68 tête les communistes passa à l'offensive contre les envahisseurs japonais. En onze jours, du 9 au 19 août, !'Armée rouge détruisit la principale force de choc du Japon - l'armée du Kwantung. Les troupes soviétiques chassèrent les Japonais des régions chinoises du nord-est (Mandchourie), des villes de Dalni (Dairen) et Port-Arthur, du sud de l'île Sakhaline appartenant depuis longtemps à la Russie, des îles Kouriles, et libérèrent la Corée du Nord. A l'issue de la guerre contre le Japon, les 6 et 9 août, l'aviation américaine jeta deux bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki. L'emploi d'armes atomiques contre une population pacifique n'était motivé par aucune nécessité militaire. Cela ne pouvait exercer et n'a pas exercé d'influence décisive sur l'issue de la guerre. La fin rapide de la guerre en ExtrêmeOrient a été due, non à l'emploi d'armes atomiques par les U.S.A. contre une population pacifique, mais à la destruction des principales forces armées terrestres du Japon en Mandchourie par l'Armée rouge. Ce texte est d'une extrême importance : il contient le programme de propagande et d'action que les communistes mettent en œuvre pour des années en Extrême-Orient. Thèmes principaux : l'Union soviétique est irréprochable, irrésistible, invincible; en onze jours, elle a réglé le compte du Japon ; elle agit dans l'intérêt du peuple japonais comme du peuple chinois et de tous les peuples en abrégeant la guerre; les États-Unis n'ont rien fait que massacrer des populations paisibles. Conclusion implicite que les diplomates soviétiques, les agents communistes secrets et publics se chargent d'expliciter, avec l'aide des partis communistes, progressistes et neutralistes : les peuples d'Extrême-Orient ont tous intérêt à se détourner des démocraties occidentales pour s'associer à l'Union soviétique. * )f )f HAUSSER les épaules devant les desseins avoués que recèle ce livre, et d'ailleurs en cours de réalisation, sous prétexte que les affirmations sont mensongères et que le bon sens les rejette, ce serait faire preuve d'inconscience, de méconnaissance totale de la nocivité dont les communistes s'avèrent capables. Selon le mot fameux d'Hitler, « plus le mensonge est gros, plus il a de chances de prendre». On ne saurait fermer les yeux devant la signification profonde de !'Histoire du P.C., véritable somme et compendium de la théorie et de la pratique communistes pour le présent et le proche avenir, qu'il faut prendre au sérieux comme il fallait s'instruire des plans d'Hitler en lisant attentivement Mein Kampf, à moins d'avoir le goût de l'appeasement jusqu'au penchant au suicide. Cette signification, c'est que les épigones de Staline ne renoncent à rien, ne changent pas de buts en changeant de méthodes ou de manières, et que les États-Unis restent pour eux l'ennemi principal à dénigrer, à calomnier, à discréditer, à isoler autant que possible, en attendant de pouvoir le vaincre par d'autres moyens que l'attaque frontale. Et quand ils définissent la cc coexistence pacifique » à l'intention de leurs militants qui ont Bibliotecà Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL besoin de directives, ils ne font que souligner la permanence et la nécessité d'une guerre froide implacable sous le pseudonyme de « lutte idéologique ». A cet égard on peut se référer aux éditoriaux de la Pravda et du Kommounist, de décembre 1959 et janvier 1960, comme à l'article de L. Ilitchev dans la Nouvelle Revue Internationale publiée par Moscou dans vingt-deux pays et en dix-neuf langues. Sous le titre cc Coexistence pacifique et lutte idéologique », le chef de la section de propagande du Comité central du Parti (titre d'Ilitchev) écrit dans le numéro de novembre dernier que « le séjour de N. Khrouchtchev aux USA a revêtu le caractère d'un événement historique capital pour notre siècle ». Événement qu'une campagne communiste intense, véritablement sans précédent, présente comme un Trafalgar et un Waterloo infligés à !'Oncle Sam, au grand dommage du prestige américain dans le monde. cc La marche de l'histoire est éloquente, ses lois sont impitoyables », poursuit Ilitchev pour qui l'histoire « en est arrivée à ce stade où la partie du monde qui reste encore sous le talon de fer du capitalisme diminue sans cesse ». La visite de Khrouchtchev « a apporté une aide énorme à tous les partis communistes (...) pour la victoire du socialisme sur le capitalisme ». En vain les Américains cherchent-ils « une issue qui permette, sinon de liquider, tout au moins d'arrêter ou de freiner la marche du progrès (...), de canaliser le cours de l'histoire de telle sorte que le capi~alisme puisse concevoir quelque espoir de survivre». Dans cette condamnation à mort du capitalisme, on aurait tort de voir un exercice inoffensif de littérature. Aux formules communistes correspondent un formidable déploiement de moyens matériels et une technique d'infiltration, de pénétration, de corruption et de subversion qu'il serait insensé de sous-estimer~ Il importe surtout de compter avec la mauvaise foi insigne qui caractérise le jeu communiste, étranger à tout/air play. C'est ainsi qu'Ilitchev ose prétendre que les Occidentaux cc conçoivent l'égalité des deux idéologies (...) à sens unique, sur le territoire des pays du socialisme uniquement». Il a l'audace d'écrire que chez . les capitalistes, cc tous les leviers de propagande (presse, radio, télévision, édition, cinéma) sont entre les mains des impérialistes». D'après lui, « fermer hermétiquement l'accès des pays capitalistes aux idées du communisme et dédouaner pour les pays socialistes des calomnies absurdes, des déchets de pseudo-culture, tout en attisant la haine entre les peuples, tel est l'idéal des propagandistes bourgeois». Ilitchev ne fait là que répéter Khrouchtchev à propos de l'impossibilité d'exprimer des idées communistes dans les pays capitalistes. Or c'est l'Union soviétique qui, depuis une quarantaine d'années, ne laisse pénétrer chez elle aucune idée hétérogène, aucun écrit non conformiste. Dans le monde relativement libre, les éditions et jour-
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