Le Contrat Social - anno IV - n. 4 - luglio 1960

A. INKELES Si le cas de l'Asie centrale est un des exemples les plus saillants, il reflète bien le caractère général de la politique de développement économique des régions arriérées. L'affectation des investissements lors de l'expansion économique n'a pas été sensiblement guidée par des considérations de nationalité, mais plutôt par celles d'efficacité économique ou par les nécessités de la défense nationale. Et les bénéfices, aussi bien que les charges qui ont résulté, ont été plus ou moins également partagés par tous les peuples de l'Union soviétique. LES TRAITSESSENTIELdSe la politique soviétique des nationalités esquissés ici ont été constants depuis le début des années 30. Bien que le programme dans son ensemble ait été souvent · qualifié de politique « stalinienne » des nationalités, seules des modifications de détail y ont été apportées depuis la mort de Staline. Par suite de l'atténuation générale de la terreur, la répression aveugle à l'égard de certaines nationalités a été abandonnée et quelques-unes des iniquités du règne de Staline (dispersion des Tchétchènes-Ingouches, des Kalmouks, etc.) ont été redressées. Des gestes tels que des visites personnelles aux régions nationales, la nomination d'un Ukrainien au poste suprême en Ukraine et celle Biblioteca Gino B.ianco 239 de représentants des peuples d'Asie centrale aux instances suprêmes du Parti, indiquent que Khrouchtchev est plus conscient que son prédécesseur de la nécessité de bonnes « relations publiques ». Cependant, sur tous les autres points, les dirigeants actuels se conforment au modèle du passé. A l'actif du bilan, il faut porter l'égalité accordée à l'individu de statut minoritaire en matière sociale et économique ; un traitement équitable des groupes minoritaires dans l'exploitation des ressources locales et le développement économique en général ; enfin certaine latitude dans l'expression de la vie culturelle. Mais si l'égalité de traitement a été la règle générale, les exceptions ont été assez nombreuses et, dans certains cas, assez flagrantes pour démontrer que l'application de la politique des nationalités demeure soumise à une décision arbitraire de la part du régime. Le fait fondamental, qu'aucune réalisation ne peut faire oublier, est que la politique soviétique des nationalités a consisté à faire imposer par un centre puissant des formes sociales, politiques et économiques à une_masse de sujets coloniaux. Ceux-ci n'ont guère eu voix au chapitre pour choisir leur mode de développement national et aujourd'hui ils ne sont pas davantage libres d'en changer. ( Traduit de l'anglais) ALEX INKELES.

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