Le Contrat Social - anno IV - n. 4 - luglio 1960

E. DEL/MARS La déclaration de Khrouchtchev le 14 janvier devant le Soviet suprême est peut-être habile, mais elle passe entièrement à côté de la question : C'est en raison même de notre puissance que nous réduisons nos forces armées et non à cause d'une faiblesse économique ou budgétaire. Ce sont les tendances pacifiques de notre peuple qui nous guident. Il doit être clair pour chacun que si une augmentation de dépenses pour l'entretien de notre armée devenait nécessaire, notre budget et notre situation économique nous permettraient d'allouer quelques milliards de roubles supplémentaires au renforcement de la défense nationale 7 , Il ne s'agit point de réaliser quelques économies - le trésor soviétique est certes bien garni - mais il faut réunir de toute urgence un contingent de travailleurs, introuvable sinon dans l'armée. Ce contingent, plus ou moins familiarisé avec les divers engins mécaniques, peut fournir, après une brève période de formation, nombre de« mécanisateurs agricoles » dont l'URSS a tant besoin. Il est certain que cette opération aura des effets salutaires sur l'agriculture soviétique. Elle ne suffira cependant pas à assurer le succès complet des travaux agricoles en 1960, bien d'autres difficultés restant encore à aplanir. Pénurie de matériel LES RANGS des « mécanisateurs agricoles » étant ainsi quelque peu garnis, il s'agit de les doter en matériel de bonne qualité en parfait état de marche. Or ce problème est loin d'être résolu. Le plénum de décembre 1958 avait déjà souligné l'insuffisance, en quantité et en qualité, du matériel agricole ; au plénum de décembre 1959 les orateurs ont été encore plus explicites. Presque tous leurs discours fourmillent de doléances et de réclamations. Celles-ci portent sur le nombre insuffisant de machines fournies, sur leur mauvaise qualité (manque d'adaptation au travail auquel elles sont destinées, défauts de fabrication) et sur la pénurie de pièces détachées. L'inexistence d'engins de « petite mécanisation » présente également un handicap sérieux, surtout pour les cultures techniques et l'élevage : leur absence rend pratiquement impossible l'abaissement tant désiré des prix de revient. Constatant le manque de matériel technique agricole dans la république dont il a la charge, F. S. Polianski, président du conseil des ministres de la R.S.F.S.R., déclare : Nous n'avons pas encore suffisamment de tracte.urs et de machines agricoles : il nous manque un tte~ de la quantité prévue par le plan. De plus, un certam nombre de ces engins sont déjà usés ... 7. Pravda, IS janvier 1960. Biblioteca Gino Bianco 227 N. V. Podgorny, premier secrétaire du P. C. d'Ukraine, renchérit : Certaines personnalités du Gosplan [Plan d'État] sont persuadées bien à tort que l'Ukraine possède déjà tout le matériel technique dont elle a besoin. Elles ne tiennent aucun compte de l'extension des cultures industrielles, lesquelles exigent beaucoup de travail. En 1958 on a alloué à l'Ukraine 38.000 tracteurs (...) et 26.500 en 1959, soit moins de la moitié de ce qui est indispensable. En 1960 on va nous en livrer la même quantité. La situation est encore plus mauvaise en ce qui concerne les machines de terrassement, le matériel technique pour l'amendement des terres, etc. Il faut aussi trouver rapidement le moyen de fournir des pneus aux kolkhozes et de leur procurer suffisamment de camions 8 • K. T. Mazourov, premier secrétaire du P.C. de Biélorussie, constate à son tour : La pénurie de matériel nous empêche d'observer les délais agrotechniques. Jusqu'à présent, nos besoins en tracteurs et machines agricoles ne sont pas entièrement satisfaits 9 • Si la situation est loin d'être au niveau des exigences du plan pour la culture des céréales, elle est encore bien pire en ce qui concerne les cultures industrielles, la bonification 1 des terres ou même les travaux de simple extension des labours. La culture du cotonnier, objet de soins particuliers, souffre du manque de machines pour la récolte et de moyens de transport. D. D. Karaev, premier secrétaire du P.C. du Turkménistan, déplore : Pour assurer un accroissement notable de la collecte, il est indispensable de fournir aux kolkhozes et sovkhozes en quantité suffisante et en temps utile des machines à cueillir le coton. Mais on n'importe que peu de ces machines au Turkménistan. En 1959 on nous a fourni avant le début de la récolte 19 machines sur les 250 dont nous avions besoin. Le plan de 1960 prévoit le fourniture de 280 machines au lieu des 700 qui nous sont indispensables 10 • Ch. R. Rachidov, premier secrétaire du P. C. d'Ouzbékistan, affirme que pour supprimer l'obligation de mobiliser pour la récolte du coton les écoliers, étudiants et soldats << il faut augmenter considérablement. la production de machines à récolter le coton et celle d'ingrédients chimiques nécessaires au défeuillage préalable du cotonnier ». Il souligne l'insuffisance des moyens de transport et de stockage : « Nous demandons à recevoir en quantités suffisantes des remorques basculantes, à pouvoir équiper les points de réception en mécanismes d'engrangement, à pouvoir étendre le réseau d'ateliers de séchage et de nettoyage 11 • » 8. Ibid., 23 décembre 1959. 9. Ibid., 24 décembre 1959. 10. Ibid., 28 décembre 1959. I 1. Ibid., 24 décembre 1959.

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