Le Contrat Social - anno III - n. 1 - gennaio 1959

52 permettre aucune expérimentation fructueuse. Durant la période où l'élévation du niveau des études fut une préoccupation majeure, une telle uniformité pouvait être nécessaire pour assurer un minimum de résultats ; aujourd'hui, le niveau requis étant mieux obtenu, elle ne sert qu'à décourager les esprits les plus originaux et créateurs. C'est seulement dans les cours les plus avancés, dépourvus d'aide-mémoire, que les professeurs sont relativement libres d'enseigner à leur guise. Les résultats EN DÉPIT de ces faiblesses aux divers niveaux du système soviétique d'éducation, DeWitt et Korol sont d'accord pour reconnaître les bons résultats obtenus dans la science et la technique. Korol, qui a pu utiliser les appréciations des spécialistes de l'Institut technologique du Massachusetts, résume dans les termes suivants, par exemple, les données relatives aux études de physique : . · Un étudiant en physique entre dans un cours supérieur sans être handicapé par des lacunes formelles de son éducation secondaire ; il poursuit pendant cinq années des études professionnellement systématisées et orientées ; l'université qu'il_ fréquente a été moins affectée (en matière de cours, de méthodes, d'objectifs imposés aux recherches, etc.) que les autres établissements d'instruction supérieure ; elle a à sa disposition, relativement, les meilleurs maîtres, les meilleurs livres, le meilleur équipement. En ce qui concerne sa préparation scientifique, on peut conclure que le diplômé soviétique en physique est à égalité, et dans certains domaines de spécialisation, à un niveau supérieur par rapport à son équivalent américain après une année de travail intensif. Après avoir terminé ses études supérieures, le diplômé soviétique doit accepter, pour une période de trois ans, le _posteque l'État lui assigne. Bien que ses préférences · personnelles puissent être prises en considération, les exigences de l'État sont décisives en dernière analyse. Le pouvoir d'attribuer les places de cette façon autoritaire est, bien entendu, indispensable au fonctionnement d'une économie hautement centralisée et planifiée ; mais, en même temps, il est une source de mécontentement et de rancœur parmi les diplômés dont· les aspirations et les ambitions personnelles entrent en conflit avec les· ob1ectifs-d'un État omnipotent. Les buts L'autre moitié de la double tâche assignée à l'~nseignement soviétique, l'endoctrinement collectif des populations en attitudes et croyances collllllunistes, est le thème principal. de l'ouvrage de Counts. Des vues complémentaires à cet égard sont iburnies par des rapports rédigés de première main par d'ex-citoyens soviétiques et ré11nis ~n volume par Kline ; il y a là un tableau révélateur de la vie d'étudiant et d'intéressants exposés Biblioteca Gino Bianco L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE sur la formation des professeurs et des ingénieurs. La valeur de ces rapports, cependant, souffre du fait qu'ils sont fondés sur une expérience antérieure à la deuxième guerre mondiale. Dès leur avènement, les bolchéviks on vu clairement qu'ils avaient devant eux la tâche de « rééduquer » tout un peuple. Leur assurance presque naïve de pouvoir faire, d'un_e masse , hétéroclite de matériel humain des répliqn~s uniformes de « l'homme nouveau soviétique»:, s'exprimait typiquement dans la vantardise de Lounatcharski selon qui <<" d'un enfant de cinq à six ans, non§ pouvons faire ce que nous souhaitons». Bien que les successeurs de Lounatcharski au ministère de !'Instruction publique aient été des réalistes à tête solide, les mêmes fins grandioses ont continué jusqu'à nos jours à inspirer les programmes et la pratique des Soviets en la . ' mattere. ? Dans ses chapitres sur l'endoctrinement politique et moral, Counts décrit en détail comment l'enseignement de la littérature, des langues, de l'histoire et même des sciences a été conçu pour établir « les fondements d'une conception scientifique et communiste du monde ». De toutes ces disciplines, l'histoire est la plus importante pour inculquer les idées politiques bolchéviques. Dans l'école décennale, selon la déclaration d'un ministre de l'éducation de la République russe fédérée (RSFSR), une part très importante est accordée à l'histoire de l'URSS, pour aider les élèves « à comprendre la signification inappréciable des conquêtes de la Révolution socialiste » et cultiver en eux « le désir de consacrer toutes leurs forces à la poursuite victorieuse du dessein de leurs aînés : l'édification d'une société comm11nisteen Union soviétique». Au niveau de la faculté ou des grandes écoles, tous les étudiants (même les élèves ingénieurs), doivent étudier l'histoire du parti communiste, le matérialisme- historique et dialectique et l' économie politique marxiste-léniniste; leur conditionnement idéologique est d'ailleurs mis au point par des organisations et dès activités spéciales aux étudiants sous la direction du Parti, comme par les moyens d'influence plus généraux de la presse et du _cinéma,par tout leur milieu. Une lacune est peut-être à regretter dans.l'étude de Counts comme dans les trois antres qui, à propos de l'utilisation soviétique des h11manités et des sciences sociales comme véliicules de l' endoctrination cornrn11niste,n)en e,rarninent pas les_conséquences quant à la qualité de l'enseignement dans -ces domaines. DeWitt et Korol s'occupent presque· exclusivement des sciences naturelles et de la techn9logie, où l'ingérence et le dogmatisme idéologiques ne se font pas trop sentir. A_leursyeux, c'est une des raisons majeures qui motive la vitalité et le progrès constatés· dans . .. . . . ces connm.ssances. -

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