme de cette quatrième année de notre pub~- cation, quelques lignes à l'adresse de nos abonnés et lecteurs ne seront peut-être pas inopportunes. Elles répondent en même temps à certaines lettres qu'ont reçues nos collaborateurs et à certaines objections ou remarques transmises par les conversations des uns ou des autres. Il faut rappeler d'abord que cette revue historique et critique (critique au sens vrai de discernement, le sens grec) des faits et des idées n'a jamais prétendu embrasser toutes les matières. Bimestrielle seulement et ne paraissant que sur 64 pages, elle ne rivalise avec aucune revue de culture générale ni avec les revues spécialisées de sciences humaines, politiques ou sociales. · Elle a voulu combler une lacune, « devant l'indifférence ou la carence des institutions officielles», comme le disait notre déclaration liminaire (n° 1 : Une nouvelle revue). On est donc mal fondé à exiger qu'elle traitât de tous les thèmes que l'actualité impose à l'attention du public, si brûlants d'intérêt soient-ils. Avant tout elle se proposait d'étudier les philosophies de l'histoire, singulièrement celle qui obsède la société contemporaine et au nom de laquelle « un empire monstrueux affirme urbi et orbi son ambition de dominer la planète ». Elle entend réagir intellectuellement à « l'inconscience et l'inertie de cette vieille civilisation occidentale entichée de son passé si récent, et assaillie de toutes parts » (ibid.). Son équipe rédactionnelle, dès l'origine, ne se berçait point d'illusions, mais ne se sachant que trop disproportionnée à la tâche, se croya~t « en droit d'aller au plus urgent sans s'interdire les amplifications ultérieures et les approfondissements qui dépendront des concours de toutes sortes à l'œuvre entreprise». Les concours ont été rares, sous tous les rapports. Aucun de nos collaborateurs n'a les moyens de consacrer son temps à la revue, qui paraît néanmoins tant bien que mal par une addition d'efforts et d'improvisations. · Il ne saurait donc être question d'insérer tous les articles qu'on nous envoie ni d'aborder tous les sujets qu'on nous suggère, quelque attention qu'ils méri~ent. Ni même de répondre à toutes les lettres, comme s1 des · explications justificatives étaient g.ues à chaque correspondant. Car, dit le sag~·.de !'Écriture, « tout dépend du temps et des circonstances». On nous presse notamment d'accorder plus de place à• l'Algérie. Dès ce premier article du n° 1, déjà cité Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL plusieurs fois, on pouvait y lire une prévi~ion de Vacher de Lapouge selon qui « tôt ou tard il s'y produira [en Algérie] un mouvement séparatiste si l'on continue ~ vouloir administrer comme un département français ce pays en tous points si différent du nôtre » ( dans son cours à l'Université de Montpellier, en 1890). Mais contrairement à presque tous les docteurs en la matière, notre article situait le problème en liaison avec « l'invention pédante d'un monde arabe fictif par les apprentis sorciers de l'érudition européenne et avec le néo-impérialisme islamique allié à l'impérialisme pseudo-communiste ». Aussi avons-nous publié successivement : Le panarabisme, par A. G. Horon; L'islam et le nationalisme· arabe, par Joel Carmichael; L'islam et l'Union soviétique, par A. Bennigsen; Le passé de l'Afrique du Nord, d'E.-F. Gautier; Les Arabes depuis l'islam, par A. G. Horon; L'islamisme et la science, d'Ernest Renan; 1L'URSS et l'islam, par B. Souvarine; L'intelligentsia musulmane en URSS, par A. Bennigsen; Le panarabisme et l'URSS, par W. Laqueur; Les musulmans sous le communisme, par Richard Pipes; Le national-communisme arabe, par J. Carmichael; et divers!compte(frendus dans le même ordre d'idées. Ce sont là des généralités, certes, mais qui permettent au lecteur sérieux de raisonner sur l'Algérie autrement qu'en adoptant des abstractions et qu'en récitant des formules répandues à profusion par les simplificateurs de toute espèce. Serrer de plus près le cas particulier exigerait de réfuter d'abord les innombrables notions fausses, demi-vérités et contrevérités qui obscurcissent l'entendement à cet égard : quantitativement, cela dépasse les possibilités d'une revue bimestrielle de 64 pages - et celles d'écrivains qui besognent surtout ailleurs. Sur bien d'autres points, il y aurait réponse de ce genre aux desiderata et observations qui nous parviennent. Sans préjudice des lettres nombreuses déjà envoyées personnellement à nombre de nos interlocuteurs épistolaires. L'équipe initiale de la rédaction accueille volontiers les nouveaux collaborateurs animés du même esprit non dogmatique dans l'étude de la « physique sociale», comme l'attestent nos tables des matières annuelles. Il est vrai que les écrivains complaisants à l'hitlérisme ou au stalinisme n'ont pas place ici : ils n'en ont que trop ailleurs. Cela motive en partie le choix des livres dont il est rendu compte, mais en général c~ sont la compétence et la disponibilité des rédacteurs qui en décident. Qu'il soit permis, en cette fin d'année, de faire appel à nos abonnés pour qu'ils ne tardent pas à renouveler leur abonnement, à nos lecteurs pour qu'ils s'abonnent, à nos amis pour qu'ils nous aident de toutes manières. La liste des services sera nécessairement révisée à partir du prochain numéro, comme chaque année : les hausses de prix depuis deux ans imposent de la limiter strictement aux échanges et à des cas bien motivés. Les compliments et encouragements dont nous évitons de faire état autorisent à espérer que la plupart des destinataires de ces services feront l'effort de s'abonner. IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE D'ÉDITION 45, rue Colbert - Colombes (Seine) Le gérant : L. Cancouët Dépdt légal : 48 trimestre 1960 Imprimé en France

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