Le Contrat Social - anno II - n. 2 - marzo 1958

CORRESPONDANCE Platten, : G~etski, Chliapnikov et autres). Les Allemands, spéculant sur un avantage à brève échéanèe, .. ·se sont trompés à plus ·1ong· terme : · ils n'ont plèhJement compris qu'en novembre 1918, quand une caisse envoyée à Berlin, par courrier . diplomatique, à l'ambassadeur soviétique Ioffe. se brisa et fit découvrir de la propagande révo- · lÙtionnaire : les relations furent rompues, mais trop tard, peu avant l'effondrement de l'Empire. Lénine et ses partisans se sont trompés aussi en spéculant sur la défaite de tous les belligérants, sur la révolution « prolétarienné » en Allemagne et dans tous les pays, sur la révolution « mondiale »• . 123 Ce furent la ténacité et la victoire de l' « Entente »; qui suscitèrent un changement de régime en Alle~-~ magne et, annulan~ le traité de Brest-Litovsk, · sauvèrent le régime soviétique·. * .. )f )f N.B. - Lénine était accompagné notamment par Zinoviev, Sokoloikov, Safarov et leurs épouses, et par Radek. 11 a été accueilli à Stockholm par Ganetski, puis, à la frontière russe, par Kamenev et Chliapnikov. Tous ces proches compagnons de· Lénine, plus tard, furent mis à mort par Staline.· CORRESPONDANCE L'Université française et l'idéologie politique Nous AVONS RECU de notre collaborateur Aimé Patri, agrégé de l'Université, la lettre sµivante : J'ai lu avec beaucoup d'attention et d'intérêt l'article consacré par notre ami Léon Emery à la question des rapports entre l'Université française et l'idéologie politique. Mais je ne suis pas parvenu à résoudre la question d'interprétation qui m'intriguait : les publications d'extrême-droite qui ont approuvé l'esprit de cette étude étaient-elles fondées à le tirer dans leur sens? A la page 5 du dernier numéro du Contrat social (janvier z958), l'a~tèur paraît rejeter l'explication selon laquelle le penchant · dé nombreux universitaires français · pour le stalinisme et les idéologies apparentées comme le progressisme résulterait d'une sorte de péché originel inclinant les esprits vers « ce qu'on dit être la gauche ». Mais à la page 6,' L. Emery lui-même paraît se rallier à une telle explication, notamment lorsqu'il évoque le « raccourci prophétique et symbolique dessiné par Dostoïevski dans les Démons ». · Dans l'intervalle intervient toutefois une précision historique : à la source du gauchisme 'lui-même se trouverait principalement « l'obsession laïciste ~ .{p. s). Mais s'il faut remonter à l'obsession laiciste pour comprendre l'évolution vers l'apparente extrême-gauche, d'où ·vient le « progressisme chrétien » qui n'est pas moins florissant dans les milieux universitaires français que dans les autres cercles de l'intelligentsia de notre pays? D'autre part, l'article donne à comprendre que « l'obsession laiciste » se manifeste surtout dans l'enseignement primaire. D'où vient, dans ces conditions, l'influence du stalinisme et du progressisme dans les milieux de l'enseignement secondaire et surtout de l'enseignement supérieur? Je ne dispose pas de statistiques précises mais il me semble, en me guidant d'après ce que je puis savoir des votes syndicaux, que les primaires résistent mieux à l'injluencè des idéologies orientales; au moins autant que les secondaires, à coup sar plus que les supérieurs. Peut-ltre cela tient-il au fait que pour les primaires, • la gauche » n'est pas une découverte récente et qu'ils sont moins portés à la confondre avec les formes nouvelles du despotisme classique. Les considérations de L. Emery sur le r8le des événements politiques survenus depuis la libération du territoire me paraissent beaucoup mieux fondées. Il faut surtout tenir compte du /ait que le stalinisme est apparu à beaucoup comme une force historique peut-ltre irrésistible : l'ancien progressisme larque s'est combiné avec le providentialisme chr,tien pour f ontler u~ id,ologie en patti, nouvelle selon laquelle contN ,u,taines forces irr.ésistibk, ..de l'histoire Biblioteca Gino Bianco dirigées vers un but, il n'y aurait pas de résistance possible.· Il est assez curieux de constater que les tenants actuels de cette idéologie se réclament souvent, mais a posteriori, de l'esprit de la Résistance. Cette idéologie n'est qu'en. partie nouvelle et elle ne se confond pas avec le stalinisme :.' elle est au stalinisme ce que le ci-devant « attentisme ». était à la collaboration· ouverte. Au contraire, ce sont les réflexes classiques: de ·« la gauche »·qui expliquent tJUe plusieurs d'entre ceux qui paraissaient s'être· engagés dans' cette voie ont commencé à s'en détourner après les événements de Hongrie". On reconnàît les autres au fait que, la première émotion passée, ils reviennent en tapinois, ce qui donne à penser que leur émotion était surtout motivée par la perspective d'un nouveau changement du. cours_· de l'histoire. Cet esprit de suivisme historigue, qui sévit' normalement dans' la masse, mais que des intellectuels ont élevé aujourd'hui à la hauteur d'une idéologie, constitue wz f ai.t social qu'il y aurait lieu d'étudier avec précision. AIMÉ PATRI Les obsèques de Plékhanov . . . DMITRI SCHREIDER (La Seyne-sur-Mer), vétéran du populisme russe,. nous adresse la lettre suivante, à propos de deux récents articles commémorant la mort de Georges Plékhanov : · En vérité Plékhanov, défunt, n'a pas de chance avec ses nécrologues. Ainsi, on lit dans un article commémorant le dernier anniversaire de sa mort, paru dans le journal russe la Pensée russe : « Plékhanov a eu des funérailles triomphales. » Étant l'un des participants de cette triste cérémonie, je peux témoigner que la majorité des assistants était composée d'une cinquantaine d'étudiants des deux sexes qui chantaient « Vy j ertvoïou pali... » [ Vous êtes tombés victimes ... ]. En raison du manque de volontaires (une fusillade bolchéviste était présumée possible) parmi les social-démocrates, ce fut moi, socialiste-révolutionnaire, qui dus porter le drapeau rouge des menchéviks. Par ce geste spontané, je manifestai mon sentinaent de révolte et de protestation contre la sauvage brutalité des bolchéviks qui avaient eu l'audace de faire perquisitionner chez Plékhanov mourant. Au cimetière, seul le menchévik Kritchevski pn"t la parole. Voilà pour les funérailles « triomphales ». D'autre part, dans le Contrat social de novmibre 1957, M. Isaiah Bff'lin ,,rit, au sujet de c, ,nln,e ente"ement : • C,s obs~u,s se transi ormirmt n, u,u vaste démonstration calme et é,nouvante de ses plus ieux amis, •

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