58 nalités extraordinaires témoignent de sa richesse spirituelle ! Que de martyrs elle fit, bien trop de martyrs ! Elle fut pour beaucoup dans le développement d'une sensibilité morale aussi raffinée que celle de Tolstoï. Mais la chute du tsarisme fut suivie de cette autre faillite, morale et humaine, du régime né de la noble lutte pour la vérité et la liberté, aussi bien que pour la terre, le pain et la paix. De ce régime corrompu, le -parti communiste américain allait devenir une simple ramification à l'étranger. Aussi longtemps qu'il le demeurera, son rôle, grand ou petit, restera maléfique. JAMEST. FARRELL Construction européenne LUCIENDE SAINTELORETTE: Le Marché commun. Paris, Librairie Arrnand Colin, 1958, 223 pp. DANS LADERNIÈRlEivraison du Contrat social, Max Richard a salué l'année 1958 comme étant l'An I du Marché commun européen et il a montré toute son importance pour l'avenir économique et politique de l'Europe. Le petit livre de M. de Sainte Lorette confirme entièrement les vues de Max Richard et présente une solide analyse des conditions dans lesquelles la France est entrée le 1er janvier 1959 dans le nouvel . . orgarusme. L'auteur a participé à l'enfantèment du Marché commun en tant que secrétaire général de la Ligue européenne de coopération économique, et s'il en apprécie le caractère positif, il n'en dissimule pas les insuffisances - sur le plan monétaire par exemple. Examinant les objections -diverses et· souvent contradictoires émises contre le Marché commun dans les différentes catégories sociales économiques de l'Europe des Six, en France particulièrement, il ne cache pas les difficultés qui assailleront notre pays au départ de l'expérience. La précarité, pour ne pas dire plus, de l'équilibre des finances extérieures ne favorise guère le relè- · vement des contingents et la baisse des tarifs imposés par le traité de Rome. Convaincu. que _le gouvernement du _g_énéral de Gaulle ne peut qu'honorer notre signature, ilMn s~uligne pas moins qu'un reniement- de )a France aurait de . graves conséquences, tant pour l'avenir des nations occidentales que pour la stabilité politique du ,pays. Notre paradoxe est celui d'une nation industrielle (25 % de l'industrie des Six) dont Je commerce extérieur est celui d'une nation agricole, pour ne pas dire coloniale. Par ses traditions malthusiennes et protectionnistes comme par son instabilité financière et monétaire, la France était mal préparée,. malgré des . efforts récents de l'industrie, à entrer dans le Marché commun. La guerre d'Algérie y ajoute les diffiBiblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL cultés multiples concernant l'économie intérieure aussi bien que les relations de l'Europe des Six avec l'espace africain. Abordant la querelle franco-britannique sur la zone de libre-échange, l'auteur pense qu'à moins de vouloir créer une Europe autarcique, un refus pur et simple ,des propositions anglaises est impossible. La lenteur avec laquelle s'établira le Marché commun est telle que son incompatibilité avec une zone de libre-échange absolu doit pouvoir s'atténuer par des rajustements partiels de tarifs, échelonnés dans le temps. Souhaitons que M. de Sainte Lorette ne pèche pas par excès d'optimisme. D'autre part, il ne semble pas prouvé qu'un rôle de leader soit dévolu à la France dans le Marché commun. Une certaine politique de pur prestige ne compense pas les faiblesses économiques trop réelles ni même les difficultés politiques qui sont actuellement le lot de la France et qui ne seront pas résolues aisément. Là encore souhaitons que notre pays cesse d'être « l'homme malade de l'Europe » et qu'il sache faire figure honorable aux côtés de ses partenaires. MICHELCOLLINET J N.d.I.R. - Cet article a été écrit avant la réforme monétaire et les mesures de convertibilité adoptées dans les derniers jours de décembre I958. Un mois inutile Politique et Technique par G. BERGERE, . BLAMONT; P. COSSA,J. DJORDJEVIC, P. DUCASSÉ, R. GRÉGOIRE,B. de JOUVENEL,P. LE BRUN, M. MERLE,F:__M) EYER,J. u. NEF, F. PONTEIL, P. REUTERA, . SAUVYP, .-P. SCHWEITZERA,. SIEG- . FRIED,L. TROTABASM, . WALINE.Paris, P. U. F., 1958, 385 pp. c-- EN 1956, le Centre d'études politiques de l'Institut d'études juridiques de Nice a organisé une session de quatre semaines sur le thème « Politique et Technique». Des conférences prononcées à cette occasion, dix-sept ont été rassemblées en un volume. Cette publication ne s'imposait pas. Plusieurs des textes sont médiocres, certains offrent quelque intérêt. De toute façon, leur regroupement ne_conduit nulle part. Les participants de cette session, pour la plupart, sont .professeurs ou l'ont été, .d'autres sont fonctionnaires. Aucun -n'est homme politique ou technicien. A vrai dire il n'est pas nécessaire d'être l'un ou l'afutre pour parler de la politique et de la ;technique, et de leurs rapports. Du moins faudrait-il alors dépasser le cercle où l'on se meut d'ordinaire, et envisager ces problèmes dans toute leur ampleur. Or chacun, sans doute, était convié ... à traiter des questions qu'il connaît, de sorte que l'intérêt de la session dépendait du choix des participants. C~est ce choix qui a été mauvais. Dans un avant-propos M. Trotabas·, directeur
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