Le Contrat Social - anno IV - n. 4 - luglio 1960

228 Les représentants des autres républiques grosses productrices de coton, Kazakhstan, Tadjikistan et Azerbaïdjan, abondent dans le même sens 12 • On entend le même son de cloche en ce qui concerne les autres cultures. T. K. Trétiakov, le président déjà cité du kolkhoze Kirov, constate : Le niveau insuffisant de mécanisation ainsi que les défauts de nombreuses machines constituent la cause principale du prix de revient élevé des produits de noke kolkhoze... Les moissonneuses-batteuses que l'industrie nous livre ne sont pas adaptées à la récolte de blés à haut rendement ; elles sont peu productives et tolèrent une grande perte de grain. Si la moisson du maïs à fourrage est tant soit peu mécanisée, la récolte du maïs à grain est trop souvent faite à la main, car nous ne disposons pas de bonnes machines pour ce travail ... Leur absence freine l'extension des superficies consacrées .au maïs. La même constatation s'applique à la betterave à sucre 13 ••• Ces doléances, qui parviennent de tous les coins du pays, prouvent que le parc d'engins agricoles mis en service est encore loin de correspondre aux exigences du plan septennal. Situation encore aggravéepar les défauts de fabrication de certaines machines et surtout par le manque de soins dans leur entretien. Faprication et entretien L'ANNÉE 1959 fut particulièrement mauvaise pour le Kazakhstan et ses nouveaux sovkhozesde terres vierges, enfants chéris de Khrouchtchev. N. I. Béliaev, premier secrétaire du P.C. kazakhe, dut passer sous silence dans son rapport au plénum le chiffre de la récolte globale. Il n'avoua que le non-accomplissement par le Kazakhstan du plan de 1959 pour les fournitures de blé à l'État. Il ne pouvait naturellement pas imputer ce résultat lamentable de la première année du plan septennal aux conditions naturelles du pays : cela aurait justifié les critiques de la politique agraire de Khrouchtchev, formulées en son temps par le « groupe antiparti ». Il ne pouvait mettre en doute l'infaillibilité des prévisions trop optimistes de Khrouchtchev. Dans son discours fort embarrassé il dut donc se contenter d'attribuer les piètres résultats à l'incurie, aux pertes provoquées par la rentrée trop lente de la récolte faite par mauvais temps : - On tolère encore au Kazakhstan (...) de grandes pertes de grain lors de la rentrée de la récolte, durant son séjour à ciel ouvert sur les aires de battage des kolkhozes et sovkhozes qui ne possèdent ni granges ni séchoirs, ainsi que dans les postes de réception du blé. Ces pertes sont dues au fait que dans les régions 12. Prat1da, 24 et 26 décembre 1959.. 13. 11>id., 25 _décembre 1959. Bibliotec.a Gino Bîanco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE du Nord-Est, où sont concentrées 85 % de toutes les cultures céréalières du Kazakhstan, la rentrée de la récolte est en règle générale faite par mauvais temps et dure de 40 à 50 jours, sinon davantage. En 1959 cette rentrée traîna de façon inadmissible. De ce fait, nos kolkhozes et sovkhozes n'ont pas réalisé le plan de livraison et n'ont fourni à l'État que 700 millions de pouds, soit 94 millions de moins que prévu u. L'échec était trop grave pour que Khrouchtchev se contentât du mea culp~ de Béliaev. Les foudres de sa colèr~ont pour la première fois fait quelque peu la lumière sur l'état réel du parc soviétique de machines agricoles. Il tint tout d'abord à tirer son épingle du jeu et à justifier ses propres prévisions en prétendant que« cette année comme les autres la récolte du Kazakhstan avait été bonne », pour mettre tout sur le compte de la mauvaise organisation du travail : A la date du premier novembre, sur une supemcie de 1.680.000 ha., le blé n'était ni coupé ni ramassé. Je sais que les camarades du Kazakhstan tentent d'expliquer cela à leur manière : ils disent qu'une partie du blé fut surpris sur pied par les premières neiges et qu'ensuite la rentrée de la récolte s'est poursuivie. Mais on sait ce que vaut pareille rentrée ... Les dirigeants de la République kazakhe affirment qu'une partie du blé n'a pas été fauché parce qu'il n'était pas encore mûr. Cher camarade Béliaev, pourquoi donc ce blé n'était-il pas mûr ? Je vais vous le dire. Chez vous 18.000 tracteurs n'ont pas pris part aux semailles de printemps, car ce matériel n'était pas réparé ... Cela signifie que les semailles ont traîné en longueur... On ne peut procéder de la sorte. Et vous n'avez rien dit au Comité central... Et combien de tracteurs ne fonctionnaient que très mal ou ne comptaient que sur le papier ? Ils sortaient sur le terrain, tombaient aussitôt en panne et restaient immobilisés jusqu'à la fin des semailles 16 ••• Il est évident que la pénurie de « mécanisateurs », le nombre insuffisant d'ateliers de réparation, d'hivernage et de réparation à ciel ouvert, ainsi que l'utilisation pendant l'hiver de tracteurs et machines agricoles pour l'entraînement d'élèvesmécanisateurs, déjà déplorés lors du plénum de décembre 1958, rendirent inévitable ce résultat piteux. Le rappel de Béliaev du Kazakhstan et sa nomination au poste de premier secrétaire du Parti du territoire de Stavropol, en passe de devenir le Limoges soviétique - où un autre déchu, N. Boulganine, présida le sovnarkhoze de l'endroit, - servira d'avertissement. Mais son remplacement à la tête du P. C. kazakhe par D. A. Kounaev, ancien président du conseil des ministres qe cette république, ne changera probablement.pas grand-chose à l'état du parc de matériel agricole. _ L'état lamentable de ce matériel, qui n'est assurément pas particulier au seul Kazakhstan .persistera tant qu'il sera traité comme il l'est actuellement. V. A. Ivanov, directeur de Rostsel14. Ibid., 22 janvier 1960. Ij. · 11>id., 29 décembre 1959.

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