264 conférence d'activistes réunie à Pékin le 8 novembre 1959 : Cher et respecté président Mao, vous êtes pour nous un soleil brillant. Vous nous remplissez d'ardeur pour un avenir lumineux. Vous êtes un guide vers la victoire. Avec vous, nous pouvons aller de l'avant (...). Chaque fois que nous pensons au Parti et à vous, notre confiance s'accroît et nos corps se gonflent de vigueur (...). Que nous sommes heureux et fiers de vivre dans cette grande ère de Mao Tsé-toung ... En février I 960, le régime lançait parmi les jeunes une nouvelle campagne pour l'étude des écrits de Mao dont le culte est en train de dépasser celui de Staline en Union soviétique. Portraits, médaillons, bustes d'un Mao d'apparence très jeune (il aura cette année 67 ans) submergent les marchés et les magasins. L'image de la toute-puissance BIEN qu'en Chine les militaires soient retournés en 1958 à l'étude intensive des œuvres de Mao sur. la guerre et la stratégie de guérilla, son rôle reconnu comme chef militaire, ainsi d'ailleurs que sa clairvoyance politique, ne sont pas spécialement mis en relief. La nouvelle campagne d'idolâtrie met davantage l'accent sur ses qualités d'être humain. Voici une phrase typique des reportages parus depuis deux ans sur les tournées du président : « Il franchit le seuil en souriant et regarda les personnes rassemblées dans la pièce d'un regard affectueux et bon. » Comme naguère le « bien-aimé Staline », Ma_oest réputé s'intéresser profondément aux enfants qu'on dit en adoration autour de lui. Les adjectifs qui reviennent sans cesse sont : modeste, doux, bon, simple, sincère, chaleureux. Dans un article paru dans Jeunesse de Chine le 1er février 1959, un certain Kui Tchang, un des gardes en service à la résidence de Mao, décrit ses impressions quand il fut affecté à ce poste deux ans auparavant : Lorsque j'arrivai à Pékin, je constatai que les chefs du Comité central de notre parti, le président Mao surtout, vivaient très simplement. Le président habitait une vieille bibliothèque d'État, avec quelques bâtiments à un étage autour de la cour, un grand sapin au milieu et quatre pots de chrysanthèmes sous les avant-toits. La contre-porte de protection contre le soleil était faite de joncs et l'aménagement intérieur était des plus réduits : une bibliothèque pleine de livres, un lit de camp et plusieurs chaises. Les vêtements du président Mao sont la simplicité même. Sa robe gris argent a été portée plusieurs années, ses souliers ont perdu leur couleur et même son maillot de bain est raccommodé. Ses deux filles s'habillent comme de jeunes paysannes. Mais il ne néglige rien pour notre bienêtre. Il veut que nous ayons chaud; il se prive en notre faveur des rations de fruits et de thé réservées aux vieillards qui lui sont attribuées. De telles habitudes chez nos dirigeants m'ont fait une profonde impression, si bien que chaque fois que je me préoccupe de mon plaisir personnel, je pense à eux, à leur travail de nuit et de jour pour notre nation, notre peuple( ...). Que ce soit là à tout jamais un glorieux exemple pour nous. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL Hsu Te-li, vieil instituteur du Hou-nan, compagnon respecté de Mao, déclara dans la revue Ouvriers de Chine du 27 avril 1959 : On lui dit parfois qu'il ne mange pas bien et il répond : « Nous autres communistes sommes ainsi. Nous devom d'abord supporter les difficultés, chercher le plaisir ensuite. Ce que les autres ne peuvent pas faire noua devons le faire. Mao, nous dit-on, est d'un abord facile et ses paroles éveilleraient toujours un écho parmi ses auditeurs. « La pensée et la sagesse du président Mao donnent aux gens des forces inépuisables », assurait le Quotidien du peuple parlant d'une visite à Tsien-tsin du 10 au 13 aoftt 1958 qui fut comme « un grand honneur rendu à la population de la ville». Ceux qui rencontrent Mao ont le cœur qui bat à grands coups et ils sont « si émus que les larmes leur viennent ». Le journal de culture physique Ti-yu Pao du 6 octobre 1958 relate l'entretien du président avec des nageurs admiratifs à qui il donna quelques indications, notamment sur l'importance de la nage en rivière où l'on peut apprendre à braver les courants. L'auteur raconte qu'il ajouta ce conseil : « Vous avez acquis une bonne technique, mais vous devrez l'entretenir et faire du bon travail... » Conclusion : « Quelle exhortation intime et chaleureuse... » L'attention donnée à l'attrait personnel et à l'existence simple de Mao (des documents similaires existent sur quelques autres personnalités, tel Liou Chao-tchi) suivit de près la période des « Cent Fleurs » pendant laquelle on se plaignit du mur dressé entre la direction et le peuple, de la vie fastueuse menée dans les milieux supérieurs du Parti et des agissements des hauts dirigeants, dieux arbitraires plutôt que simples mortels. Mao continue en outre à être traité comme la source de toute sagesse. Selon le Quotidien ouvrier de Pékin du 15 janvier 1959, « la grande sagesse de notre bien-aimé chef le président Mao et ses talents ont été acquis peu à peu dans les luttes rêvolutionnaires grâce à l'étude assidue». Le président est un inspirateur dans tous les domaines, de l'hygiène publique aux statistiques, de la médecine traditionnelle à l'agriculture. Son infaillibilité et sa connaissance scientifique de l'avenir ont été soulignées à maintes reprises. A l'occasion du neuvième anniversaire du régime, on pouvait lire dans le Quotidien du peuple du 1er octobre 1958 : « Aujourd'hui, dans l'ère de Mao Tsé-foung, le ciel est sur la terre. Sur un signe d~ Parti, des dizaines de millions de gens se jettent dans l'action. Le président Mao est un grand prophète. Grâce au marxisme-léninisme scientifique, il peut voir l'avenir. Chaque prophétie du président Mao est devenue réalité. ·Il en a été ainsi dans le passé ; il en est ainsi aujourd'hui. » Chaque numéro de chaque publication chinoise joint aujourd'hui sa voix au concert des louanges. Selon un recueil publié en novembre
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==