174 organisateur de l'attentat à la bombe contre la villa de Stolypine dans l'île Aptekarski ? L'auteur date les événements d'après l'ancien calendrier russe sans en donner l'équivalent dans le nouveau (comme le font maintenant les éditions soviétiques les plus sérieuses, par exemple celle des œuvres de Lénine). Mais dans nombre de cas il inclut aussi dans cette chronique des événements datés d'après le nouveau calendrier (par exemple, une série de faits se rapportant à la 2e Douma, le congrès socialiste international de 1910 et autres), sans aucune allusion à ce changement de calendrier. ·Tout cela, on le conçoit sans peine, crée une pénible confusion. Les dates sont d'ailleurs souvent inexactes : ainsi la publication des Lettres historiques de Lavrov commença dans la revue N edielia [la Semaine] en 1861 et non en 1869 ; en 1865 il n'y eut pas de grève à l'usine Morozov, il s'agit évidemment de 1885; l'attentat du groupe d'Alexandre Oulianov contre Alexandre III se préparait pour le 1er mars 1887 et non 1885 ; le gouverneur Loujenovslci fut_ assassiné non en 1886, mais en 1906 ; les Questions fondamentales du marxisme de Plékhanov furent publiées en 1908 et non en 1898, etc. Parfois M. Zaleski parle d'événements qui n'ont jamais eu lieu. Ainsi «l'explosion d'une machine infernale » dans le train du tsar le 7 octobre 1887 est de l'invention pure; il s'agit d'un déraillement, près de Borki, mais le 17 octobre, et non le 7, et en 1888, non en 1887; aucune machine infernale, mais un accident dû à des traverses pourries. Pas un délégué ouvrier russe n'a pris part au congrès socialiste international de 1896; les délégués de la Russie à ce congrès furent A. Potressov et P. Struve. Les menchéviks n'ont pas participé à la conférence de Paris des partis révolutionnaires et d'opposition à la fin de 1904. En donnant le verdict du Sénat dans l'affaire de la fraction social-démocrate de la 2e Douma, l'auteur en omet l'essentiel : 17 députés furent condamnés aux travaux forcés. Bogrov qui assassina Stolypine en 1911 n'a jamais été membre du parti social-démocrate. Et ainsi de suite. A maints endroits l'auteur n'a pas consulté la traduction en français des termes russes. On peut en juger les résultats par l'exemple suivant : en 1901 Roditchev, membre libéral connu du zemstvo, fonda l'« Union des représentants du zemstvo» qui joua un rôle de premier plan dans les années qui suivirent. M. Zaleski écrit systématiquement «Union des travailleurs du zemstvo ». SI LES ERREURS sont si nombreuses dans la chronologie, le degré d'exactitude de la bibliographie laisse peut-être encore davantage à désirer. Les erreurs sont particulièrement nombreuses dans les listes de périodiques. Citons seulement celles qui concernent les dates de publication, le nombre de numéros parus, etc. Elles sont d'autant moins excusables que M. Zaleski aurait facilement pu vérifier les données dans le premier volume du BibliotecaGinoBianco LE CONTRAT SOCIAL Lexique bibliographique de Mme A. Mezière (Moscou, 1931). Mais il définit souvent aussi d'une façon inexacte la position politique des publications. On ne peut en aucun cas qualifier Nabat [le Tocsin] (1875-81) d'organe de « tendance anarchiste »; c'était l'organe des blanquistes russes ayant des liens personnels avec les blanquistes français. Il . est encore plus i11exact d'appeler «anarchiste révolutionnaire» Klimov qui, en 1882, publiait à Genève la revue Pravda : ancien commissaire de police, Klimov était un agent provocateur et son organe remplissait nettement une mission de provocation. Sovremennost [Le Temps présent] (1868) n'était pas l'organe d'Elpidine (à l'imprimerie duquel ne furent tirés qu'un ou d.eux numéros de la revue) : ses rédacteurs en chef étaient L. Metchnikov et N. Nicoladzé. Berlinski listok [Feuille de Berlin] (1903) ne se livrait à aucune mystification, ne se faisait pas passer pour révolu-_ tionnaire, mais était publié par le monarchiste slavophile Poutsykovitch qui frondait la politique financière de Witte et se prononçait ouvertement en ce sens dans sa revue. Impossible de comprendre pourquoi est mentionnée la revue allemande Freies Russland dont trois numéros parurent en Suisse, mais non la publication mère de ce groupe, Free Russia, éditée pendant plus de vingt ans à Londres, ni son édition américaine publiée à New York. Nakanounié [A la veille] (Londres, 1899-1900) était l'organe d'un petit groupe du parti Narodnaïa volia dirigé par E. Sérébriakov, et nullement d'un groupe d' « économistes ». Il est inexact que trois numéros du N arodnoïe pravo [Droit du peuple] aient paru en 1893 à Saratov; il était en effet question alors de le faire paraître, mais aucun numéro n'a pu être publié. Le périodique Péterbourgski rabotchi listok [Feuille ouvrière péters bourgeoise] (deux numéros seulement parus en 1897) figure trois fois sous des titres différents (comme Feuille ouvrière de Saint-Pétersbourg et comme Feuille ouvrière tout court). L. Deutsch ne publiait pas en 1905 à New York Svobodnaïa Rossia [La Russie libre], mais Svobodnoïe slovo [La Parole libre], et en 1915, etc. L'auteur .ne tient aucun compte de l'exigence essentielle · de la technique bibliographique et apporte arbitrairement des modifications tant aux titres des œuvres qu'aux noms des groupes qui les éditaient. Il attribue la brochure publiée par la « Société pour la libération du peuple» à la rédaction du Nabat (n° 461). Il baptise «Bibliothèque socialiste» (n° 1120, une seule brochure enregistrée) · la « Bibliothèque social-démocrate», nom que se donnait un petit groupe qui fit paraître en 1901-02 plusieurs brpchures. La célèbre brochure de Martov Sauveurs ou abolisseurs ? qui provoqua tant de conflits aigus dans la social-démocratie et fut publiée par l'organe menchévik Golos s.-d. (La voix du social-démocrate] est donnée comme publication du parti social-démocrate (n° 3148). Chants du travail dont le « Groupe pour la libération du travail>~ préparait la publication en 1885 ne vit pas le jour à cette époque ; la préface de Plékhanov ne sera publiée que quarante ans plus
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