Le Contrat Social - anno II - n. 6 - novembre 1958

336 ses membres et qui mettrait progressivement en place : - des instruments provisoires de coordination des politiques économiques et des politiques étrangères, 14 - les institutions fédérales négociées entre les gouvernements et so11mises au référendum des peuples d'Europe. Il est trop tôt pour en définir le détail. La direction à suivre ne doit pas être forcément celle du parlementarisme classique. Un système de gouvernement fédéral à temps, soit présidentiel, soit collégial, serait sans doute préférable. Pour les assemblées, on aboutira peut-être aux deux Chambres traditionnelles : Assemblée populaire et Sénat fédéral. Il semble cependant nécessaire de prévoir une représentation organique, à titre consultatif, des communautés territoriales et fonctionnelles : l'Europe ne saurait être que décentralisée. Enfin une Cour Suprême de Justice et un Collège des Chefs d'État apparaissent indispensables. * ,,.,,. RmN DE TOUT CELA ne s'établira sans difficulté ; et il ne saurait être question que les institutions 14. Qui ont cruellement manqué lors de l'affaire de Suez, lors du soulèvement hongrois, etc. Bi.bliotecaGino Bianco LE CONTRAT SOCIAL souhaitables voient le jour tout armées comme Minerve. Les organes des Communautés européennes, ceux du Conseil de l'Europe et de l'O.E.C.E. permettent toutes les combinaisons compatibles avec la conjoncture européenne et les conjonctures nationales. La construction européenne .sera boiteuse et précaire tant qu'elle -n'aura pas d'Autorité politique ; mais il importe de se défier de l'improvisation et de la hâte. La seconde « relance » de l'Europe a plus besoin que la première d'être étudiée avec beaucoup de soin. En dix ans, l'Europe s'est haussée du niveau de la conscience à celui de la politique, art de rendre possible ce qui est nécessaire, selon le mot de Richelieu. Elle s'est dotée d'institutions nouvelles. Il lui faut poursuivre en fondant sa libre fédération sur l'autonomie de chacun .des fédérés, le respect de ses cout11mes, l'épanouissement de sa vocation. Plus que partout ailleurs, sur ce continent contrasté qui vit naître tant de grands mouvements h11m8ins, la géographie, l'histoire et les traditions commandent. Si les hommes politiques et les militants responsables le veulent et si le monde a encore dix ans de paix, le bilan de 1968 sera encore plus positif qu'en l' An I du Marché Commun. MAx RICHARD ,

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