Le Contrat Social - anno III - n. 5 - settembre 1959

320 Cette étude étant l'œuvre d'un institut fondé . par des journalistes, il n'est pas étonnant qu'elle analyse aussi cette autre fonction de la presse qu'est le divertissement du lecteur. On y insiste beaucoup sur le caractère ennuyeux des journaux mis au pas. Ce point ne retiendra pas outre mesure l'attention de ceux qui s'intéressent en premier lieu au problème politique, mais c'est un phénomène d'une importance certaine. Son examen a • LE CONTl~AT permis aux auteurs d'apprécier à leur juste valeur les changements apportés depuis la mort de Staline ·à la presse des États qui se disent communistes. Il s'avère que la politique de l'information demeure dans ses grandes lignes inchangée, alors que certains efforts sont déployés dans le dessein de rendre les journaux moins insipides. P. B. Correspondance Précisions bibliographiques Le compte rendu des deux tomes de M. Zaleski : Mouvements ouvriers et socialistes (Chronologie et bibliographie). La Russie, par notre collaborateur B. Nicolaievski, dans notre n° de mai 1958, a suscité une réponse aussi longue que tardive de l'auteur, publiée dans notre n° de mai 1959. A son tour, B. Nicolaievski répond par la lettre suivante qui devrait clore la discussion. Il est manifestement inutile de disputer avec M. Eugène Zaleski sur des questions générales : aussi limiterai-je ma réponse à telles de ses critiques sur des . , . points prec1s. J'ai donné dans mon compte rendu plus de 50 exemples des inexactitudes et erreurs de toutes sortes qu'il a laissé passer. Seul le manque de place m'a empêché d'en citer davantage. Or M. Zaleski conteste le bienfondé de 7 de mes remarques. Je me suis attaché à montrer que M. Zaleski ne tient absolument pas compte des exigences de la technique bibliographique et qu'il introduit d'une façon arbitraire des modifications tant dans les titres des éditions enregistrées que dans l'appellation des groupes d'éditions. M. Zaleski estime que je rabaisse la discussion à une simple logomachie. Voici les faits : le lecteur jugera s'il ne s'agit que d'une dispute de mots. Sur les 9 exemples cités, M. Zaleski n'en retient que 3. Sous le n° 461, il enregistre le titre suivant (je le donne en entier, tel qu'il figure dans les parties russe et française, t. I, p. roc) : 461. (Tourski, K. M.), Révolioutsionnyié raspravy. (Toursky, Kaspar M.): Le tribunal révolutionnaire. Éd. du - journal Nabat, G. 1878, in-16 (16 pp.). Pour commencer, le titre russe est inexact : la brochure était intitulée Révolioutsionnaia rasprava (au singulier), non Révolioutsionnyié raspravy (au pluriel). N'insistons pas sur l'inexactitude de la traduction française : rasprava dans le sens que lui ont donné Netchaïev et Tourski ne correspond pas du tout à « tribunal ». Le traduire ainsi montre qu'on ignore le sens du terme. Pareilles impropriétés sont inadmissibles dans une bibliographie sérieuse et elles caractérisent malheureusement l'ouvrage de 'M. Zaleski. Il y a beaucoup plus grave : la brochure parut en son temps sans indication d'imprimeur et sans lieu d'origine, avec _la seule indication : «Éditions de la Société pour la libération du peuple». }'ai devant moi la photocopie d'un exemplaire incomplet : sa référence bibliographique Biblioteca Gino Bianco exacte figure dans l'index de Klevenski et autres, cité par M. Zaleski. Les recherches d'archives de Mme E. N. Koucheva ont permis d'établir que cette brochure fut imprimée à Genève, par la revue N abat : son histoire et celle de la « Société pour la libération du peuple >> constituent un chapitre intéressant de l'histoire générale du mouvement révolutionnaire en Russie. Tout cela oblige le bibliographe à une description parfaitement fidèle de cette édition. Or, que fait M. Zaleski ? 11 commence par ignorer la mention de la maison d'édition portée sur la couverture. Puis il ne fait état que des données établies par E. N. Koucheva s:ins les loger entre parenthèses, comme il se doit pour des données empruntées à des sources secondaires, les traitant comme des indications contenues dans la brochure elle-même. Enfin, il use des renseignements de E. N. Koucheva avec une désinvolture qui ne sied guère à un bibliographe. Alors que E. N. Koucheva précise que la brochure a été tirée à l'imprimerie de la revue Nabat, M. Zaleski parle d'édit. de ladite revue. Me contestant ce point, M. Zaleski en tire la conclusion que nous avons tous deux raison : il concède que la brochure fut imprimée par la « société », mais il n'est <cpas moins vrai », ajoute-t-il, qu'elle fut « éditée à l'imprimerie de la revue Nabat ». Voilà pourquoi M. Zaleski estime que je rabaisse le niveau de la discussion. Pour moi, c'est un bon indice de l'idée qu'il se fait des obligations du bibliographe. Les deux autres exemples ne font que nous familiariser davantage avec ses méthodes de travail. Certaines de mes remarques ont trait aux erreurs dans les listes de périodiques. J'en souligne 9 parmi -les plus grossières. M. Zaleski répond sur 2 points. • La revue Nakanounié, qui parut à Londres de 1899 à 1902, est qualifiée par lui d'organe « de tendance économiste ». Dans la littérature de ce temps-là le terme « tendance économiste » ne peut avoir qu'un sens : l'organe était lié aux social-démocrates « économistes ». J'ai indiqué que Nakanounié n'était lié à aucun groupe d'c<économistes ». M. Zaleski déclare à présent que je l'interprète de travers, qu'il n'a pas écrit que la revue était rédigée par des « économistes » et qu'il a « mentionné simplement » sa « tendance économiste ». Je ne comprends' pas ce que signifie une « simple -mention », pas plus que le sens que M. Zaleski prête aux mots <<tendance économiste ». Il emploie une terminologie particulière, étrangère aux historiens dè l'époque. En tout cas Nakanounié, dont le rédacteur en chef était Sérébriakov, l'un des fondateurs du groupe des« Anciens de la Volonté du Peuple », et à laquelle collaboraient

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