Le Contrat Social - anno II - n. 3 - maggio 1958

QUELQUES LIVRES 1885-1904 ; 1905-07 ; 1908-16 et 1917) ; les éditions postérieures sont données à part. Pour la littérature politique actuelle, on peut admettre le bien-fondé de ce principe chronologique, qui offre certaines facilités d'orientation. Mais grouper de même les ouvrages de caractère historique, non seulement ne facilite pas l'orientation, mais la rend plus difficile, et la table finale par sujets n'arrange guère les choses. Pour cette littérature historique qui vaut, non par le jugement qu'elle porte sur les événements en cours ou par son influence sur ceux-ci, mais par la lumière qu'elle jette sur le passé, il eût été bien préférable d'adopter un autre principe en la groupant d'après les époques pour lesquelles elle présente de l'importance. Pareille combinaison de deux principes aurait facilité considérablement les recherches. Plus importante encore que le caractère incomplet de l'index est l'impossibilité où l'on se trouve de comprendre dans quelles limites l'auteur garantit que les publications correspondant à chacun des groupes ont été pleinement utilisées. Dans l'introduction, il ne fait une réserve qu'au sujet des articles de revues : ici il est en effet complètement tributaire des documents venus par hasard entre ses mains (par exemple, dans une des bibliothèques consultées, il est évidemment tombé sur une série d'articles tirés à part de Chelgounov datant de la deuxième moitié des années 1860, et il les fait figurer sans même tâcher de retrouver les travaux postérieurs du même auteur). Pour toutes les autres publications se rapportant à so11 sujet, il s'efforce manifestement de les enregistrer intégralement (notamment la littérature courante sur les mouvements révolutionnaires, surtout clandestine et publiée à l'étranger). Mais là encore, il dépend aussi presque entièrement des documents qu'il a trouvés. Il ne tire aucun parti des travaux bibliographiques d'autres chercheurs dont il n'ignore pourtant pas l'existence. On le constate facilement en comparant son travail aux meilleurs ouvrages bibliographiques sur des questions spéciales publiés en URSS (il en existe), à savoir La Presse russe clandestine et publiée à l'étranger, par S. N. Valk et B. P. Kozmine, Moscou, 1935 (jusqu'en 1879), ou La Première Révolution russe. Index bibliographique, éditions de l'Académie communiste, Moscou, 1930. Cette comparaison convainc sans peine que seule une petite partie de la littérature correspondant aux divers groupes est enregistrée par M. Zaleski. Au stade actuel des études, il est peut-être impossible de dresser une bibliographie complète, du moins hors de l'URSS. Mais il aurait fallu définir exactement quels groupes d'éditions il s'agissait d'inclure et quels principes suivre. L'introduction ne le dit pas et les listes des publications enregistrées ne permettent d'arriver à aucune conclusion. Pourquoi par exemple M. Zaleski, qui inscrit le drame absurde d'I. Golovine, Rovira, ne tient-il aucun compte des Notes (1859) bien plus intéressantes du même auteur ou de Dix ans en Angleterre (1858)? Pourquoi le Conservatisme révolutionnaire de Samarine figure-t-il, mais non Les Confins de la Russie (1868-1876) du même; BibliotecaGinoBianco 173 pourquoi les Essais historiques de Venioukov, mais non ses Souvenirs beaucoup plus importants; pourquoi n'y a-t-il pas Correspondance et articles de Pogodine, Les Tâches prochaines du zemstvo de Pétrounkévitch, la brochure Les Syndicats légaux et le mouvement ouvrier russe publiée en 1902 par l' lskra etc.? Pourquoi de toute l'abondance des feuilles volantes publiées par les sections et groupes social-démocrates à l'étranger, deux ou trois seulement sont notées sans tenir compte de tant d'autres? A toutes ces questions on ne trouve aucune réponse logique. La cause réside apparemment dans la méthode même de l'auteur qui enregistrait ce qui lui tombait sous la main et ne s'efforçait pas, en général, de compléter sa recherche (en soi fort utile) par l'étude des travaux antérieurs accomplis dans les mêmes domaines. Il en résulte que l'index de M. Zaleski se rapproche beaucoup plus d'un catalogue général des livres russes figurant dans les bibliothèques examinées par lui que d'un véritable guide bibliographique permettant de s'orienter dans l'ensemble de la littérature sur l'histoire des mouvements socialistes et ouvriers en Russie de 1725 à 1917. Mais c'est en ce qui concerne la plus importante des conditions qui déterminent la valeur de toute bibliographie, l'exactitude des indications fournies, que les choses se présentent le plus mal. Il ne s'agit pas des coquilles, très nombreuses et qui déroutent parfois complètement le lecteur : qui devinerait par exemple que sous « E. Gonner » (orthographié ainsi en russe et en français), n° 2724, se cache en réalité R. G. Gammage, historien connu du chartisme? Le plus grave, ce sont les erreurs dont l'auteur porte toute la responsabilité. Elles sont multiples, il y en a presque à chaque page, parfois même plusieurs, et cela dans toutes les parties du livre : dans les tableaux chronologiques elles sont peut-être plus nombreuses encore que dans les notes bibliographiques. Il y en a tant qu'on ne saurait en relever ne fût-ce que les plus in1portantes. Ce qui suit montrera seulement à quels types d'erreurs aura affaire celui qui voudra se servir du livre de M. Zaleski comme référence. C'est d'abord le canevas chronologique des événements qui fourmille de fautes. Il est du reste établi sans plan bien réfléchi et l'on a souvent peine à comprendre pourquoi y sont inclus des épisodes tout à fait insignifiants. Il n'est pas rare par exemple de trouver enregistrées des arrestations glanées par hasard, comme par exemple à la date du 19 décembre 1906 : « La police a découvert un local du parti s.-d. ; plus de 100 arrestations ont été opérées. » Rien d'autre, ni les noms des personnes arrêtées, ni même la ville ... A l'époque, les arrestations étaient fort nombreuses et les nouvelles en criblaient les journaux. Pourquoi M. Zaleski a-t-il choisi celle-là? Pourquoi pas les arrestations qui ont eu vraiment une influence considérable sur le cours des événements, par exemple celle du Comité central du parti social-démo rate en janvier 1905 au domicile de Léonide Andr ïev, ou celle du << maximali te >1 Sokolov (1< M dvied »),

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