Alfabeta - anno III - n. 29 - ottobre 1981

Alberto Savlnlo in Dada 1, Zurigo, 1917. Un vomissement musical ineur sereine qui m'est indispensable à celte heure solitaire et préciuse entre toutes, et me procura, pendant le sommeil succédant, une enfifé de rèves obscènes et d'une misére angoissante. Aussi je retins l'expérience, et depuis lors, si j'ai à m'occupar de diéses, j'y sacrifie les heures méMOUVEMLNT·DA Bien qu'éduqué dans la galanterie, «signor jocundo, e sempre de le donne... perfecto amicho savio e cortese più che bella dama. je n'ai pas encore réussi à retenir les hoquets de la plus impérieuse nausée, toutes les fois que je me trouve en tète-à-tète avec Euterpe. Mon estomac est encore récalcitrant à la compagnie de cette représentante figurative de l'art des sonsdont la seule présence provoque dans mes viscères les mémes effets et conséquences que le tangage le plus chaloupé de l'escarpolette-vertige de notre enfance. dianes de la journée: il me reste ainsi le temps de me refaire la bouche, par quelque occupation distrayante et des pensées réparatrices. Telle qu'elle est, la musique est un art insensé et immoral; exemple de perversité bourgeoise: art à ladisposition de tous les vices. J1r, ,_, #.. 4,,1/'e a• / Souvent on s'est trompé au sujet de la peinture et de la poésie: on s'est toujours trompé au sujet de la musique. Son développement tardif s'opera postérieurement à celui de deux auPlus odieuse et plus engluante que la pitié, elle accueille dans ses bras non seulement la veuve et l'orphelin, mais des foules entiéres de rénégats et de gens maudits. Consolation soumoise à l'usage des hommes tàrés, de tous ceux qui portent un poids sur la conscience, qui ont un cancer dans l'àme, de tous les misérables, des soumis, des condammnés-nés. Art qui flatte et encourage les pires instincts de la foule: miroir impudique de toute l'obscénité d'un monde sans lois ni morale. a:-............ Je souligne les deux épisodes de ma vie qui provoquèrent en moi le plus intense et le plus inexprimable dé- ; , gout: le premier se rattache à mon ~ enfance, un jour que sous l'instigation ~ d'un marmiton sanguinaire et tacé- _:e tieux j'f:lusscié le cou à unjeune oison; - le second se rapporta à mon adolescence, un soir que sous la poussée d'un allemand mélomane j'assistai à unesorte d'orgie théàtrale où les turpitudes sonores de M. Richard Strauss tenaient lieu de débauche. Au point surtout où elle en est présen- . tement, la musiqueest une insulte à la dignité de n'imporle quel citoyen, aris1,I tocrate, bourgeois ou prolétaire, tant • soit peu honnéte et propre dans son linge et dans ses affaires. Enrico Prampolini: Bois in Dada 1, Zurigo, 1917. tres. Malgré ce généreux handicap elle dépassa ses devanciéres et arriva, comme dans un fauteuil, au poteau de la bètise compléte et du gros malentendu. Parmi les pratiquants-musique on n'a jamais signalé un seul esprit clairvoyant. Senza il menomo madore d'affettazione je confesse une awersion naturelle pour tout ce qui touche au monde chromatique. Le charme de l'harmonie est la plus grave atteinte à l'honneur de l'homme libre. Parmi les principales causes de criminalité par dégénérecence il faut placer - en premier lieu - la musique: bien avant l'alcoolisme! Des populations denses de gens idiots, ignorants, sales, malades, dégénérés, entrent dans leTempie de la Musique comme chez eux. Il s'y trouvent -en effet - parfaitement chez eux, car on y célébre un culle à la portée de toutes les plus répugnantes miséres de l'esprit: c'est l'Assistance Publique pourtout le réjet de l'humanité. Au temps où, sans prévention, je m'abbandonnais imprudement aux enlacements de cette luxure populaciére - hélas, trop peu d'années me séparent de cet àge tristissime! - j'éprouvais infailliblement des réactions pénibles. Le remords m'accablaient - et je n'avais mème pas couché avec Aspasie! - Je m'en voulais, je me sentais coupable, je fléchissais sous le poids de mon péché. Le rictus de la bestialité libidineuse éffacé de mon visage, je m'abimais dans la tristesse, je courbais la tète et pliais les reins, comme la brute qui vient de jouir. Post co'itum