E. DEL/MARS l'agriculture dans leur ensemble. Il serait désirable de soumettre, même dans une certaine mesure seulement, au critère de la pratique· les travaux des établissements biologiques. Le savant qui étudie des problèmes théoriques doit se rendre clairement compte du but pour lequel il travaille. Alors il attend avec émotion et impatience les résultats de ses expériences, sachant que si ses prévisions se justifient, il sera possible de résoudre d'une certaine façon un important problème théorique ou pratique. « Par exemple, nous affirmons depuis longtemps, nous appuyant sur des expériences, que l'hérédité n'est nullement une ce·rtaine substance spécifique, distincte du corps vivant, mais une propriété de ce corps vivant lui-même. C'est un problème essentiellement théorique. Nos adversaires soutiennent une conception opposée. Ils affirment que l'hérédité, c'est une substance qui se trouve quelque part dans le corps vivant. « Qui a raison ? Comment le vérifier? Certes, seulement par la pratique. En partant de notre conception, il est possible, en modifiant les conditions d'existence d'organismes végétaux et animaux, de modifier leur hérédité. 11 suffit seulement de savoir dans quels états ces organismes doivent être pris et dans quelles conditions il faut les placer. Ainsi, n'importe quel blé de printemps (c'est-à-dire un blé qui ne résiste pas à l'hiver) peut être transformé, après deux générations, en blé d'hiver dans sa troisième génération. Et non seulement en n'importe quel blé d'hiver, mais en blé d'hiver qui supporte le mieux l'hiver précisement dans la région où les conditions ambiantes d'automne ont effectué sa vernalisation. « Et quelle est la conclusion que nos adversaires tirent de leur thèse théorique opposée ? Ils affirment que l'hérédité ne saurait être modifiée par les changements des conditions d'existence. Et l'académicien V. A. Engelhardt déclare que c'est seulement dans 50 ans environ qu'il serait possible de modeler l'hérédité des végétaux et des animaux. Il est soi-disant nécessaire pour cela, écrit-il, de cc déchiffrer le langage des corn- « binaisons atomiques et moléculaires, tâche immé- « diate de la science dans le proche avenir. Tâche « extrêmement difficile, mais il n'est pas besoin « d'optimisme extravagant pour croire que dans « 50 ans le '' code biologique '', le chiffre chimique « des caractères héréditaires, sera décrypté et « lu. A partir de ce moment l'homme deviendra « maître absolu de la nature vivante ». A mon avis, ne peut s'exprimer ainsi qu'un savant convaincu que les organismes se développent suivant les lois chimiques et non biologiques, à travers des transformations chimiques et des mouvements physiques. L'étude de la chimie et de la physique du corps vivant est sans nul doute extrêmement importante, mais on ne peut substituer la chimie et la physique à la biologie. « Voici un autre exemple. Notre science avait d6couvertune loi biologique de l'alimentation Biblioteca Gino Bianco 151 des plantes par le sol. C'est très important pour l'élaboration de divers procédés agrotechniques d'amendement des champs. Nos adversaires non seulement nient cette loi et rejettent le procédé proposé d'amendement, mais ils se moquent de nous, sans toutefois proposer quoi que ce soit en remplacement. « Qu'en résulte-t-il donc dans la vie ? Depuis le Plenum de septembre (1953) du Comité central du P. C., chaque hiver ont eu lieu dans les districts, les régions, les républiques et les kolkhozes diverses conférences consacrées au développement rapide de l'agriculture. A ces conférences, les praticiens auraient voulu recevoir des conseils, des recommandations de la part des savants, par exemple sur la meilleure façon d'amender, sur la manière d'obtenir des récoltes plus fortes avec les moyens et la main-d'œuvre disponibles. Mais à ces conférences, en règle générale, il était impossible de voir des travailleurs scientifiques adversaires , de nos .thèses théoriques. Ils n'y viennent que très rarement. Or je propose de mettre à l'épreuve les discussions sur n'importe quels problèmes biologiques profonds, sur les procédés agrotechniques et zootechniques proposés par les savants de l'un et l'autre borcls, au cours des conférences ordinaires de production. Cela constituerait dans une certaine mesure un contrôle de la théorie par la pratique, ce qui peut jouer un grand rôle positif pour la science biologique. Cela constituerait également une des formes les plus efficientes et intéressantes de la discussion scientifique. « La Section de biologie, puissante par le nombre et la qualité de ses travailleurs scientifiques, doit jouer un très grand rôle dans le développement de la science agronomique, dans la pratique kolkhozienne et sovkhozienne. Par la rareté des recours des travailleurs de la production à l'aide de ces établissements scientifiques, vous pouvez juger vous-mêmes de ce qu'est ce rôle en réalité. cc Quelques mots maintenant de ce que les membres du Comité central attendent de moi, me semble-t-il - et de ce qui m'attire le plus, en vérité. Je ne parlerai que de deux questions d'une importance pratique. cc En partant des thèses biologiques les plus profondes et les plus controversées nous avons réussi, par un croisement de vaches à lait pauvre en matières gràsses avec des taureaux d'espèces à lait riche en ces matières, à obtenir à la ferme de l'Institut de génétique de l'Académie des sciences des vaches qui toutes, sans aucune exception, donnent du lait gras. En moyenne, la teneur en matières grasses dans le lait du troupeau ainsi obtenu n'est pas inférieure à 5%. « Je ne connais ni dans la littérature, ni dans la pratique de bons savants zootechniciens, de résultats aussi bons. Habituellement, le croisement des espèces que nous avons utilisées donne en moyenne de 4 à 4,3 % de mati~
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