Le Contrat Social - anno I - n. 2 - maggio 1957

.. - . . PACES OUBLIÉES ( iextuel dar,.,sles Statuts). Mais le théoricien, horrifié des pratiques de son élève dont il devint victime, écrivait à Alfred Talandier en répudiant Netchaïev : « ••• Il est arrivé peu à peu à se convaincre que pour fonder une société sérieuse et indestructible, il faut prendre pour base la politique de Machiavel et adopter pleinement le système des Jésuites - pour corps la seule violence, pour âme le n1ensonge. La vérité, la confiance mutuelle, la solidarité séri·euse et sévère n'existent qu'entre une dizaine d'individus qui f arment le sanctus sanctorum de la société. Tout le reste doit servir contme instrument aveugle et matière exploitable aux mains de cette dizaine d'hommes, réellement ·123 solidarisés. Il est permis et mê1ne ordonné de les troniper, de les co112prornettre,de lis · voler et même au besoin de les perdre ... » Ces lignes de l'auteur du Catéchisn1e s'appliquent bien de nos jour, à la « dizaine d'hommes » qui forment à Moscou le « Politburo » sous le nouveau nom de « Praesidiu1n ». Et la lecture du Catéchisme aide à comprendre ce qui paraissait inco1npréhensible dans les aboniinations dévoilées à Moscou, à Varsovie, à Budapest, à Prague et à Sofia depuis la 1nort de Staline. (La traduction tirée du livre sur L'Alliance laisse à dés1~rer.Néanmoins, on a cru devoir la reproduire telle quelle.) Le Catéchisme du Révolutionnaire Devoirs du révolutionnaire envers lui-même § 1. Le révolutionnaire est un homme voué. Il n'a ni intérêts personnels, ni affaires, ni sentiments, ni attachements, ni propriété ni même un nom. Tout en lui est absorbé par un seul intérêt exclusif, une seule pensée, une seule passion : la révolution. § 2. Dans la profondeur de son être, non seulement en paroles, mais de fait, il a brisé tout lien avec l'ordre civil et avec le monde civilisé tout entier, avec les lois, les convenances, avec la moralité et les conventions généralement reconnues dans ce monde. Il en est l'ennemi implacable, et s'il continue à vivre dans ce monde, ce n'est que pour le détruire plus " surement. . § 3. Un révolutionnaire méprise tout doctrinarisme et renonce à la science de ce monde, la laissant pour les générations futures. Il ne connaît qu'une seule science : la destruction. Pour cela, et rien que pour cela, il étudie la mécanique, la physique, la chimie et peut-être la médecine. Dans le même but il étudie jour et nuit la science vivante - les hommes, les caractères, les positions, et toutes les conditions de l'ordre social actuel dans toutes les sphères possibles. Le but reste le même, la destruction la plus prompte et la plus sûre de cet ordre ordurier. § 4. Il méprise l'opinion publique. Il méprise et hait la morale sociale actuelle dans tous ses instincts et dans toutes ses manifestations. Pour lui, tout est moral qui favorise le triomphe de la révolution, tout est immoral et criminel qui l'entrave. § ~. Le révoluti nnaire est un homme voué, il est sans merci pour l'État en général et pour Biblioteca Gino Bianco toute la classe civilisée de la société, et il ne doit pas non plus attendre de merci pour luin1ême. Entre lui et la société il y a lutte à mort, ouverte ou cachée, mais toujours incessante et irréconciliable. Il doit s'habituer à supporter la torture. § 6. Rigide envers lui-même, il doit l'être aussi envers les autres. Tous les sentiments d'affection, les sentiments ramollissants de parenté, d'amitié, d'amour, de reconnaissance, doivent être étouffés en lui par la passion unique et froide de l'œuvre révolutionnaire. Il n'existe pour lui qu'une seule jouissance, une seule consolation, une récompense et une satisfaction : le r succès de la révolution. Nuit et jour il doit avoir une seule pensée, un seul but - la destruction implacable. Poursuivant ce but froidement et sans relâche, il doit être prêt à périr lui-même et à faire périr de ses propres mains tous ceux qui l'empêchent d'atteindre ce but. § 7. La nature d'un vrai révolutionnaire exclut tout romantisn1e, toute sensibilité, tot1t enthousiasme et tout entraînement ; elle exclut même la haine et la vengeance personnelles. La passion révolutionnaire, devenue chez lui une habitude de tous les jours et de tous les instants, doit s'allier au froid calcul. Toujours et partout, il doit obéir, non à ses impulsions personnelles, mais à ce que lui prescrit l'intérêt général de la révolution. Devoirs du révolutionnaire envers ses compagnons en révolution § 8. Le révolutionnair ne p ut av ir d'amitié et d'affection que pour l'h mm qui a prouvé par des act s qu'il est c n1111e lui ur1 agent révolutionnair . I ~ d gré d'a111itié, de d voue-

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