animai triste est! 4---- lA4 Lettera di Tristan Tzara a Nicola Moscardelli, 24 agosto 1917 ' ETERNITA (materia prima) NOTTE : buio-silenzio. Mille punti luminosi in un piano basso tremolìo. Le infillile stelle si sviluppano s'alzano s'alzano s'alzano siepe luminosa di linee sottili che s'incastrano in un altro piano altissimo. S' accmderanno coni di Iure alf alba trasparenza cristallina della materia che si etema tutto è rigido ATMOSFERA: blocco di cristallo TERRA: blocco d'acciaio uno è incastrato ne/I' altro. La mia anima è una bollici11ad'aria imprigionata nel cristallo. Piero Gigli in Bleu, I, 1, Mantova, 1920. SOPRA UN QUADRO CUBISTA a Tristan Tzara Enrico Prampolini: Bois in Dada 2, Zurigo, 1917. ~ Gràce à un entrainement intense, je " résiste facilement désormais à toute .!, gi, titillation qui ait pour origine unaccord e,. ou une mélodie. -. Tout se qui a trait à cet art décrépit et ~ malfaisant me plonge dans la plus ~ mesquine des tristesses. _,, Je prends du gout à toute sorte de g lectures: une «Histoirede la Musique» ;;_ m'oblige à un pénible effort. Je rougis "' de me -voir piacé dans le louche tas:: bleau-vivant des faiseurs de bémol. ~ Un soir, avant mon coucher, ayant .,, ouvert imprudemment un livre de mu- ~ sique, cela dérangea une sorte d'huAllalena in grovigli d'azzu"o nella finestra spalancatasul quadro del nulla dove tre coni di luce baciano la fredda pazzia degli specchi E la sonorità delle dttd metallicheprecipita Suono di partenza nel sacrificio di un monedo di latta e cristallo dall'arco che ritornaa specchiarsidopo il primo giro in basso Gli Incantesimnielloscoppiodella notte Fiorile di sorrisimeridiani Se l'Incantesimo c'i nell'artodi vetro il crepuscolsouonapartenza ,_ GIUSEPPE RAIMONDI Gli ippocastani Impettite guardie municipali arcigne immobili e brune, non sorridete mai, nemmeno ai bimbi che alzano, al vostro lucido kepì, il visino nelle soste dei loro ghirigori eterei cancellati dal vento. Brontolate sommessamente, nel tramonto, se vi stordiscono i passeri col loro sgolìo e accendente, a sera, i vostri fanali-sigari, le cui bracie fugano le coppie che potrebbero farvi ingelosire. Piero Gigli in Le Pagine, 115, , Napoli, 1917. Sonetto metafisico Uno, cinquanta trenta ventisei nove diciotto, tredici ventuno; sette novanta dodici ottantuno cinque quaranta? Tre novantasei quarantacinque, nove centosei due venticinque: sedici trentuno ventisette settanta, novantuno quarantatré, diciotto, trentasei. Cinquantasette! tredici ventotto, quarantadue trecento trentatré sette:cìnquanta, dodici ottantotto venti trentuno. Sedici novanta settantacinque, quattro ventitré dodici venti, due cento quaranta? Nicola Moscardelli in Abbeveratoio, Firenze, Libreria della «Vove», 1915. Piccola posta Tristan Tzara e Marcel Janco. Ziirich - Cristo! Columb a descoperit America. Copilul vàrului meu e bun. Eu am vàzut pe Petru zi pe Torna in aceastà gràdinà. Clo clo bong bong hilso haiso . in La Brigata, n. 8, Bologna, 1917 I!,,. tMh1 ~-~ Aforismi Lamazzaé un ombrello che non riuscì a diventar lirico. I cavalli fumano soltanto d'inverno perché non hanno le mani. Rembrandt: l'8§,C8lladella pittura. Mallarmé: la federa senza guanciale. Alberi: ... si dice... non vorrei... Giappone: la villeggiatura di Onofri. Verità: una bugia con le gambe lunghe. ·pioggia: una banalità che brilla per la sua assenza. .• cartasuga: modo di seccare di uno scrittore. Donne: albicocche col nocciolo articolato. Melodia: me ne faccia dono. Gotta: nome di un letterato. La Redazione (F. Agnoletti, G. Bastianelli, P. Conti, R. Franchi, C. Pavolini). in l'Enciclopedia, Firenze, I, 15 maggio 1920. H. ARP: Bois. Giuseppe Raimondi in Dada 3, Zurigo, 1918. Sospensione In una sera di novembre, per una strada lurida, ci.ttadinesca, il cielo terso, cupo, azzurro-argento (non ancora nero) sopra un tetto nero, ti dà la sensazione di gelo; ti sembra di masticare una ghiacciata di menta, e una lucida stella, una sola, ti può sembrare benissimo un diamante che incrina la lastra azzurra del cielo. FIiippo De Pisls in Le Pagine, I, 1, Napoli, 1916

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