Emile Vandervelde - Pour la paix démocratique par la victoire

- 4 -- Ce serait faire injure aux admirables soldats français, à leurs alliés de l'Yser, de la Somme et de la Marne, que de supposer qu'ils puissent jamais consentir à la paix sans que, tout au moins, la France retrouve ses limites, la Belgique son territoire. Mais la question, la vraie question, est tout autre. Il ne s'agi1Jpas de savoir si tel ou tel peuple sera, ou restera, maître d'une bande de ten·ain, il s'agit de décider ei tous les peuples deviendront maîtres d'eux-mêmes. Des millions d'hommes ne sont pas venus de tous les pays de la terre, pour aboutir, en fin de compte, au déplacement de quelques poteaux-frontières. S'ils se battent 1 en désespérés, sur le sol de la France, c'est pour une affaire de bien autre conséquence, une affaire qui nous intéresse tous tant que nous sommes, nous, nos enfants et les 1;znfants de nos enfants. Ce n'est pas seulement le sort de la France ou de la Belgique qui est en jeu. C'e,st l'arenir de la démocratie dans le monde. Or, cet avenir ne peut être assuré CP'e par la défaite complète des derniers empires milita.ires de l'Europe. Avec l'Allemagne militaire, gouvernée, dominée par le kaiser et la camarilla du kaiser, une paix de compromis serait la plus dangereuse des trêves, la plus redoutable des duperies. Il faut que les tmvailleurs d'Allemagne, qui souhaitent la paix _comme nous, arrivent à le comprendre. Il faut, surtout, que les travailleurs des pays alliés se pénètrent de cette vérité simple, mais essentielle : si la démocratie n'a pas la clairvoyance et la force d'âme de persévérer jusqu'à ce qu'elle soit complètement victorieuse; si eDe permet que, par une paix de lassitude, les Hohenzollern Bibl oteca G 'u Bianco

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