Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

L'HÉROÏSME DU PEUPLE BELGE 85 comprendre, pour leur pardonner. Notre rôle, à nous, socialistes belges ou français, était simple: on nous attaquait, nous usions de notre droit de défense légitime. Mais je réalise, dans un effort d'objectivité, ce qu'il y avait' de difficile dans la position des socialistes allemands. Ils avaient à résoudre un terrible problème de conscience. Pour eux, la guerre était une guerre à deux fronts; ils étaient placés entre la France républicaine et la Russie cosaque. S'ils ne se solidarisaient pas avec leur gouvernement, s'ils ne lui donnaient pas l'appui moral d'un parti qui représente le tiers de l'Allemagne, ils ouvraient aux armées du Tsar les · voies de la Silésie et de la Prusse orientale. Si, au contraire, ils votaient les crédits, ils fournissaient au Kaiser des armes, des munitions et des soldats contre l'Angleterre démocratique et contre la France - républicaine. Ils avaient à choisir; ils ont choisi, et je pense qu'ils ont fait le mauvais choix. Mais qui oserait leur refuser les circonstances atténuantes? Qui se fat refusé à comprendre que, placés dans cette effrayante alternative,- ils n'aient voulu dire ni oui ni non? Ce que nous avons le droit de regretter, ce que nous avons le droit de leur reprocher, c'est qu'après nous avoir dit, ici même, à Paris, devant le corpsde Jaurès, qu'un vote affirmatif était inconcevable, ils aient émis ce vote affirmatif. Nous avons le droit de dire qu'en l'émettant, quelques-uns contre l:;'1nte n G1'10 B a'lro

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