L' expér1:ence • communiste LE DERNIER CONGRÈS COMMUNISTE CHINOIS par Robert C. North LE huitième congrès du parti communiste chinois, tenu à Pékin en septembre dernier, fut le premier depuis 1945. Passant en revue les développements de cette période de onze ans Mao Tsé-toung déclara dans son discours inaugural que, dans l'ensemble et malgré des erreurs, les cadres du Parti avaient fait leur travail « correctement » : Depuis le septième congrès, nous avons mené à bien, dans ce grand pays avec son vaste territoire, son immense population et ses conditions complexes, une révolution bourgeoise démocratique et remporté aussi une victoire décisive dans la révolution socialiste 1 • Selon Mao, la tâche qu'a maintenant devant lui le PCC est de parachever la transformation de la Chine d'un pays agricole arriéré en une société socialiste industrialisée. Il définit cette entreprise comme semblable à celle de l'Union soviétique dans les premières années de son histoire. « Aussi devons-nous bien étudier, a-t-il dit. Nous devons bien apprendre de notre préd , 2 ecesseur... » L'état d'esprit du Congrès était à la fois d'auto-congratulation et d'autocritique. Dans une atmosphère qu'un journaliste étranger a comparée à celle d'une assemblée de secte néo-protestante 3 , les orateurs saluaient l'un 1. Mao Tsé-toung au Congrès du PCC, 15 septembre 1956. Le text.: anglais a paru dans le New York Times, 15 septembre 1956, et dans f:urrent Background, Hon_gkong,No. 412, 18 septembre 1956 [cité ci-après comme C. B.]. 2. lhid. ,,.. 3. [Revival meetin6.1 Greg MacGregor, The New York ~ 1me1, 30 septembre f 956. Biblioteca Gino Bianco après l'autre les succès du Parti, condamnaient l'insuffisance des résultats obtenus et s'étendaient sur les tâches futures présentées par Mao. Étant données les fréquentes références des dirigeants aux réalisations et aux erreurs du passé, un observateur du dehors ne peut guère analyser le nouveat1 programme de réformes, de consolidation et d'industrialisation sans refaire lui aussi un bilan des onze dernières années. r Le Yunnan et Tcheng-jeng Quand le précédent congrès, le septième, se réunit à Yunnan (23 avril-Il juin 1945), le gouvernement de Tchang Kaï-chek siégeait encore à Tchoung-king, les troupes japonaises dominaient de vastes régions de la Chine et les communistes, mettant autant que possible à profit la confusion générale, consolidaient leurs positions dans certaines régions-frontières, situées pour la plus grande part au nord-ouest. Mao s'était depuis longtemps déjà imposé comme chef incontesté du mouvement. Jusqu'au début des années 30, Moscou commandait la direction du Parti, traçant tous les tours et détours de la ligne communiste chinoise. Mais les années suivantes, l'intérêt porté par le Kremlin au mouvement diminua quelque peu et les dirigeants sur place acquirent de l'autorité plus par leur propre activité que grâce au patronage soviétique. Pendant cette période, Mao Tsé-toung et Tchang Kuo-tso, rivaux dan la lutte pour le pouvoir, menèrent des colonnes séparées dans la Longu Mar he du Kiang-Si
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