CORRESPONDANCE L, parti de la guerre et du progrès industriel triomphe le 9 thermidor, il gouvernera jusqu, en I 815. De ce point de vu,, Michelet n'a pas tort de dire que la mort de Robespurre a coûté cinq millions de soldats à la France. Et M. Guérin n'a pœ tort de préciser que le conflit le plus 1rave, avant le 9 thermidor, c'est celui des robespierristes et des • 1rands spécialistes » Carnot et Cambon d'abord, d,s t,chniciens ,t de la police ensuite. Je pense d'ailleurs qu'en ritle ténérale les polic,s ne développent une importance prépondérante que dans la muure où elles servent quelque chose ou quelqu'un qui les dépasse. Le marxisme a inspiré beaucoup de sottises sur le 9 thermidor. Il a fait oublier qu'entre la mort de Danton et celle de Robespierre trois mois seulement s'écoulent et que sur ces trois mois Robespierre reste quarante-cinq jours sans siéger aux conseils du gouvernement. Le marxisme n'en reste pas moins justifié quand il cherche un sens au conflit des personnes pour le pouvoir. Ce pouvoir, chacun le veut : Robespierre, Carnot, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne. Mais chacun aussi sait pourquoi il le veut : Robespierre, parce qu'il veut la paix intérieure et extérieure; Collot, parce qu'il veut défendre les anciens hébertistes; Carnot, parce qu'il veut· ouvrir à l'industrie française les 1narchés que la concurrence anglaise lui bouche. Car il est vrai qu'un politique veut être le maître, mais il est vrai aussi que, surtout dans les grandes époques, il veut savoir pourquoi. Le Comité de Salut Public est sans doute un gang, mais il est aussi tout autre chose qu'un gang. Ni Robespierre, ni Saint-Just, ni sans doute Carnot n'auraient été capables de se battre s'ils avaient cru le faire seulement pour leurs intérêts personnels. EMMANUEL BERL Errata -Dans l'article de B. Nicolaïevski traitant de l'ouvrage d'Eugène Zalewski : « Mouvements ouvriers et socialistes ; la Russie » (Contrat social, n° 3, p. 172), une erreur de copie dont l'auteur n'est pas responsable doit être rectifiée. Les Lettres historiques de Pierre Lavrov ont paru en 1869, et non en 1861. L'erreur se trouve dans Zalewski, non dans le compte rendu, où les dates ont été interverties à l'imprimerie. - L'étude d'Emmanuel Berl sur Le 9 thermidor que nous avons publiée dans notre dernier numéro à l'occasion du bicentenaire de Robespierre nous a valu plusieurs lettres et observations rectificatives. En effet une fâcheuse erreur de copie a changé le nom de Guérin en Guillain. Il s'agissait de Daniel Guérin, auteur de l'ouvrage en deux volumes : La Lutte de classes sous la première République. Bourgeois et bras nus (1793-1797), Paris, Gallimard, 1946 - auquel se réfère Emmanuel Berl. Celui-ci nous écrit à ce sujet : « Je m'excuse beaucoup auprès de Daniel Guérin de n'avoir pas donné le titre de son excellent livre. Je l'ai lu plusieurs fois, j'en ai tiré profit. Je le tiens pour nécessaire à qui se préoccupe du 9 thermidor, je l'aurais dit aux lecteurs du Contrat Jocial si je n'avais été convaincu que la plupart d'entre eux le connaissent. » D'autre part, en cc qui concerne la jeune fille qui fut • quasi fianc~c • à Saint-Just, il faut corriger un lapsus : il s'agit d'Henriette Lcbas, sœur du convcnBiblioteca Gino Bianco 317 tionnel Joseph Lebas marié à Elizabeth Duplay, fille du menuisier Duplay. Peu de lecteurs auront cc rectifié d'eux-mêmes », mais Daniel Guérin l'a fait pour tous. Rectifications Nous avons reçu la lettre suivante du président du comité directeur de l'Union pour la défense de la personne humaine (New York) : Nous apprécierions la publication dans votre revue de cette lettre rectifiant quelques malentendus qui se sont glissés dans la critique par M. Théodore Ruyssen, dans votre numéro de juillet 1958, de l'œuvre de Boris Gourevitch, La Voie de la paix et de la démocratie r.norale, publiée .Jow les auspices de notre Union pour la dé/ ense de la personne humaine. Votre éminent collaborateur reproche à l'auteur la présence dans son ouvrage de l' « histoire de l'anthropologie >) qu'il considère à juste titre comme superflue. Or, il n'y a pas du tout d'histoire de l'anthropologie dans cette œuvre. On y trouve un sous-chapitre sur l'histoire de la race humaine, dont la documentation réfute la doctrine du racisme allemand. M. Ruyssen proteste contre l'absence dans findex du nom de Bertha Suttner. Ce nom se trouve facilement dans l'index à la page 1479 du vol. II. M. Ruyssen se plaint que fauteur « ignore totalement » le développement du mouvement pacifiste depuis le milieu du X/Xe siècle. Or, dans les sous-chapitres sur les origines de notre conception de la paix, sur les prédécesseurs du pacte Briand-Kellog,: et sur les origines de la Société des Nations (pp. 471-495, vol. Il), les pacifistes modernes sont lits avec leurs prédécesseurs. M. Ruyssen peut aussi y trouver Charles Lemonnier (p. 481) dont il n'avait pu trouver la trace. Néanmoins, mon objection principale au compte rendu de M. Ruyssen est qu'il omet totalement la présentation de la doctrine politique de Boris Gourevitch ainsi que de sa philosophie de l'histoire. Tant dans cet ouvrage que dans son article La Philosophie de l'histoire et la psychologie physiologique publié dans un supplément à son livre, B. Gourevitch prend une position philosophique en faveur de l'existence d'un libre arbitre limité che~ l'homme en tant qu,agent de l'histoire. Cette position lui permet de prêcher une alliance, à l'échelle rnondiale, des socialistes modérés, des démocrates, des unions ouvrières, des églises proEressives, des libres penseurs reconnaissant la valeur de la morale absolue, afin de réaliser une réforme totale de l'économie mondiale, du droit international et des Nations Unies, et d'approcher l'avènement de la démocratie économique qui, seule, peut arrêter les succès menaçants de la barbarie communiste. Il envisage la création, au sein des Nations Unies, d'un vrai parlement économique de l'humanité, la création de nombreux comités supra-nationaux et la représentation des régions géographiques dans le Conseil de sécurité. Il prévoit aussi le développement d'une nouvelle conscience religieuse basée sur les synthèses des sciences et de la philosophie et formant une espèce de religion philosophique soulignant le devoir 1noral de l'honune dans z,univers. Cette doctrine politique et philosophique peut être acceptée par les uns ,t rejet,, par d'ar4tr1J.Mais el/, mérit, bien d'être mentionné,. PROP. ROBBRT M.MACIVBR.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==