318 et pratiquement, un sens différent suivant les systèmes et les individus ; ensuite, à défaut de preuves, une méthode politique permettant de concevoir, sinon de réaliser, cette conciliation entre la liberté et l'organisation que l'auteur voit dans le socialisme. On ne trouve malheureusement dans cette brochre ni définition ni amorce d'une recherche quelconque d'un cc socialismemoderne » dont le P.S.U. devrait devenir, dans l'esprit deM. Depreux, le représentant sur le plan politique. L'auteur a doublement raison de dénoncer la sclérose de l'idée socialiste et l'insuffisance, pour ne pas dire plus, des techniques de collectivisation industrielle qui, sous prétexte de libérer l'homme des puissances d'argent, le transforment en robot servile d'une bureaucratie économique ou politique. Mais là s'arrête cet « effort d'intelligence et de .volonté» qu'il juge nécessaire pour dépasser l' archéosocialisme. Les suggestions proposées ne quittent pas le niveau de l'actualité immédiate et elles sont, pour la plupart, ou trop vagues, ou trop sectaires pour cristalliser un courant réformateur qui puisse prétendre succéder au régime actuel. Elles expriment des opinions où l'importance des problèmes est curieusement évaluée : sept pages sont consacrées au sport et neuf au communisme... Or aucun renouveau du socialisme n'est concevable sans une analyse en profondeur du fait communiste et une prise de position catégorique à son égard. Ce n'est pas ce que tente M. Depreux, bien qu'il repousse « un front populaire à prédominance communiste» (p. 166) tout en admettant des accords partiels avec le P.C., dont il souhaite la transformation en un parti démocratique (sic). De tels vœux n'ont aucun rapport avec un examen objectif des faits, et la politique de l'autruche n'a jamais valu de succès à ses partisans. « Respect de l'Homme, là est la pierre de touche », écrit l'auteur (p. 209). Fort bien, mais cet impératif moral vaut tout autant dans les rapports avec des alliés potentiels à qui l'on fait des clins d' œil qu'avec des adversaires que l'on combat ouvertement. Un socialisme cc renouvelé» qui servirait de tremplin à ses pires ennemis signerait son propre arrêt de mort et la fin de la liberté qu'il aurait prétendu défendre. MICHEL COLLINET. Erratum Dans le récit de N. Valentinov, Lénine philosophe, publié dans notre dernier numéro, un fâcheux accident technique a complètement dénaturé la phrase suivante (p. 199, première colonne) : « ••• Ils retournent ainsi le cogito ergo sum de Descartes, dogme de la gnoséologie idéaliste à laquelle s'oppose la gnoséologie matérialiste qui part, elle, non de la consciencemais de la matière. » Les mots : « la gnoséologie idéaliste à laquelle s'oppose » ayant été omis, la phrase perdait tout son sens. Nous ne pouvons que rectifier en exprimant nos regrets. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL Livres reçus (L'abondance des matières nous oblige à renvoyer au prochain n° la mention de nombreux titres.) - FÉLIX PONTEIL : La Pensée politique depuis Montesquieu. Paris 1960, Sirey, 355 pp. - RAYMONDCHARLES: L'Évolution de l'Islam. Paris 1960, Calmann-Lévy, 201 .PP• - FRANÇOISFEJTÔ : Dieu et son Juif. Paris 1960, Bernard Grasset éd., 199 pp. - JACQUESDARTAN: Histoire de fous, Paris 1959, La Colombe, 254 pp. - PAULCHALMIN: L'Officier français de 1815 à 1870. Paris 1957, Libr. Marcel Rivière et Cie, 408 pp. -kCOMM f(}(JjJ rm1e /,lstori'l.1,e n critÎIJlleJes /aits tt Jes iJles Rédaction - Administration : 165, rue de l'Université, Paris 1• SOL(érino 43-30 · Abonnements: voir tarif au dos de la couverture. - WALT WHITMAN RosTow, professeur d'histoire économique au Massachusetts Institute of Technology à Cambridge (U.S.A.), est l'auteur d'une série d'ouvrages qui font autorité, notamment : Essais sur l' économie britannique au X/Xe siècle (1948) ; Le Processus de la croissance économique (1952) ; en collaboration avec d'autres auteurs : Croissance et fluctuation de l'économie britannique (1953) ; Dynamique de la société soviétique (1953) ; Perspectives de la Chine communiste (1954) ; Une politique américaine en Asie (1955). Son dernier livre, récemment paru à Cambridge University Press (1960), et dont le Contrat social commence dans ce numéro la publication de la version abrégée, porte en sous-titre : « Un manifeste non communiste». Cette version proposée au Comité soviétique des relations culturelles comme base de discussion courtoise n'a suscité qu'une réplique coléreuse et grossière dans la Pravda du 19 octobre dernier. Nous en donnerons connaissance à nos lecteurs. - ALTIER0 SPINELLI, collaborateur de Il Mondo, Preuves, Frankfurter Hefte," délégué général du Congrès du Peuple européen, est l'auteur de Dagli Stati sovrani agli Stati uniti d'Europa (Florence 1949), L' Europa non cade da/ cielo (Bologne 1960) et Manifesta dei federalisti europei (Parme 1957), dont il existe une traduction française (Paris 1957) et une allemande (Francfort 1958). L'étude dont nous commençons la publication • dans ce numéro constitue un chapitre du livre Tedeschi al bivio ( « Allemands à la croisée des chemins ») qui paraîtra prochainement en Italie. IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE D'ÉDITION 45, rue Colbert - Colombes (Seine) Le gérant : L. Cancouët Dép6t légal : 48 trimestre 1960 1mprimé en France
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==