Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 9 - 1 dicembre 1890

A VISA L'ENFA1\T Tu plemes niaisement au coin du trottoir parce que <:e fiacre lancé au galop Yers quelque vaine affaire de J1ég'lce on quelque sinistre rendez-Yous charnel frôla ta main ballante qui laissa choir le litre de Yinasse maintenant hrisé contre terre où rampent des méandres Yiolets ... pauYre enfant! Tu pleures, et la manche du tablier noir dont tu t'essuies la face délaye sa crasse dans tes larmes. Quelle horreur que ta tête OYOïdescrupuleusement tondue de 1out poil sous prétexte d'hygiène, mais réellement pouréconomiser les séances de coiffeur!. .. Ton nez aplati à la racine, érnsé et troussé aux narines, tes gros yeux bêtes et clairs, tes mains en deuil, noires et rouges comme les gants du diable te donnent une ignoble allure dans le sarreau Yerdi,tàché des encres pérlagogiques sous ce sale col dont un ingénieux camarade illustra la toile de dessins imnutables il l"hornme lacustre. Pleme, graine d·esclave stupié!C',qui t'habitues dès cette heure à craindre et ,'t treinbler afin qne s'accomplisse ton apprentissage de lftcheté et de soumission aux Autorités pleines de faconde. Comme les soufflets propices Yont s'aplatir sur ta face ghtbre quanù tu remonteras là-haut au quatrième étage de celte caserne it employés où te procréèrent clans leur bestialité féroce et insouciante de l'aYenir, ton père imbécile et 1::tmère Yicieuse. Car en lin.. pour pétri·fiée que soit ton intelligence parl'atadsme de tout une race de laboureurs cupides, d'ouvriers rigoleurs et d'employés tour à tour pthisiques et scrofuleux, un jour luira sans doute où tu te demanderas de quoi te sert la vie? La Yie ! cela même qui t'oblige à respirer l'émanation BibliotecaGino Bianco

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