N. IASNY être rémunérés pour leurs produits. Les prix payés par l'État sont aujourd'hui encore mal accordés entre eux. On peut en effet décomposer les divers produits en quatre catégories : « très rémunérateurs » (lin, chanvre, tournesol);« rémunérateurs » ( coton et certaines autres cultures industrielles, pommes de terre); « ordinaires » et «désavantageux» (bétail, et dans beaucoup de régions, grains). D'autre part, les recettes des kolkhozes bien dirigés et favorisés par le climat sont très sensiblement supérieures à celles des autres. Mais il y eut un relèvement général des versements aux kolkhozes pour les produits livrés et cela eut des conséquences que ne prévoyaient peut-être pas les autorités. Point n'est besoin de rappeler ici les prix des différentes denrées (dans certains cas, le nouveau prix atteint ou dépasse le décuple de celui d'avant 1953). Le relèvement des prix ressort clairement de l'augmentation des revenus en monnaie des kolkhozes qui ont passé de 42,8 milliards de roubles en 1952 à 94,5 milliards en 1956, bien qu'une partie de cette augmentation soit due à l'accroissement des quantités livrées. Cette hausse des revenus en monnaie des kolkhozes a permis une augmentation encore plus sensible des répartitions faites à leurs « membres ». Elles se sont accrues de 94 pour cent entre 1952 et 1955; dès 1956, l'écart dépassait nettement 100 %. On affirme même que la rémunération réelle par kolkhozien a progressé de 41 pour cent de 1952 à 1956. Ce ·chiffre est sans doute quelque peu exagéré, mais l'augmentation des revenus a probablement été suffisante pour encourager un nombre relativement considérable de kolkhoziens à travailler davantage pour leurs kolkhozes ou, du moins, pour les rendre moins mécontents de leurs rémunérations. Ce serait toutefois une erreur que d'attribuer trop d'importance à ce changement d'attitude des paysans envers leurs kolkhozes. L'attention beaucoup plus grande accordée à l'agriculture s'est d'autre part traduite par une augmentation considérable des investissements. Les investissements fixes de l'État dans l'agriculture s'accrurent en 1952-56 de 65 pour cent (en prix constants). Pendant la même période, les investissements des kolkhozes eux-mêmes auraient plus que doublé. Mais on ne peut réparer en trois ans les dégâts et les maux de plusieurs décennies. Par exemple, pendant près de vingt ans, les Soviets construisaient presque exclusivement d'énormes tracteurs à chenilles et des machines agricoles de dimensions correspondantes, notamment de gigantesques moissonneuses-batteuses pour la récolte des BibliotecaGinoBianco 153 céréales. Bien que la production d'autres machines ait progressé plus ou moins rapidement à partir de 1952, à la fin de 1956 l'Union soviétique ne possédait encore que 271 000 tracteurs pour les cultures en lignes alors qu'il lui en aurait fallu des millions. Une grande partie des travaux des champs ainsi que la moisson et la fenaison se faisaient encore à la main. La production d'engrais chimiques a augmenté de 67 pour cent de 1952 à 1956, mais elle est loin de répondre aux besoins, compte tenu surtout de l'insuffisance du cheptel. Le fumier des chevaux en voie de disparition n'a certainement pas été remplacé entièrement par les engrais minéraux dans les territoires où cela serait particulièrement nécessaire. . Enfin, un facteur stimulant a été le changement radical d'attitude à l'égard de la main-d'œuvre agricole. Presque jusqu'à la fin du règne de Staline, on avait détourné des campagnes la main-d'œuvre pour l'employer ailleurs, sans tenir aucun compte des besoins de l'agriculture. On négligeait aussi les problèmes de l'augmentation de la productivité du travail dans les secteurs non agricoles. Les objectifs concernant la main-d'œuvre n'étaient jamais atteints pour les kolkhozes, tout en étant largement dépassés pour les branches non agricoles. L'abandon de cette politique pernicieuse, bien qu'esquissé déjà sous Staline, n'a pris d'importance réelle que plus tard. Alors que le nombre des travailleurs dans l'agriculture (kolkhoziens et salariés) avait diminué à la fin de la vie de Staline, il était en augmentation ces toutes dernières années. 1 Campagnes des « nouvelles terres » et du maïs. Parmi les récents facteurs ayant déterminé l'accroissement de la production agricole, une grande importance est attribuée à la mise en valeur de vastes terres vierges ou en friche depuis longtemps et à la large expansion de la culture du maïs. Le maïs est cultivé dans les anciennes régions agricoles, et dans la mesure où il donne quelques résultats, cela fait partie de l'amélioration générale de ces régions. D'autre part, plus le succès de l'aventure des terres nouvelles est grand, mo1:ndre est la part des anciens territoires dans l'accroissement total de la production agricole des trois dernières années. Cela s'applique tout particulièrement à 1956, année où les nouvelles terres ont fourni une récolte record. En 1954-56, 35,9 millions d'hectares de nouvelles terres ont été défrichées. La plupart 1. Cette améliorati n 'cxoliQuc n Rrand parti par l'évolution démographiQu pendant le m me nnné s.
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