66 du socialisme exerce une influence croissante » dans le monde, une « vaste zone de paix » se constitue qui englobe « les États pacifiques d'Europe et d'Asie ». Malgré les Américains, « l'immense majorité de l'humanité rejette la politique des situations de force (...) qui aggrave le danger de guerre ». Et de plus en plus, « des personnalités éminentes des pays bourgeois (...) doivent admettre ouvertement que le camp socialiste est invincible ». Les États-Unis « cherchent à accaparer les possessions coloniales des puissances européennes ». Le Sud-Vietnam « passe aux mains des États-Unis ». D'autre part, « les monopoles américains mènent l'offensive contre les possessions françaises, belges et portugaises en Afrique ». Les richesses pétrolières de l'Iran appartenaient naguère aux Anglais qui « sont contraints aujourd'hui de les partager avec les Américains»; une lutte « a déjà pour enjeu l'éviction totale des Anglais par les monopolistes américains ». L'influence américaine pénètre au Pakistan « sous le drapeau de la libre entreprise ». En Amérique latine, « les monopoles américains (...) font peser les lourdes chaînes de la dépendance économique ». L'aide aux pays sous-développés que pratiquent les États-Unis « permet aux monopoles américains de faire tourner leur industrie grâce aux commandes militaires». Cette aide cc a pour effet d'augmenter les impôts» dans les pays sousdéveloppés cc et d'abaisser le niveau de vie de la population». Les monopolistes ont intérêt à la guerre froide cc pour justifier l'accroissement des impôts qui servent ensuite à payer les commandes militaires et finissent par tomber dans la poche des milliardaires ». La politique étrangère américaine «tend à la domination mondiale ou, selon l'expression des impérialistes américains eux-mêmes, à la direction du monde ». Khrouchtchev plaint la France cc que l'on veut par une telle politique ravaler au rang de puissance de troisième ordre ».. Il voit « une sorte de nouvel axe Washington-Bonn se profilant toujours plus nettement, accentuant le danger de guerre». Cependant, dit-il après tant d'aménités, « nous voulons être amis avec les États-Unis et coopérer avec eux dans la lutte pour la paix et la sécurité des peuples». Aux États-Unis, poursuit-il, « les positions des partisans de la solution par la guerre des problèmes non résolus restent encore fortes et ces partisans continuent d'exercer une forte pression sur le président et le gouvernement ». La GrandeBretagne et la France ont beaucoup d'intérêts communs avec l'URSS, notamment le souci « d'empêcher une nouvelle guerre». Et Khrouchtchev ajoute, à l'adresse implicite des États-Unis: « Nous estimons que l'URSS, l'Angleterre et la France, en tant que grandes puissances européennes, doivent veiller pieusement au bien que représente la paix, faire tout leur possible pour conjurer une nouvelle guerre» - c'est-àdire pour contrecarrer la politique américaine. Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL Telle est en substance la doctrine soviétique élaborée par Khrouchtchev à l'appui de la «coexistence pacifique» et restée en vigueur jusqu'à nos jours. Rien ne la distingue foncièrement des théories de Staline en ce domaine, pas même les lourdes allusions à l'Angleterre et à la France dont les tendances contrediraient les projets maléfiques des États-Unis, pas même l'invite soudaine à l'amitié soviéto-américaine, conclusion étrange d'un virulent réquisitoire. Aussi le Manchester Guardian a-t-il pu remercier avec ironie Khrouchtchev d'avoir fait «la notice nécrologique du capitalisme et pour ainsi dire son oraison funèbre». Or, contrairement à ce que pensent tant de libéraux britanniques et autres, les thèses soviétiques ne sont nullement platoniques : eUes inspirent et commandent une action nocive, incessante et multiple. LE RAPPORT de Khrouchtchev traduit les conceptions et trahit les intentions communistes sous une forme pour ainsi dire cc noble », autant que ces gens en soient capables. Transposé sur le plan de la propagande courante, cela donne la polémique la plus grossière, les attaques les plus perfides et violentes. Toute la presse communiste de tous les pays est pleine de ce mensonge permanent, doublé de malveillance inlassable. Le supplément hebdomadaire illustré de la Pravda ne cesse de dépeindre les Américains sous les traits hideux de gangsters, d'espions, de saboteurs, de monstres, armés de poignards, de revolvers, de bombes, et aux poches débordantes de dollars. Quand des raisons diplomatiques suggèrent de mettre une sourdine à ces diatribes, ce sont les «milieux impérialistes», les cc cercles militaristes» des États-Unis qui sont accusés des pires méfaits et forfaits, de provocations à la guerre atomique. Accusations aussi vagues que forcenées, où personne n'est nommément désigné, mais qui atteignent une collectivité dans son ensemble. . Une erreur trop courante consiste à regarder ce dénigrement haineux et systématique comme manifestation de mauvaise humeur ne tirant pas à conséquence. En vérité, il s'agit là d'entretenir un antagonisme moral, intellectuel et politique insurmontable entre deux mondes différents par le régime économique et social. L'endoctrination des diverses classes de la société pseudo-socialiste se fait par des moyens appropriés, de façon à nourrir une inimitié militante contre l'Amérique et à la répandre en Orient comme en Occident. Les encyclopédies et dictionnaires soviétiques, les livres d'histoire et les manuels scolaires éduquent toute la population dans le mépris et le dégoût de tout ce qui est américain. L'Académie des sciences, la« Société pour la diffusion des connaissances scientifiques», les éditions d'État, etc., sont mises au service de cette propagande intense, sous Khrouchtchev de même que sous Staline.
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