Le Contrat Social - anno IV - n. 2 - marzo 1960

B. SOUV AR/NE Enfin, l'examen de la récente Histoire du parti communiste de l'Union soviétique, livre de chevet de tout comnumiste, prouve que l'hostilité foncière envers les États-Unis et tout l'Occident démocratique ne se dément pas et restera en vigueur dans l'avenir. Les commentaires officiels sur la « lutte idéologique » qui doit se poursuivre sous le couvert de la « coexistence pacifique » le confirment au-delà de toute attente. EN EFFET, la Bible du Parti tirée à des millions d'exemplaires et qui sera traduite en toutes langues ne se borne pas à falsifier l'histoire du Parti, elle traite aussi des relations internationales depuis la révolution d'Octobre. Pour commencer, elle accuse les États-Unis d'une action de « brigandage » contre le régime soviétique dès 1917, conjointement avec les alliés occidentaux et avec le Japon (p. 275). En réalité ce sont les États-Unis qui ont imposé au Japon l'évacuation de la Sibérie, épisode que les communistes s'approprient comme étant leur grande victoire. Et lors des pourparlers de Brest-Litovsk, c'est le président Wilson qui fit un éloge retentissant des bolchéviks dans son fameux message du 8 janvier 1918, document que jamais les historiens communistes ne citent ni ne rappellent. La reconnaissance de jure de l'URSS par les USA en 1933 est interprétée (p. 454) comme l'aveu de l'inconsistance et de la banqueroute de la politique américaine antérieure, comme attestant la peur d'une agression japonaise et allemande contre laquelle les États-Unis comptaient déjà sur l'aide soviétique. En outre, les Américains avaient besoin du marché soviétique pour pallier leur crise économique. Le nom du président Roosevelt ne figuremême pas en cette circonstance. La coalition d'États capitalistes avec un État socialiste contre Hitler s'explique (p. 258) par le fait que les États-Unis et l'Angleterre, incapables d'enrayer la poussée allemande, jugeaient avantageux d'utiliser la seule « force réelle » à cet effet, celle de l'Union soviétiqu'!. Mais « les impérialistes américains et anglais ne cessèrent pas d'être ennemis du socialisme... Ils spéculaient sur l'épuisement réciproque de l'Allemagne et de l'Union soviétique dans la guerre. » Ici le livre accuse H. Truman d'avoir prononcé en 1941 (donc quatre ans avant d'assumer la présidence) une phrase qui confond dans une même réprobation les deux pays totalitaires. Il n'est pas fait mention de l'aide gigantesque apportée par les États-Unis et p1r l'Empire britannique à l'Union soviétique en guerre. Au contratre, le livre affirme que les cercles diri 5eants anglo-américains « ne tenaient pls à battre complètement le fascisme allemand » : ils voulaient surtout « écarter l'Allemagne et le Japon comme dangereux concurrents sur le marché mondial ». Biblioteca Gino Bianco 67 Contre le camp de la paix et du socialisme se dresse « le camp réactionnaire, impérialiste, constitué par le bloc des États impérialistes avec les États-Unis à leur tête. Y ont adhéré toutes les classes réactionnaires, toutes les forces antidémocratiques des autres pays capitalistes» (p. 585). Le but de ce camp est « d'écraser le mouvement communiste, de briser la volonté d'indépendance nationale des peuples, de restaurer l'ordre capitaliste en Chine, dans les autres pays de démocratie populaire et en Union soviétique» (ibid.). Les cercles dirigeants américains, visant à l'hégémonie mondiale, déclarent ouvertement que leurs buts ne seront atteints que par des « positions de force». Ils ont déchaîné la « guerre froide». Ils voulaient cc allumer l'incendie de la troisième guerre mondiale». Ils ont créé le « bloc agressif militaire» du NATO. Ils ont divisé l'Allemagne, empêché sa réunification, créé là un foyer de guerre. De même, au Japon. En 1950, les USA passèrent à l'agression directe en Extrême-Orient, occupant Taïwan, attaquant le peuple coréen soutenu par des ~c volontaires chinois », menaçant la Chine. cc Ils se mirent à entreprendre une course enragée aux armements, accrurent le rythme de production des armes de destruction massive, atomique, thermonucléaire, bactériologique et autres. » Etc., etc. Bref, avec leurs bases militaires partout, ils accentuèrent « la menace d'une troisième guerre mondiale impliquant l'usage de moyens dévastateurs en masse» (pp. 585-86). Plus récemment, « les cercles ill].périalistes réactionnaires, principalement des Etats-Unis, organisèrent l'insurrection contre-révolutionnaire en Hongrie »(p. 623). Ainsi l'abstention occidentale lors de la révolte spontanée des travailleurs et des étudiants hongrois n'épargne nullement aux démocraties pusillanimes les accusations les plus fausses, ce qui devrait dissiper l'illusion de se concilier les communistes par la prudence et l'abandon. Une mention spéciale doit être accordée au passage (pp. 571-72) relatif à la guerre contre le Japon, car il indique la politique que Moscou entend suivre à long terme pour neutraliser cette puissance et, si possible, la gagner au prétendu cc camp du socialisme et de la paix»: Remplissant ses obligations d'alliée et s'efforçant de mettre_ bientôt fin aux souffrances du peuple chinois et des autres peuples d'Extrême-Orient, provoquées par l'agression japonaise, et de sauver le peuple japonais des conséquences désastreuses de la guerre, l'Union soviétique déclara la guerre au Japon impérialiste le 8 aotît 1945. Il s'agissait d'assurer la sécurité de l'État soviétique en Extrême-Orient, d'aider le peuple chinois dans sa lutte contre les occupants japonais, de terminer au plus vite la deuxième guerre mondiale. Le 9 aofit 1945 les troupes soviétiques prirent l'offensive contre la Mandchourie ( ...) Ln République populaire de Mongolie intervint avec l'Union soviétique dans la guerre contre le Japon impérialiste. L'armée populaire libératrice de la Chine ayant à sa

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